#Santé publique #Recommandations

Infection par le VIH/sida : l’OMS recommande la prévention par les antirétroviraux chez les homosexuels.

À l’occasion de la Conférence internationale sur le sida qui aura lieu fin juillet en Australie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publie de nouvelles recommandations sur la prévention, le diagnostic et le traitement de l’infection par le VIH/sida chez les personnes les plus exposées.
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Lever les obstacles pour aider les personnes les plus vulnérables
Selon l'OMS, les groupes de personnes les plus vulnérables à l'infection par le VIH sont :
  • les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (risque de contamination 19 fois plus élevé),
  • les prisonniers,
  • les consommateurs de drogues injectables (risque 50 fois plus élevé),
  • les prostitué(e)s (risque 14 fois plus élevé),
  • les personnes transgenres (transexuel(le)s, risque 50 fois plus élevé).
Selon l'OMS, ce sont aussi ces personnes qui ont le moins accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement. Dans de nombreux pays, ils ne sont pas couverts par les plans nationaux de lutte contre le VIH. De plus, les lois et les politiques discriminatoires constituent pour eux des obstacles majeurs à la prévention du VIH/sida.

L'OMS recommande donc à tous les pays de supprimer les obstacles juridiques et sociaux qui entravent l'accès de ces personnes aux programmes de prévention.
 
La prophylaxie préexposition fortement recommandée pour les HRSH
Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HRSH), homosexuels et bisexuels, ont donc un risque d'infection VIH 19 fois plus élevés que la population générale. C'est pourquoi l'OMS leur recommande vivement d'envisager de prendre des médicaments antirétroviraux en tant que méthode complémentaire de prévention de l'infection à VIH (prophylaxie préexposition), parallèlement à l'utilisation du préservatif.

La prophylaxie préexposition (PrEP) est un moyen de prévention destiné à ceux qui ne sont pas infectés par le VIH, mais risquent de le devenir. Elle repose sur la prise quotidienne d'un comprimé unique (généralement une association de deux mlédicaments antirétroviraux). Il a été démontré que ce traitement, s'il est correctement pris, pourrait permettre de réduire jusqu'à 92 % le risque d'infection à VIH chez les personnes à haut risque. La PrEP est par contre bien moins efficace si les prises ne sont pas régulières.

Cette prophylaxie préexposition permettrait, à l'échelle mondiale, de réduire de 20 à 25 % la fréquence de l'infection par le VIH chez les HRSH?, et d'éviter ainsi jusqu'à un million de nouvelles infections dans les dix années à venir.

L'OMS recommande également des mesures pour mieux prendre en charge les problèmes de santé sexuelle et de santé mentale, ainsi que les co-infections comme la tuberculose et les hépatites virales. Concernant les personnes qui s'injectent des drogues, elle souligne combien les programmes d'échange d'aiguilles et de seringues sont nécessaires, de même que les traitements de substitution des opioïdes.
 
En France, la prophylaxie préexposition n'est pas encore recommandée
Ces recommandations font suite à un avis des autorités sanitaires américaines qui ont suggéré en mai dernier que la PrEP pourrait être utilisée par tous les hommes homosexuels et bisexuels n'utilisant pas de préservatif et, éventuellement, par les hétérosexuels ayant des partenaires à haut risque, sans protection.

En France, la prophylaxie préexposition n'est pas encore recommandée par les autorités sanitaires. Les experts français estiment que la PrEP n'a pas de bénéfice démontré si la personne séropositive reçoit un traitement efficace, dont l'effet préventif est suffisant en lui-même (en faisant disparaître le virus dans le sang et le sperme). En revanche, une personne séronégative peut attendre un bénéfice de la PrEP si son partenaire séropositif n'est pas traité efficacement, ou s'il ignore le statut sérologique de son partenaire.

L'association AIDES, s'appuyant sur les recommandations de l'OMS, vient de demander à la Ministre de la Santé d'ouvrir l'accès à ce mode de prévention du VIH, dans le cadre de Recommandations temporaires d'utilisation (RTU) pour le médicament utilisé.
 
En savoir plus : 
Les personnes les plus exposées au risque d'infection à VIH ne bénéficient pas des services de santé dont elles ont besoin, communiqué de presse de l'OMS, 11 juillet 2014 
Traitement préventif contre le VIH : Les indications de l'OMS doivent s'appliquer en France !, communiqué de AIDES, 11 juillet 2014 
 

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