Poker en ligne : les accros dévoilent leur jeu !

Le poker en ligne est officiellement autorisé en France depuis 2010 
Depuis mai 2010, les jeux d'argent en ligne (paris hippiques et sportifs, poker, jeux de grattage  et de tirage) sont autorisés en France. Dans le cadre d'une étude plus vaste rendue publique en 2013 (e-ENJEU), l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et l'Observatoire des jeux (ODJ) viennent de publier une note centrée sur les joueurs de poker en ligne.

Ce jeu est le plus populaire après ceux de grattage et de tirage : il concerne 19 % des deux millions de joueurs en ligne (soit 380 000 personnes, dont 43 % ne jouent qu'au poker).

Le profil-type du joueur de poker en ligne
Selon cette analyse, le joueur de poker en ligne français est un homme (dans deux tiers des cas, alors que 60 % des joueurs de type grattage et tirage sont des femmes), jeune (environ 75 % ont moins de 40 ans), ayant un niveau d'éducation plutôt élevé (deux sur trois ont réussi le baccalauréat) et plutôt célibataire (dans 40 % des cas).

Un tiers des joueurs de poker en ligne sont sans profession (chômeurs, étudiants, essentiellement) et vivent avec moins de 1 500 euros par mois.

Davantage de comportements à risques
Les joueurs de poker en ligne jouent plus souvent que la moyenne des joueurs en ligne (quasi quotidiennement pour un tiers, au moins une fois par semaine pour la moitié) et y dépensent 778 euros par an (contre 627 euros en moyenne pour l'ensemble des joueurs en ligne).
La plupart jouent la nuit, au détriment de leur temps de sommeil et des relations avec leur entourage, au risque d'un isolement social. Ils sont souvent été initiés par des proches eux-mêmes joueurs, avant l'âge de 25 ans pour la moitié d'entre eux.
 
Selon cette étude, les joueurs de poker en ligne sont davantage à risque d'excès que la moyenne des joueurs. En particulier, ils ont davantage tendance à miser plus pour augmenter leur excitation et à rejouer pour essayer de récupérer l'argent qu'ils viennent de perdre. De plus, ils sont plus souvent sujets à culpabiliser à propos de leur passion et sont davantage critiqués par leur entourage. Beaucoup continuent à jouer alors même qu'ils regrettent de ne pouvoir voir le visage des autres joueurs, élément essentiel qui contribue à l'intérêt d'un jeu où le bluff tient une place centrale.

Les joueurs en difficulté peuvent être aidés
Rappelons que la prise en charge du jeu pathologique repose tout d'abord sur la prise de conscience de la dépendance, puis sur la lutte contre les situations favorisantes.

Pour ceux qui souhaitent de l'aide, joueurs ou proches, l'association SOS Joueurs a publié une liste de conseils et dispose d'une permanence téléphonique animée par des experts de l'addiction aux jeux, qu'ils soient en ligne ou pas.
 
Source : "Les joueurs de poker, une population présentant un profil particulier ?" Vincent Eroukmanoff, Jean-Michel Costes et Marie-Line Tovar, les notes de l'Observatoire des jeux n° 3, Février 2014