Mise à jour : 20 août 2012
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Tout ce qui est naturel n’est pas inoffensif, loin de là. De nombreuses plantes sont extrêmement toxiques et les remèdes à base de plantes peuvent être nocifs en cas de mauvaises conditions de conservation, d’erreurs d’identification ou encore d’associations avec certains médicaments.

Les plantes médicinales ne sont pas toutes inoffensives

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L’idée selon laquelle toutes les plantes seraient inoffensives est erronée. De nombreuses plantes sont toxiques, et les récits d’empoisonnement accidentel ne manquent pas. Ainsi, dans l’Antiquité, une armée entière de Grecs fut décimée après avoir fait cuire des mets sur des branches de laurier-rose. Plus récemment, des parachutistes, lâchés au cours d’un exercice de survie dans une région des Pyrénées, sont morts après avoir absorbé des racines d’Aconit napel pour se nourrir.

Parmi les principales substances toxiques rencontrées dans le règne végétal, les plus explorées sont les alcaloïdes, en raison de leurs usages potentiels. Une proportion de 15 à 20 % des plantes à fleurs de la planète contient ces substances. C’est parmi elles (aconit, belladone, jusquiame, datura, etc.) que l’on trouve la majorité des drogues hallucinogènes.

Les hétérosides comptent également au nombre des substances très nocives. Parmi les hétérosides cyanhydriques se trouve l’un des poisons les plus dangereux pour l’homme : l’acide cyanhydrique. On le rencontre dans les amandes des fruits à noyau tels que la cerise, la prune et la pêche. Le laurier-rose, le muguet et surtout la digitale contiennent pour leur part des hétérosides digitaloïdes qui agissent sur le cœur.

Certaines protéines peuvent également se révéler toxiques, par exemple celles que l’on trouve dans les graines de ricin, qui constituent un redoutable poison pour l’homme.

La badiane réhabilitée
Interdite en France en 2001, la badiane de Chine (Illicium verum, appelée aussi « anis étoilé chinois ») est à nouveau disponible en pharmacie depuis 2007.
L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) avait suspendu la vente des produits (tisanes, gélules) contenant de la badiane de Chine, en raison d'un risque de confusion avec la badiane du Japon. En effet, cette dernière renferme des composants toxiques pouvant être responsables de crises convulsives. Des méthodes d'analyse en laboratoire permettent désormais de différencier avec certitude la badiane de Chine de celle du Japon et d'éviter ainsi tout risque d'accident.
Utilisée en infusion, la badiane chinoise est réputée combattre les ballonnements.

Des risques d’interactions entre les plantes médicinales et les médicaments

Les traitements à base de plantes et ceux utilisant des médicaments de synthèse peuvent tout à fait être associés ; mais il n’est pas recommandé d’opérer soi-même ce genre de combinaison, car les risques d’interaction entre les plantes et les médicaments de synthèse sont réels. Par exemple, le millepertuis, utilisé pour soulager les dépressions légères, peut diminuer l’efficacité de nombreux médicaments, notamment les anticoagulants et les contraceptifs oraux (pilule). D’autres plantes comme le ginkgo, l’ail ou le gingembre augmentent les effets des médicaments anticoagulants oraux et augmentent le risque d’hémorragie.

De nombreuses contre-indications pour les plantes médicinales

Certaines plantes peuvent diminuer l’absorption intestinale du fer, du calcium ou du zinc, par exemple. Les personnes allergiques à l’aspirine doivent éviter de prendre des remèdes à base de plantes contenant des dérivés salicylés comme le saule, la reine-des-prés (ou spirée, Filipendula ulmaria) et le quinquina (Cinchona officinalis). Celles qui souffrent d’épilepsie s’abstiendront d’utiliser des plantes aromatiques.

Les plantes cholagogues (qui favorisent l’évacuation de la bile) telles que l’artichaut (Cynara scolymus), le romarin, le radis noir (Raphanus sativus niger) ou le pissenlit ne sont pas recommandées en cas d’obstruction des voies biliaires. En cas de cancer hormonodépendant (par exemple cancer du sein ou du col de l’utérus), les plantes présentant une activité œstrogénique comme le trèfle rouge, l’actée à grappes noires ou le soja sont contre-indiquées.

Ne jamais oublier d’informer son médecin de son traitement de phytothérapie

Lorsque l’on prend des traitements à base de plantes - médicaments, compléments alimentaires - en automédication, il est important de le mentionner à son médecin traitant ou à son pharmacien. En outre, il est préférable d’interrompre toute prise de remèdes à base de plantes au moins trois semaines avant de subir une opération chirurgicale. En effet, de nombreuses plantes peuvent perturber la coagulation sanguine.

Les femmes enceintes et celles qui allaitent doivent systématiquement consulter avant de prendre un remède à base de plantes. Enfin, les personnes souffrant de maladie chronique ou qui prennent un traitement de longue durée devraient toujours demander conseil à leur médecin ou à leur pharmacien avant d’utiliser ce type de produit.

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