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En Russie, un cas de botulisme a été enregistré dans la République de Mari El, située à 600 km à l'est de Moscou. Le patient avait mangé des tomates en conserve "Pomidorka" produites par LLC (Kabardino-Balkarie) série "Agro-Invest" 055N 5 N. La toxine botulique F a été trouvée dans les tomates en conserve industrielle. Le produit a été retiré du magasin "Pyaterochka" (les magasins du réseau sont présents dans les nombreuses régions de Russie).
L'agent pathogène impliqué dans le botulisme est une bactérie appelée Clostridium botulinum. C'est la toxine extrêmement puissante qu'elle synthétise qui est responsable de la maladie. Sur les sept types de toxine botulique connus aujourd'hui, quatre (les types A, B, E et plus rarement F) affectent l'homme. Il a été reconnu que de nombreux cas d'intoxication par la toxine F sont liés à une autre bactérie, Clostridium baratii. La toxine se développe notamment dans les aliments mal conservés, et la maladie résulte en général d'une intoxication alimentaire.
Le botulisme se déclare après une incubation de quelques heures à quelques jours, en fonction du mode de contamination. En général, les personnes ayant partagé les mêmes aliments manifestent des symptômes identiques, mais avec une sévérité variable. Ceux-ci débutent par une atteinte oculaire (défaut d'accommodation, vision floue), une sécheresse de la bouche accompagnée d'un défaut de déglutition voire d'élocution, puis d'une parésie à une paralysie des muscles. Dans les formes avancées, ils évoluent vers une paralysie descendante des membres et des muscles respiratoires. C'est cette insuffisance respiratoire qui entraîne le décès.
Le traitement du botulisme est essentiellement symptomatique et requiert, dans les formes sévères, des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée.
La prévention du botulisme alimentaire repose sur l'application de bonnes pratiques dans la préparation des aliments, notamment pour ce qui concerne la conservation et l'hygiène. Le botulisme peut être prévenu par l'inactivation des spores bactériennes dans les produits ou les conserves stérilisés à la chaleur (par autoclavage, par exemple) ou encore par inhibition de la croissance bactérienne dans d'autres produits. La pasteurisation à chaud industrielle (produits pasteurisés conditionnés sous vide, produits fumés à chaud) peut ne pas suffire à détruire toutes les spores.
Sources : Promed ; Institut Pasteur.
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