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Épidémie de chikungunya dans la région de Mandera au Kenya

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Au Kenya, le 28 mai 2016, les autorités sanitaires ont notifié l'Organisation mondiale de la santé une épidémie de chikungunya dans le sous-comté de Mandera Est.
Au 30 juin 2016, 1 792 cas ont été répertoriés en ligne.  Aucun décès n'a été signalé jusqu'à présent. Il existe un risque de sous-déclaration des cas puisque de nombreux patients ne signalent pas aux établissements de santé.
Une augmentation des cas de maladie fébrile et des douleurs articulaires a été constatée en mai 2016. Les échantillons ont été prélevés et envoyés à l'Institut de recherche médicale du Kenya ; Laboratoire des arbovirus à Nairobi qui a  confirmé 7 des 10 échantillons testés positifs pour le virus Chikungunya. Tous les échantillons ont été testés négatifs pour d'autres arbovirus, y compris la dengue, la fièvre jaune et le West Nile.
Le séquençage partiel du gène de l'enveloppe a permit d'observer des séquences communes d'isolats, datant de 2005, provenant des îles de l'océan Indien, en Asie et en Europe. Le séquençage complet du génome est en cours.
L'Institut de recherche médicale du Kenya ; Laboratoire des arbovirus a reçu un total de 177 échantillons de cas suspects.
  • Cinquante trois d'entre eux venaient de la Somalie et de Mandera.
  • Cinquante sept étaient positifs par des tests d'anticorps IgM et 38 étaient positifs pour le virus chikungunya par RT-PCR.
  • Parmi les points positifs, 9 étaient à la fois IgM et PCR positive.
Il y a eu des épidémies de Chikungunya dans la région limitrophe Bula Hawa dans la région frontalière de la Somalie en provenance de Mogadiscio. On estime que près de 80% de la population et 50% des personnels de santé de Mandera ont été touchés par le virus.
Le dernier foyer de Chikungunya au Kenya était en 2004 et 2005, au moins 1.300 cas documentés.

Le chikungunya est une maladie virale transmise par des moustiques décrite pour la première fois à l'occasion d'une flambée dans le sud de la Tanzanie en 1952. Le virus responsable est arbovirus ((virus transmis par les arthropodes), un Alphavirus de la famille des Togaviridae. Il est transmis d'un être humain à l'autre par les piqûres de moustiques femelles infectées. Les moustiques incriminés sont le plus souvent Aedes aegypti et Aedes albopictus, susceptibles de piquer pendant la journée, bien que leur activité maximale se situe surtout tôt le matin et en fin d'après-midi. Les deux espèces piquent à l'extérieur, mais Aedes aegypti le fait aussi volontiers à l'intérieur des bâtiments.

La maladie se manifeste généralement entre quatre et huit jours après la piqure par un moustique infecté. Elle est fortement invalidante et se caractérise par l'apparition brutale de fièvre souvent accompagnée de douleurs articulaires intenses concernant principalement les petites ceintures articulaires (poignets, doigts, chevilles, pieds), de douleurs musculaires et de céphalées. La plupart des patients se rétablissent complètement, mais dans certains cas l'arthralgie peut persister pendant plusieurs mois ou même plusieurs années. On a signalé des cas occasionnels de complications oculaires, neurologiques et cardiaques, ainsi que des douleurs gastro-intestinales. La prise en charge médicale est purement symptomatique, reposant sur des traitements antidouleurs et anti-inflammatoires.

Il est conseillé aux voyageurs de se protéger des piqûres de moustique. Il convient de respecter les mesures habituelles de lutte anti-vectorielle :

  • Port de vêtements couvrants.
  • Répulsifs anti-moustiques, contenant du DEET, sur la peau découverte.
  • Vêtements et moustiquaire imprégnés d'insecticide pour la sieste et la nuit.
  • Les personnes qui utilisent un écran solaire doivent appliquer le répulsif 20 minutes après l'écran solaire.
  • Afin d'éviter au maximum la dissémination du virus chikungunya sur le territoire métropolitain, devant une fièvre d'apparition brutale et des douleurs articulaires ou musculaires dans les 15 jours qui suivent le retour de voyage dans les Îles du Pacifique, il faut consulter son médecin au plus vite en signalant son voyage.
Source : Organisation mondiale de la santé.

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