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Aux Etats-Unis, les Centers for diseases Control and Prevention d'Atlanta et le Navajo Epidemiology Center ont notifié, dans la Nation Navajo, deux cas d'infection à Onchocerca lupi à Chinle en l'Arizona et 2 cas à Farmington au Nouveau-Mexique.
Onchocerca lupi est un parasite nématode responsable d'une zoonose. Il a été décrit chez un loup en 1967 en Georgie (ex Union soviétique) par Rodonaja.
Depuis cette description, Onchocerca lupi a été observé chez des animaux dans de nombreux pays et notamment chez les chiens, les chats et les chevaux en Europe ou aux Etats-Unis.
Les parasites du genre Onchocerca sont transmis par la piqûre d'arthropodes. Le vecteur d'Onchocerca lupii est cependant mal connu, Similium tribulatum, est un vecteur possible.
Chez l'animal Onchocerca lupi est responsable d'un syndrome cutané pseudo tumoral et d'une atteinte oculaire, une symptomatologie tout à fait comparable à ce qui est observé chez l'Homme au cours de l'onchocercose due à Onchocerca volvulus et transmise en zone tropicale principalement par Simulium damnosum.
Par contre chez l'homme, Onchocerca lupi semble en position erratique. Sa description a été revue en 2013. La première observation prouvée d'un cas humain a été rapportée en 2011 chez une jeune Turque. L'implication de ce parasite en pathologie humaine avait été pressentie à partir de cas observées précédemment en Crimée ou en Albanie.
Depuis des observations ont été rapportées chez l'homme à partir de différents pays (Turquie, Iran, Grèce, Tunisie, Etats-Unis d'Amérique). Il peut être à l'origine de lésions oculaires, ou de lésions cutanées où Onchocerca lupi peut facilement être confondu avec Dirofilaria repens ou Dirofilaria immitis, nématodes transmis par la piqûre de moustiques et qui restent des parasites communs chez les animaux en Europe ou aux États-Unis d'Amérique. Onchocerca lupi a également été rapporté dans un tableau de compression médulaire.
A la suite de cette observation dans la population Navajo, le contexte épidémiologique de cette zoonose a été rappelé par les autorités sanitaires américaines.
Dans le monde, les enquêtes épidémiologiques animales sont peu nombreuses, la plus importante a été faite en Grèce et au Portugal où on estime la prévalence de la microfilarémie chez le chien à 8%. Aux États-Unis d'Amérique, un travail publié récemment montre que la maladie paraît endémique chez le chien et implique un seul haplotype, contrairement à la situation européenne où il semble circuler plusieurs haplotypes.
L'évaluation du risque chez l'homme reste encore difficile à appréhender. Maladie vectorielle, elle est transmise par la piqûre d'un arthropode, appartenant très certainement au genre Simulium, (black fly : petit moucheron agressif nécessitant pour son cycle la présence d'eau vive et oxygénée). Ces moucherons ont une capacité de vol assez importante et une activité en générale diurne.
La protection personnelle antivectorielle repose sur l'utilisation de vêtements longs et de répulsifs cutanés, notamment du DEET qui a monté son efficacité.
Réference :
Rodonaja, T. E. "A new species of Nematode, Onchocerca lupi n. sp., from Canis lupus cubanensis." Soobshchenyia Akad. Nauk Gruzinskoy SSR 45 (1967): 715-719.
Source : Promed.
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