
Représentation en 3D de l'interféron bêta-1a (@ Nevit Dilmen, Wikimedia).
Des cas de microangiopathie thrombotique (MAT), parfois d'issue fatale, et de syndrome néphrotique ont été rapportés chez des patients recevant de l'interféron bêta dans le cadre d'un traitement de la sclérose en plaques.
La MAT et le syndrome néphrotique peuvent se manifester après plusieurs semaines, voire après plusieurs années de traitement par interféron bêta.
Ces cas ont été évalués par les autorités européennes, lesquelles ont conclu que la possibilité d'un lien de causalité entre les médicaments contenant de l'interféron bêta et ces effets indésirables ne pouvait être exclu.
Dans ce contexte, les RCP (résumés des caractéristiques du produit) des médicaments concernés ont été actualisés.
Les quatre laboratoires (Bayer Healthcare, Biogen Idec France, Novartis Pharma et Merck Serono) commercialisant des médicaments contenant de l'interféron bêta ont informé les professionnels de santé de ces nouvelles informations de sécurité et des recommandations émises dans ce contexte.
Recommandations concernant la MAT
La plupart des cas de MAT rapportés (survenus chez des patients atteints d'une sclérose en plaques et sous interféron bêta) se sont présentés sous la forme de purpura thrombotique thrombocytopénique ou de syndrome hémolytique et urémique.
Les signes cliniques précoces de la MAT incluent notamment : une thrombocytopénie, une hypertension de survenue récente, de la fièvre, des symptômes neurologiques (parésie ou confusion par exemple) et une altération de la fonction rénale.
Si des signes cliniques de MAT sont observés chez ces patients, il est recommandé de :
- vérifier le nombre de plaquettes sanguines,
- vérifier le taux sérique de lactate-déshydrogénase (LDH),
- évaluer la fonction rénale,
- vérifier la présence d'hématies fragmentées (schizocytes) sur un frottis sanguin.
Dès que le diagnostic de MAT est posé, il est recommandé :
- d'instaurer rapidement un traitement adapté (en considérant la procédure d'échanges plasmatiques)
- d'arrêter immédiatement le traitement par interféron bêta.
Recommandations concernant le syndrome néphrotique
Le syndrome néphrotique est un trouble rénal non spécifique caractérisé par une protéinurie, une altération de la fonction rénale et la présence d'oedème.
Chez les patients traités pour sclérose en plaques et recevant un interféron bêta, il est recommandé de :
- surveiller régulièrement la fonction rénale,
- et de détecter tout signe ou symptôme précoce de syndrome néphrotique tel qu'un oedème, une protéinurie ou une altération de la fonction rénale, en particulier chez les patients à risque élevé de néphropathie.
- d'instaurer rapidement un traitement adapté ;
- d'envisager l'arrêt du traitement par interféron bêta.
Pour mémoire
En France, les spécialités concernées par ces recommandations sont :
- BETAFERON (interféron bêta-1b),
- AVONEX (interféron bêta-1a),
- EXTAVIA (interféron bêta-1b)
- REBIF (interféron bêta-1a).
Pour aller plus loin
Communiqué : Interférons bêta dans le traitement de la sclérose en plaques: risque de microangiopathie thrombotique et de syndrome néphrotique (ANSM, 8 septembre 2014)
Lettre des laboratoires Bayer Healthcare, Biogen Idec France, Novartis Pharma et Merck Serono aux professionnels de santé (sur le site de l'ANSM, septembre 2014)
Pour aller plus loin
Consultez les monographies VIDAL
- AVONEX 30 µg/0,5 ml sol inj
- AVONEX 30 µg/0,5 ml sol inj stylo prérempli
- BETAFERON 250 µg/ml pdre/solv p sol inj ser préremplie
- EXTAVIA 250 µg/ml pdre/solv p sol inj
- REBIF 22 µg sol inj en seringue préremplie
- REBIF 22 µg sol inj en stylo prérempli
- REBIF 22 µg/0,5 ml sol inj cart
- REBIF 44 µg sol inj en seringue préremplie
- REBIF 44 µg sol inj en stylo prérempli
- REBIF 44 µg/0,5 ml sol inj cart
- REBIF 8,8 µg/22 µg sol inj en seringue préremplie
- REBIF 8,8 µg/22 µg sol inj en stylo prérempli
Consultez les VIDAL Recos
Sources
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