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Vieillissement, dépendance : "de véritables progrès à faire sur le maintien à domicile" Dr Jean-Paul Hamon (FMF)

Le Dr Jean-Paul Hamon*, médecin généraliste et président de la Fédération des Médecins de France, essaie de plus en plus de favoriser le maintien à domicile de ses patients très âgés, voire dépendants. Il nous propose plusieurs pistes pour améliorer les conditions de vie et soins de proximité de ces personnes fragilisées.

L'ensemble des vidéos issues de notre entretien avec Jean-Paul Hamon est regroupé sur cette page de Vidal.fr.
23 octobre 2013 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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VIDAL : Il y a de plus en plus de personnes très âgées en France, dépendantes ou non. Lors de l'épisode de la canicule en 2003, des milliers sont décédées.. Alors que les urgences sont surchargées, même en dehors d'une canicule, comment améliorer le premier recours pour éviter que cela se reproduise ?
Dr Jean-Paul Hamon : L'équipe de gériatrie de premier recours, elle existe : c'est le médecin généraliste, l'infirmière et l'aide-soignante. Actuellement, c'est l'aide-soignante qui manque. Parce que s'il y avait eu une aide-soignante qui avait été là pour faire prendre une douche de plus à la personne âgée, la faire boire, la faire manger ou alerter, quand ça n'allait pas, le médecin ou l'infirmière, on n'aurait pas eu de problème, en tout cas pas cette catastrophe là. La priorité n'est pas d'équiper les urgences en cas de canicule, mais d'éviter que les gens y arrivent.

VIDAL : Au-delà du renforcement des équipes de proximité, comment améliorer le maintien à domicile des plus fragiles ?  
Dr Jean-Paul Hamon : Là où je pense qu'il y a un vrai progrès à faire, c'est dans l'aménagement des appartements et dans le maintien à domicile des personnes âgées et ou des personnes dépendantes. Il est clair que le service à domicile devra se développer, et que le maintien à domicile est une chose qui va modifier les maisons de retraite. Encore que, il faudra aussi que les mentalités évoluent, que les familles imaginent que la vie est une maladie mortelle, et que maintenir les gens à domicile leur feront peut-être courir un risque supplémentaire lorsqu'ils deviendront dépendants.

VIDAL : Concrètement, par quoi commencer ?
Dr Jean-Paul Hamon : On peut très bien imaginer que les salles de bains soient aménagées d'entrée de jeu pour prévenir le handicap, que l'on puisse avoir des salles de bains où l'entrée soit fluide, qu'il n'y ait pas de marches, etc. Concevoir des baignoires où l'on peut mettre des porte-malades, de façon à ce que la personne handicapée ou gravement malade, que l'on va mettre en soins palliatifs (en soins palliatifs on reconstitue quoi ? On reconstitue l'appartement) puisse se déplacer. On permet à la famille de venir dormir, on permet d'accueillir l'animal domestique.

Si on pensait déjà à organiser l'appartement en pensant qu'un jour, son occupant peut devenir dépendant… On se rend bien compte qu'avec des caméras de surveillance, avec des outils qui permettent de détecter des chutes, on peut très bien mettre en place une télésurveillance. Et là, on a des gisements énormes d'économies à faire.

VIDAL : D'autres idées permettant de favoriser les soins de proximité, le maintien à domicile ?
Dr Jean-Paul Hamon : Il y a eu une expérience à Londres qui était formidable : ils ont construit un immeuble où, en bas, il y avait une mini-crèche, et où les personnes âgées avaient des appartements qui étaient aménagés et qui devenaient les baby sitters des enfants. Les parents sont toujours inquiets lorsqu'ils confient leurs enfants à une nounou, car ils vont rester chez la nounou qui n'exerce aucune surveillance.

Pourquoi ne fait-on pas des appartements dédiés lorsque l'on construit un immeuble dans une ville ? le premier étage serait pour la mairie : les 3 nounous viennent y garder leurs gamins, et elles sont alors sous le regard des autres. Et puis on met deux studios au rez-de-chaussée pour des personnes âgées dépendantes. Et puis, au lieu d'avoir une auxiliaire de vie qui prend le bus pour aller faire le ménage chez chaque personne âgée, l'auxillaire de vie peut faire le ménage sur un seul endroit, dans les 3-4 studios des personnes âgées.

On organise également un portage de repas commun pour les enfants et les anciens. Plutôt que de compter les vieilles dames qui décanillent, elles voient des gamins et ça leur remonte le moral.  Tu fais du maintien à domicile, tu organises la garde des enfants, et si le gamin est malade –otite, gastro-entérite- il reste là. Cela coûte infiniment moins cher.

Propos recueillis le 2 octobre 2013 par Jean-Philippe Rivière à la maison médicale de garde de Clamart
 
* Jean-Paul Hamon déclare n'avoir ni lien ni conflit d'intérêt
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