Mise à jour : 26 février 2016
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La vitamine E est en réalité une famille de huit substances dont la plus courante est l’alpha-tocophérol. Les fonctions de la vitamine E dans l’organisme sont mal identifiées et ne peuvent pas être expliquées uniquement par ses propriétés antioxydantes.

Celles-ci justifient l’usage de dérivés de la vitamine E comme conservateurs alimentaires sous l’appellation E306, 307, 308 et 309, qui possèdent peu d’activité en tant que vitamines.

Décision des autorités de santé européennes

En 2012, les autorités de santé européennes (EFSA, European Food Safety Authority et la Commission européenne) se sont prononcées sur certaines allégations santé des aliments et des compléments alimentaires contenant de la vitamine E (tocophérols et tocotriénols).

Après examen des données scientifiques, elles ont estimé que ces produits peuvent prétendre contribuer à la protection des cellules contre les radicaux libres (effet antioxydant) si et seulement si ces produits contiennent au moins 1,8 mg de vitamine E (tocophérols et tocotriénols) pour 100 g, 100 ml ou par emballage si le produit ne contient qu’une portion.

Par contre, les aliments et les compléments alimentaires contenant de la vitamine E (tocophérols et tocotriénols) ne peuvent PAS prétendre :

  • être indispensables à la santé des os, des dents, des cheveux, des ongles ou de la peau ;
  • maintenir la santé du cœur ou réguler la circulation sanguine ;
  • contribuer aux fonctions intellectuelles normales ou à la mémoire des personnes âgées ;
  • être nécessaires au maintien de la vitalité ;
  • protéger le cristallin (contre les effets de l’âge) ;
  • régénérer la vitamine C ;
  • soutenir la microcirculation sanguine du cuir chevelu ;
  • maintenir le fonctionnement du système immunitaire.

Ces revendications d’effet sont désormais interdites pour les aliments et les compléments alimentaires contenant de la vitamine E (tocophérols et tocotriénols).

Carence, usages et propriétés supposées de la vitamine E

noisettes

La carence en vitamine E est rarissime et n’apparaît qu’au bout de plusieurs années d’absence d’apport. Elle se traduit par des douleurs et des sensations de brûlure dans les pieds et les mains. Elle s’observe chez les personnes souffrant de maladies chroniques de l’intestin ou de certaines maladies génétiques.

L’insuffisance d’apport pourrait entraîner des problèmes cardiovasculaires, comme les maladies coronaires. Elle peut exister chez les patients qui prennent des médicaments destinés à diminuer l’absorption des matières grasses par l’intestin, par exemple dans le cadre d’un traitement contre l’obésité ou contre le cholestérol.

Du fait de son action antioxydante, la vitamine E est proposée dans la prévention des maladies cardiovasculaires, des cancers et des maladies liées à l’âge, telles que l’arthrose (rhumatismes), la cataracte, la dégénérescence de la rétine liée à l’âge (DMLA) ou la maladie d’Alzheimer.

Quelle efficacité pour la vitamine E ?

La vitamine E est probablement la vitamine ayant fait l’objet des études les plus nombreuses et les plus vastes, en particulier sur la prévention des maladies cardiovasculaires. Malheureusement, les résultats de ces études sont contradictoires et parfois inquiétants.

Concernant les maladies liées à l’âge, la vitamine E a montré une légère efficacité dans les stades précoces de la maladie d’Alzheimer, et l’American Psychiatry Association recommande son usage dans cette indication.

Si les enquêtes sur les habitudes alimentaires ont montré qu’une alimentation riche en vitamine E était liée à une réduction du risque de développer des maladies cardiovasculaires, l’administration de cette vitamine pendant des années semble avoir peu d’effets sur leur survenue. Plusieurs études semblent même suggérer que l’administration continue de vitamine E pourrait augmenter le risque de souffrir d’un accident vasculaire cérébral, une « attaque », alors que d’autres études ont observé un effet opposé. Par ailleurs, une synthèse récente portant sur plusieurs dizaines d'essais cliniques a suggéré que la supplémentation en vitamine E pourrait augmenter la mortalité.

Enfin, une grande étude publiée en 2014 a démontré clairement que la prise de compléments alimentaires contenant de la vitamine E et du sélénium augmente significativement le risque de développer un cancer de la prostate. En l’état des connaissances, les autorités sanitaires déconseillent le prise de suppléments de vitamine E et de sélénium et interdisent aux produits contenant ce dernier de prétendre avoir un effet bénéfique sur la prostate.

Précautions à prendre avec la vitamine E

Du fait de ses propriétés anticoagulantes, la prise de vitamine E est déconseillée chez les patients qui prennent des médicaments fluidifiants du sang, qui ont eu un accident vasculaire cérébral, ou qui ont un ulcère digestif. Pour la même raison, la prise de vitamine E doit être interrompue un mois avant toute intervention chirurgicale.

Elle ne doit pas être associée avec des compléments alimentaires contenant du ginkgo, de l’ail ou de l’oignon.

En 2014, une étude australienne a mis en garde les personnes souffrant d'hypertension artérielle contre la prise de vitamine E. En effet, lors de la prise de 500 mg/jour de vitamine E (tocophérols), la tension artérielle des personnes hypertendues a augmenté. La prudence est donc de mise.

Les rares effets indésirables de fortes doses de vitamine E sont la fatigue, les troubles digestifs, ainsi que l’apparition de douleurs des seins ou de troubles émotionnels.

Formes et dosage de la vitamine E

La vitamine E se présente sous diverses formes, par exemple les comprimés, les capsules molles ou les solutions huileuses.

Les apports nutritionnels conseillés sont de 12 UI par jour (12 mg) pour un adulte. Les compléments alimentaires apportent le plus souvent des doses de 150 à 750 UI par jour. L'augmentation du risque de développer un accident vasculaire cérébral a été observée avec des doses égales ou supérieures à 75 UI par jour, prises sans interruption pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.

Les femmes enceintes ou celles qui allaitent doivent limiter leur consommation de vitamine E aux apports nutritionnels conseillés.

Sources alimentaires de vitamine E

La vitamine E est présente dans les huiles végétales, comme celles de colza, de germe de blé, de tournesol, d’olive, d’argan ou de soja, dans les légumes à feuilles vert foncé, par exemple les choux, les épinards ou la mâche, dans les fruits à coque tels que les noix, les noisettes et les amandes, dans les graines, ainsi que dans les matières grasses des viandes et des poissons.

L'avis du spécialiste sur la vitamine E

Dans l'état des connaissances actuelles, il n'est pas recommandé de prendre des compléments alimentaires riches en vitamine E. Mieux vaut s'assurer de consommer régulièrement des aliments qui en contiennent.

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