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Paludisme : des moustiques transgéniques pour limiter la transmission

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Le paludisme continue de menacer la santé et la vie de milliards de personnes, particulièrement des enfants, des femmes enceintes et des voyageurs. Il reste responsable, selon les études, de 600 000 à 1,2 million de morts chaque année. De nets progrès sont cependant observés depuis une quinzaine d'années. L'incidence totale de la maladie et sa mortalité ont diminué significativement (de 37 % et 60 %, respectivement, d'après l'Organisation mondiale de la santé) grâce à une meilleure prévention (surtout par l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticides), à l'amélioration du diagnostic, devenu accessible au plus grand nombre, à une meilleure application des traitements (souvent des combinaisons à base d'artémisinine : CTA). Mais des résistances aux traitements apparaissent et s'étendent, et on ne dispose toujours pas d'un vaccin capable d'assurer une protection durable chez tous les sujets.

Lutter efficacement contre le paludisme nécessite donc de combiner plusieurs approches. Rendre les moustiques incapables de transmettre le parasite (particulièrement Plasmodium falciparum, responsable du paludisme le plus grave) en est une, qui fait l'objet de recherches depuis des années.

L'annonce faite par une équipe californienne constitue peut-être une avancée décisive. Utilisant une technique originale d'ingénierie génétique, les chercheurs ont introduit chez des moustiques Anopheles stephensi , vecteurs du paludisme en Inde, un gène codant pour un anticorps dirigé contre Plasmodium falciparum, et d'autres facilitant l'insertion du gène étranger dans le génome du moustique puis sa diffusion à la descendance lors de la reproduction. Ils ont ainsi obtenu une population de moustiques ne pouvant plus produire de parasite dans leurs glandes salivaires, et donc incapables de la transmettre. Ils espèrent que, lâchée dans la nature, leur lignée transgénique pourrait se répandre et remplacer peu à peu la lignée sauvage, sans avoir trop d'impact sur l'écologie puisque les moustiques modifiés sont par ailleurs parfaitement viables.

Source : Gantz VM, Jasinskiene N et coll. Highly efficient Cas9-mediated gene drive for population modification of the malaria vector mosquito Anopheles stephensi. Proc Natl Acad Sci U S A. 2015 Nov.

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