
Plongée dans l'autisme par le biais des souvenirs d'un enfant Asperger devenu adulte.
L'empereur c'est lui !
Hugo Horiot livre un autoportrait étonnant de l'enfant Asperger qu'il était. Un enfant en colère, en guerre contre le monde des adultes et ce qu'il perçoit comme des absurdités. Un enfant ultra-sensible qui se lance des défis vertigineux, se ferme complètement, s'emmure dans des obsessions, des attitudes difficilement compréhensibles par sa famille, ses camarades d'école, enseignants, etc.
Devenu adulte et acteur de théâtre, Hugo Horiot fait partager au lecteur la souffrance intérieure d'un enfant différent, qui se sent incompris et exclu du système. Sa mère, l'écrivain Françoise Lefèvre, lui a permis de sortir progressivement de cet emmurement, en faisant notamment tout pour qu'il reste scolarisé. Elle lui avait d'ailleurs consacré un livre en 1990, Le Petit Prince cannibale (Prix Goncourt des lycéens). Françoise Lefèvre signe une postface émouvante de "L'Empereur, c'est moi", paru aux éditons l'Iconoclaste.
Lors de la remise du Prix, Hugo Horiot a déclaré avoir toujours refusé, depuis sa tendre enfance, d'être un patient. Il souligne également qu'il ne cherche pas à susciter de la pitié, "qui est souvent le prétexte politique pour ne rien faire". Il n'est engagé auprès d'aucune association mais partage leur analyse et indignations sur l'abyssal retard français sur la prise en charge comportementale et sociale des enfants autistes.
Une interview d'Hugo Horiot effectuée par Direct 8 en avril 2013 :
"L'Empereur, c'est moi", extrait
Le site des Edtitions L'Iconoclaste propose sur cette page un extrait de cet ouvrage, dont voici un... extrait :
"Quand je rêve, je vois une image, je bloque cette image et j'entre dans mon rêve. Ces images s'entrechoquent, disparaissent et reviennent. J'ai peur qu'elles ne s'échappent. Alors je les dessine. Et elles existent. À l'école, on me regarde en souriant et on me dit que je suis un « cerveau lent ». Ils ne savent pas comme les images défilent vite dans ma tête. Je leur réponds intérieurement, puisque « répondre » au professeur est interdit, que si je suis un « cerf-volant », qu'attendent-ils pour me lâcher ? Dans ma tête, je tâche d'y passer le plus de temps possible, et ça ne plaît pas vraiment aux autres. Je rêve endormi, je rêve éveillé. Je suis un rêveur, comme ils disent.
Le monde n'aime pas les rêveurs : ils doivent être surpuissants et beaucoup plus malins que la moyenne s'ils veulent y trouver leur place. Sinon ils n'auront aucune chance et finiront dans la benne à ordures. Voici le sort qui m'est réservé si je continue à rêver, ou du moins si cela se voit."

Une sélection de neuf ouvrages qui apportent un éclairage sur le vécu au quotidien des maladies graves, aigües ou chroniques
Le livre d'Hugo Horiot s'est imposé de justesse, lors des dernières délibérations du jury. Les huit autres ouvrages en compétition racontaient également de belles histoires de patients ou d'aidants, touchantes, empathiques, parfois dérangeantes, glaçantes...
Ces ouvrages, dont la qualité littéraire s'améliore par ailleurs d'année en année, peuvent permettre aux soignants de regarder de l'autre côté du miroir : comment sont perçues les consultations ? Les annonces ? L 'hôpital public ? Les traitements ? Les gestes médicaux, infirmiers ? Le système de santé français ? Les aides sociales ? Le regard des autres ? Dans quelles forces vont puiser certains patients pour se relever de terribles épreuves, liées directement ou indirectement à leur état de santé ? A quelles difficultés se heurtent les personnes lourdement handicapées dans un monde pensé avant tout par les valides ? etc.
Pour vous faire une idée des sujets et directions de chacun de ces livres, vous pouvez accéder à leur résumé et une interview vidéo de leur auteur sur cette page du site du Leem.
En savoir plus :
Hugo Horiot lauréat 2013 du prix "Paroles de Patients", communiqué de presse du Leem, 22 octobre 2013
Sources
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