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"Médecine, un métier formidable, mais un métier qui a changé" Dr Jean-Paul Hamon (FMF)

Le Dr Jean-Paul Hamon* est médecin généraliste depuis 40 ans. Il est également président de la Fédération des Médecins de France. Il nous explique ce qu'est devenu son métier aujourd'hui et ce qu'il imagine pour les années à venir. 

L'ensemble des vidéos issues de notre entretien avec Jean-Paul Hamon est regroupé sur cette page de Vidal.fr.
21 octobre 2013 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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VIDAL : Vous vous êtes installé il y a 40 ans. Pourquoi avoir immédiatement choisi l'exercice en groupe ?
Dr Jean-Paul Hamon : Je remplaçais à la fois un médecin isolé, de campagne, qui était vraiment le médecin de premier recours, mais qui était corvéable à merci, qui se couchait le soir sans savoir s'il allait dormir. Et quand j'ai fait connaître ça à ma femme et que je lui ai dit que je m'installerai bien là bas, parce que c'était une médecine intéressante, elle m'a dit "tu iras tout seul"…

Quand je me suis installé à Clamart, nous étions quatre médecins : SOS médecins n'existait pas, le SAMU n'existait pas, il y avait un tour de garde qui fonctionnait bien.  C'était organisé, donc c'était supérieur à la médecine de campagne, où là c'était un soir sur deux, ou, la plupart du temps, tous les soirs. Il n'y avait pas de service de garde organisé, donc c'était une vie intenable. C'était une époque où le jeune étudiant hospitalier que j'étais faisait des gardes de nuit ou de dimanche qui n'étaient pas rémunérées.

VIDAL : Les medias se font souvent l'écho des médecins d'antan, infatigables, comme ce médecin que vous avez remplacé… Ils ont disparu ?
Dr Jean-Paul Hamon : On était en médecine clairement pour en baver ! On savait que nous faisions un métier formidable, qui était reconnu par les patients, mais on savait qu'on allait en baver. Maintenant quand on nous dit "le médecin dans le temps, il était formidable, on pouvait le joindre tout le temps, il était là nuit et jour, les vacances, etc." Je réponds que le médecin dont vous parlez, c'est un médecin qui est à présent divorcé, qui paye une pension alimentaire et qui est en état d'épuisement professionnel…

VIDAL : Au-delà des questions matérielles, démographiques, ville-hôpital, qu'est-ce qui a fondamentalement changé dans l'exercice libéral de la médecine ?
Dr Jean-Paul Hamon : La vision du médecin a changé, les patients ont changé. Il y a 40 ans, on ne savait pas grand-chose sur la santé, on avait des moyens extrêmement limités sur le plan thérapeutique et les patients étaient ignorants de leur état de santé tout en faisant une confiance aveugle aux médecins.  Maintenant, heureusement, les patients sont informés. Mais ils sont beaucoup plus exigeants et ils critiquent la position du médecin. Le médecin est donc en situation de faire un métier très intéressant, mais qui est dur à exercer, parce qu'il est confronté à des personnes qui en savent souvent autant que lui, ce qui est particulièrement difficile à gérer.

VIDAL : Et vous le voyez comment, le médecin libéral du futur, en 2020, 2025 ?
Dr Jean-Paul Hamon : Dire ce que sera le médecin dans 20 ans quand je vois ce qu'il était il y a 40 ans, c'est bien difficile à dire… Parce qu'il y a 40 ans, je pensais que je rentrais dans un métier qui ne changerait jamais… Je ne pensais notamment pas que l'imagerie et l'informatique allaient faire de tels progrès.  Quand je faisais des visites à la campagne, la secrétaire, qui faisait également la cuisine et prenait des appels, appelait le café du coin. Et si le médecin avait une visite à faire, le cafetier accrochait un mouchoir aux volets du bistrot pour que le médecin s'arrête et qu'il appelle le secrétariat ! Les choses ont changé radicalement…

Donc que sera la médecine de demain ? Cela va certainement évoluer avec la technique : on voit que les gens, maintenant, avalent une caméra pour faire une coloscopie ! Pour le moment ils ne sont pas encore capables de faire des biopsies.. Peut-être qu'à l'avenir il suffira de poser quelque chose sur la peau pour faire un diagnostic ? Est-ce que la dermatologie existera encore dans 20 ans ? Est-ce que dans 20 ans la gynécologie s'exercera de la même façon ?

Propos recueillis le 2 octobre 2013 par Jean-Philippe Rivière à la maison médicale de garde de Clamart

* Jean-Paul Hamon déclare n'avoir ni lien ni conflit d'intérêt
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