
Santé publique
VIDAL : Comment améliorer les conditions d'exercice des médecins libéraux dans les années à venir ?
Dr Michel Chassang : Les médecins libéraux aujourd'hui, en particulier ceux de terrain, les médecins généralistes notamment, on des tonnes de paperasseries à remplir. Ils s'en plaignent. Ils ont un rôle médical, mais aussi un rôle social incontestable. Et très souvent, pour assumer cette mission sociale qui est très importante, ils n'ont pas de personnel pour y faire face. La valeur de leurs honoraires ne peur permet pas d'embaucher du personnel. Il faut absolument remédier à cette situation. C'est la raison pour laquelle nous proposons qu'il y ait un "forfait structure" qui puisse être versé aux praticiens. On peut imaginer qu'il puisse être majoré dans les zones déficitaires.
VIDAL : Faut-il, en sus d'instaurer un tel forfait structure, augmenter le prix des consultations ?
Dr Michel Chassang : On ne peut pas concevoir que les praticiens travaillent avec une rémunération aussi basse d'un acte de consultation. 23 euros c'est absolument indécent. Certes, le C à 23 euros n'est que symbolique, dans la mesure où il y a un certain nombre de consultations avec majorations financières : nourrissons, les petits enfants, les personnes âgées de plus de 80 ans, association possible d'un frottis cervico-vaginal à la consultation. Il y a également la consultation dermatologique et la biopsie. La valeur de base classique du médecin qui travaille au quotidien reste à 23 euros. Quel est le service aujourd'hui qui est aussi important qu'un acte médical qui est rémunéré à ce tarif là ? Aucun.
VIDAL : Que propose la CSMF ?
Dr Michel Chassang : Nous proposons qu'il y ait une revalorisation très forte des actes médicaux. C'est le fameux C à 25 euros que nous demandons sans tarder. Il ne faut pas attendre de nouveaux conflits : ils vont arriver, nous le savons. Nous avons eu le conflit de 2002, souvenez-vous, avec ce fameux C à 20 euros. Nous somme en 2013, et nous sommes au bord d'un conflit pour obtenir ce C à 25 euros. Nous avons également eu un conflit chez les spécialistes en 2003. Attention à essayons de ne pas reproduire à chaque fois les mêmes schémas : essayons que la progression de l'activité médicale soit suivie d'une revalorisation des actes.
Propos recueillis le 19 novembre 2013 par Jean-Philippe Rivière au siège de la CSMF
Sources
Pour recevoir gratuitement toute l’actualité par mail Je m'abonne !
Les commentaires sont momentanément désactivés
La publication de commentaires est momentanément indisponible.