La maladie d’Alzheimer serait-elle transmissible ?

C'est la question posée par des chercheurs qui ont analysé les cerveaux de huit personnes décédées jeunes d'une maladie à prions (maladie de Creutzfeldt-Jakob) transmise par l'administration d'une hormone de croissance d'origine humaine contaminée. A coté des lésions anatomiques propres aux maladies à prions, les chercheurs ont observé dans ces cerveaux des dépôts amyloïdes présents dans la maladie d'Alzheimer. Or, cette maladie est très rare dans la tranche d'âge dans laquelle se trouvaient les personnes étudiées, qui ne portaient pas par ailleurs les mutations génétiques associées à un début précoce de la maladie.

Cette découverte conduit les chercheurs à considérer que la maladie d'Alzheimer, comme une maladie à prions, pourrait être transmise à l'occasion d'actes médicaux ou chirurgicaux utilisant des produits provenant de sujets malades (greffons) ou des matériels incomplètement nettoyés et stérilisés. Ils précisent qu'en dehors de tels actes, rien ne permet d'évoquer la possibilité d'une contagiosité et qu'il n'existe pas de risque de transmission pour les personnes vivant au contact des malades d'Alzheimer. Ils suggèrent toutefois que leur découverte devrait inciter à reconsidérer les connaissances sur la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées, et à évaluer leur risque de transmission.

D'ores et déjà, des commentateurs ont fait observer qu'aucune des données épidémiologiques dont on dispose ne conduit à penser qu'il existe une possibilité de transmission par la transfusion sanguine ou les actes chirurgicaux.

Source : Z. Jaunmuktane et coll. Evidence for human transmission of amyloid-beta pathology and cerebral amyloid angiopathy. Nature, 525, 247-250, 10 septembre 2015.