La triste histoire vraie des visons néerlandais contaminés par le SRAS-CoV-2

Fin avril 2020, l'Institut national n?erlandais pour la sant? publique, a ?notifi? la d?tection du SRAS-CoV-2 dans deux ?levages de visons situ?s ? environ 5 km l'un de l'autre, dans la partie sud-centrale du pays.

Les visons viennent compl?ter une longue liste certainement non exhaustive dans laquelle figuraient ? titre plus ou moins anecdotique furets, civettes masqu?es, chauves-souris, pangolins, hamsters de Syrie, chiens et chats, tigres, macaques etc. Dans certains cas, la transmission directe de l’homme ? l’animal a ?t? ?tablie parfois sur des preuves t?nues, la voie inverse, de l’animal ? l’homme, ?tant d?sormais largement admise.

Ainsi le 19 et le 20 avril 2020, les pensionnaires de deux fermes d’?levage situ?s dans la province du Brabant ont d?velopp? des sympt?mes respiratoires ?voluant, dans quelques cas, vers une insuffisance respiratoire aigu? et le d?c?s.?

Dix jours plus tard, l’?pid?mie s’est mise ? flamber en s’?tendant ? d’autres visonni?res du pays. A ce moment de l’ann?e, la population des fermes se compose principalement de femelles gestantes et c’est chez ces derni?res que sont survenus les d?c?s, les petits n’?tant pas concern?s car prot?g?s pendant un certain temps par les anticorps maternels.

L’autopsie de 36 femelles a le plus souvent r?v?l? une pneumopathie interstitielle s?v?re rattach?e ? une infection par le SARS-CoV-2, l’ARN viral ?tant d?tect? par RT-PCR en diff?rents sites : poumons, pharynx, rectum, intestins, voire foie dans un cas. C’est au niveau du pharynx que la charge virale ?tait la plus ?lev?e. Le s?quen?age du g?nome viral ?tait en faveur d’une certaine analogie, ? 22 nucl?otides pr?s, avec le virus d?tect? ? Wuhan.

De l’homme ? l’animal puis entre animaux puis de l’animal ? l’homme ?

Alors que le principal risque de contracter le virus est de loin, d'une autre personne, l'Institut national n?erlandais pour la sant? publique a recommand? des mesures strictes ( fermeture des routes aux cyclistes et aux pi?tons ? moins de 400 m?tres des fermes, tests d'?chantillons d'air, etc.) ?hors d'une abondance de prudence.?

Dans le m?me temps, une enqu?te ?pid?miologique a ?t? diligent?e par les services de sant? aupr?s des propri?taires ou des employ?s des dites fermes et de leur famille. C’est ainsi que, dans l’une des fermes, a ?t? rep?r?e une personne qui, d?but avril, avait pr?sent? les sympt?mes de la Covid-19 sans donner lieu ? des investigations. Dans l’autre ferme, un autre cas symptomatique avait d?bouch? sur une hospitalisation le 31 mars avec confirmation biologique du diagnostic. La charge virale pharyng?e ?tait trop faible pour permettre un s?quen?age du g?nome viral.

D’apr?s ces constatations, la transmission du SARS-CoV-2 de l’homme ? l’animal, puis entre animaux… puis de l’animal ? l’homme appara?t vraisemblable encore que difficile ? prouver.?

La transmission de l’homme aux chats et aux chiens, voire aux tigres est admise .?

Dans les deux fermes, les animaux ?taient dans des cages s?par?es par des barri?res imperm?ables, de sorte que la transmission d’un animal ? l’autre n’a pu se faire par contact direct. C’est donc la voie indirecte qui est la plus probable.

Les poussi?res inhal?es par les parties prenantes ont ?t? suspect?es et de fait, l’ARN viral a ?t? d?tect? dans des ?chantillons de l’air circulant dans les deux fermes.

Le 7 juin, l'?pid?mie se propage ? 10 fermes de visons, l'abattage des visons est ordonn?

le virus peut continuer ? circuler dans les ?levages de visons pendant une longue p?riode et peut donc pr?senter un risque pour la sant? publique et animale. Il est pr?vu que toutes les entreprises infect?es seront ?limin?es au cours de la semaine suivante.

La suppression des fermes infect?es doit emp?cher la formation d'un r?servoir de virus dans les fermes de visons, ce qui pourrait mettre en danger la sant? publique. Les visons ont des chiots au printemps. Les chiots de m?res pr?c?demment infect?es ont re?u des anticorps qui diminuent avec le temps, ce qui signifie que les chiots deviendront plus sensibles au virus COVID-19 dans un proche avenir.

Une fin tragique…

L’histoire se termine mal pour les visons : pour ?viter la constitution d’un r?servoir de SARS-CoV-2, il a ?t? d?cid? de les ?liminer massivement. C’?tait de toute fa?on inh?rent ? leur condition et la Covid-19 n’a fait que pr?cipiter les ?v?nements.?

Les fermes d’?levage, une fili?re importante aux Pays-Bas, pourraient subir un coup fatal qui risque fort d’avoir des r?percussions dans les pays qui abritent encore de telles structures, qu’il s’agisse du Danemark ou de la Chine par exemple.

Aux Pays-Bas, leur disparition ?tait programm?e en 2024 pour des motifs principalement d’ordre ?thique. Il y a fort ? parier que leur fin anticip?e vient ? point pour les autorit?s sanitaires et qu’ailleurs, la menace d?sormais repr?sent?e par les visons sera prise en compte ? moins que la loi du march? ne l’emporte…ce qui n’est jamais ? exclure.

Sources : Journal international de m?decine ; Afludiary.blogspot.