
Médecine des voyages
Au Canada, selon une étude menée par les chercheurs de l'University of Calgary's faculty of veterinary medicine le ténia parasite appelé Echinococcus multilocularis est maintenant commun dans la faune de l'Alberta et répandu dans l'Ouest du Canada, après avoir été d'abord repéré en 2012.
Le premier cas humain au Canada d'une maladie ressemblant à l'échinococcose alvéolaire humaine connue en Europe, a été diagnostiqué en 2013. Quatorze personnes ont été diagnostiquées à ce jour au Canada.
La souche serait arrivée au Canada par des chiens qui ont été apportés d'Europe, et par des renards qui ont été importés il y a des décennies pour la chasse. Les chasseurs et les trappeurs sont à un risque élevé de contracter la maladie des animaux sauvages, alors que les vétérinaires peuvent se contaminer à partir des chiens.
Rappels sur l'échinococcose
L'échinococcose humaine est une zoonose, c'est à dire une maladie transmise à l'homme par l'animal. Elle est causée par des parasites, les ténias du genre Echinococcus, et se traduit principalement chez l'homme sous forme d'échinococcose cystique (ou hydatidose) due à Echinococcus granulosus, et d'échinococcose alvéolaire due à Echinococcus multilocularis.
Un certain nombre d'animaux herbivores ou omnivores jouent le rôle d'hôtes intermédiaires, ces animaux s'infectent en ingérant des œufs du parasite présents dans le sol contaminé et les stades larvaires de ce parasite se développent ensuite dans leurs viscères.
Certains carnivores sont des hôtes définitifs du parasite et leur infection se produit lorsqu'ils consomment des viscères d'hôtes intermédiaires abritant le parasite ou se nourrissent sur des carcasses infectées.
Les êtres humains contractent l'infection de la même façon mais ils ne sont pas capables de transmettre la maladie.
L'échinococcose cystique se maintient principalement dans un cycle chien – mouton – chien, mais qui peut aussi impliquer plusieurs autres espèces animales domestiques, dont la chèvre, le porc, le cheval, le bœuf, le chameau et le yack.
L'échinococcose alvéolaire suit habituellement un cycle faisant intervenir plusieurs espèces sauvages comme les renards.
Sur le plan symptomatique :
L'infection humaine à Échinococcose granulosus entraîne le développement d'un ou plusieurs hydatides principalement localisés au niveau du foie et des poumons, mais aussi, plus rarement, des os, des reins, de la rate, des muscles, du système nerveux central et des yeux. La période d'incubation asymptomatique peut durer de nombreuses années. Les kystes du foie sont couramment associés à des douleurs abdominales, nausées et vomissements. Lorsque le poumon est affecté, les signes cliniques incluent la toux chronique, les douleurs thoraciques et l'essoufflement.
L'échinococcose alvéolaire se caractérise par une période d'incubation asymptomatique comprise entre 5 et 15 ans et par le lent développement d'une lésion primaire d'aspect tumoral généralement localisée dans le foie. Parmi les signes cliniques figurent la perte de poids, des douleurs abdominales, un malaise général et des signes d'insuffisance hépatique.
Le traitement des formes cystiques et alvéolaire nécessite parfois une intervention chirurgicale lourde et/ou une chimiothérapie prolongée.
Dans une zone où Echinococcus multilocularis infeste des rongeurs et des canins sauvages, il est nécessaire de prendre les précautions suivantes pour éviter toute infection :
- ne pas toucher un renard, un coyote ou un autre canin sauvage, mort ou vivant, sauf avec des gants ;
- les chasseurs et les trappeurs doivent utiliser des gants en plastique pour éviter toute exposition ;
- ne pas garder les animaux sauvages, en particulier les chiens sauvages, comme animaux de compagnie ;
- ne pas laisser les chiens et chats errer librement ;
- si un animal de compagnie a mangé des rongeurs, il est nécessaire de consulter un vétérinaire sur les éventuels traitements préventifs.
- ne pas collecter ou manger des fruits ou des légumes sauvages cueillis directement à partir du sol ;
- tous ces aliments cueillis doivent être lavés soigneusement ou cuits avant de les manger.
Sources : New England Journal of Medecine ; Promed.
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