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Trichine au Canada et en Argentine

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Médecine des voyages

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Le 31 août 2016, deux nouvelles concernant la trichine (synonyme trichinellose ou trichinose) ont été publiées sur le réseau Promed. 

  • La première rapporte au Canada la positivité du dépistage de trichine chez les morses dans la région arctique. La chasse au morse a en effet été plus précoce cette année dans cette région et plusieurs animaux ont été dépistés positifs à Naujaat, région de Kivalliq, province de Nunavut.
  • La deuxième rapporte la déclaration en Argentine de 49 cas de trichine rapportés chez l'Homme dans le région de Buenos Aeres, dans les municipalités de Merlo, Moreno et Marco Paz. Ces cas sont liés à la consommation principalement de salami, hot-dog, mortadelle, saucisses et autres pièces de charcuterie. Les enquêtes ont montrées que ces plats n'étaient pas estampillés par le contrôle sanitaire. Les autorités sanitaires de la région appellent à la vigilance des consommateurs.

 Ces deux nouvelles concomitantes rappellent l'importance de la trichine, maladie parasitaire vermineuse cosmopolite pouvant toucher l'Homme. Celui-ci s'infecte par ingestion de larves de nématodes du genre Trichinella contenues dans de la viande insuffisamment cuite. Plusieurs espèces appartiennent à ce genre et sont capables d'infecter l'homme.

Chez l'homme, les symptômes peuvent être divisés en deux catégories :

  • ceux provoqués par les vers situés dans l'intestin il sont alors digestifs : douleurs abdominales, nausées, diarrhées, vomissements, fièvre élevée ;
  • ceux provoqués par la dissémination dans d'autres organes avec myalgies (douleurs musculaires), maux de têtes, œdème du visage, un prurit (démangeaisons). Des complications sont possibles : atteinte myocardique et encéphalitique. La maladie est parfois mortelle si le nombre de larves ingérées a été très important.
  • sur le plan biologique, la perturbation la plus caractéristique est une élévation du taux des éosinophiles dans le sang. 

La lutte contre la trichine fait l'objet d'une réglementation internationale sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et s'applique dans l'Union européenne. Cette règlementation porte sur la surveillance des viandes commercialisées. Les cas humains sont le plus souvent liés à la consommation de viande de chasse ou de charcuterie familiale n'ayant pas fait l'objet de contrôle vétérinaire. En France cette surveillance est du ressort de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Les cas humains relèvent d'une déclaration obligatoire au titre des toxi infections alimentaires collectives (TIAC).

Les mesures de prophylaxie collectives reposent :

  • sur  la surveillance des élevages de suidés (famille des cochons, sangliers...) ;
  • passe par le contrôle vétérinaire des viandes dans les abattoirs, y compris des viandes chevalines.

Pour le voyageur la prophylaxie individuelle repose :

  • sur l'interdiction d'importation de viande non contrôlée ;
  • sur la cuisson à cœur de la viande, les larves sont tuées en trois minutes à 58 °C et instantanément à 63 °C ;
  • la congélation prolongée à très basse température (15 jours à - 20 °C) détruit la plupart des espèces de Trichinella ;
  • il est déconseillé de consommer ou d'acheter des produits à base de viande faits maison, notamment les saucisses.

Source : Promed

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