
Médecine des voyages
Après la notification du premier cas d'infection à virus Zika en Guyane le 17 décembre 2015 (nouvelle du 19 décembre 2015), l'Agence régionale de santé de Martinique notifié le 19 décembre le premier cas d'infection à virus Zika.
Aucune précision clinique n'est rapportée sur ce cas.
Le virus Zika circule donc dans les départements français d'Amérique. Sa transmission est presque exclusivement vectorielle par les moustiques Aedes, également vecteurs de la dengue et du chikungunya.
Le virus Zika est un arbovirus membre de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus, responsable de la fièvre Zika. Il tire son nom d'une forêt en Ouganda où il a été identifié pour la première fois en 1947. Répandu dans les régions tropicales d'Asie et d'Afrique, il a été responsable en 2007 d'une épidémie sur les îles Yap, en Micronésie, où il a infecté près des trois quarts des habitants de l'île. Il est, depuis cet épisode, considéré comme émergent.
Transmis par la piqûre d'un moustique infecté (Aedes aegypti, Aedes albopictus, Anopheles, Mansonia ou Eretmapodites) il peut entraîner un syndrome proche des autres arboviroses, avec fièvre, éruption cutanée, céphalées et douleurs articulaires, spontanément résolutif.
La majorité des formes sont asymptomatiques. Les formes symtomatiques se manifestent par un exanthème maculo-papuleux avec ou sans fièvre et au moins deux signes parmi les suivants : hyperhémie conjonctivale, arthralgies ou myalgies, en l'absence d'autre étiologie.
L'infection, classiquement bénigne, peut cependant être à l'origine, d'un certain nombre de complications neurologiques sévères (méningites, encéphalites) et syndromes de Guillain-Barré. Au cours du premier trimestre de la grossesse, l'infection peut s'accompagner d'un risque de malformations congénitales de type microcéphalies (0,65% des cas).
Les moyens de diagnostic biologique restent classiques avec un diagnostic direct par détection du génome viral par RT-PCR et un diagnostic indirect par détection des anticorps.
Le traitement est symptomatique par antalgiques et antipyrétiques, en évitant le recours aux anti-inflammatoires tant qu'une dengue n'a pas été éliminée. L'aspirine est déconseillée.
Il est conseillé aux voyageurs de se protéger des piqûres de moustique. Il convient de respecter les mesures habituelles de lutte anti-vectorielle :
- Port de vêtements couvrants.
- Répulsifs anti-moustiques, contenant du DEET, sur la peau découverte.
- Vêtements et moustiquaire imprégnés d'insecticide pour la sieste et la nuit.
- Les personnes qui utilisent un écran solaire doivent appliquer le répulsif 20 minutes après l'écran solaire.
Les femmes enceintes et les parents d'enfants et de nourrissons doivent adopter des mesures de protection renforcées. Outre les vêtements couvrants, il est recommandé d'utiliser des produits répulsifs adaptés en respectant les précautions d'emploi et de protéger les berceaux et poussettes par des moustiquaires (l'utilisation des répulsifs avant l'âge de deux mois est déconseillée).
Afin d'éviter au maximum la dissémination du virus Zika, devant une fièvre d'apparition brutale et des douleurs articulaires ou musculaires dans les 15 jours qui suivent le retour de voyage aux Antilles et plus largement en Amérique latine, il faut consulter son médecin au plus vite en signalant son voyage.
Le Haut Conseil de santé publique a publié un avis et un rapport sur la prise en charge médicale des personnes atteintes par le virus Zika.
Source : Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes.
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