Mise à jour : 12 juin 2023
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L’infection par le VIH provoque une diminution progressive des défenses immunitaires. À une longue période d’absence de symptômes (ou de présence de quelques symptômes peu spécifiques et peu sévères) succède une phase d’immunodéficience qui, en l’absence de traitement, va en s’aggravant.

Les différents stades de l'infection par le VIH/sida

On distingue quatre stades de l’infection par le VIH/sida.

La primo-infection par le VIH

Deux à trois semaines après la contamination par le VIH, environ une personne sur trois développe des symptômes qui évoquent une grippe (fièvre, frissons, maux de tête, ganglions enflés, fatigue, rougeurs de la peau, courbatures, etc.). Ces symptômes disparaissent après quelques jours mais, dans certains cas, ils sont suffisamment sévères pour amener la personne à consulter.

Si le médecin suspecte une infection par le VIH (par exemple si le patient déclare avoir eu des rapports sexuels non protégés), des examens complémentaires destinés à rechercher la présence du VIH dans le sang sont effectués. En cas de confirmation d'une infection par le VIH, un traitement peut être prescrit de manière temporaire.

Pendant la phase de primo-infection, les défenses immunitaires se mettent en place mais ne contrôlent pas encore la multiplication du VIH. La personne infectée est particulièrement contaminante car son sang et ses sécrétions sexuelles contiennent une grande quantité de VIH.

L'infection asymptomatique par le VIH

Passée la phase de primo-infection, l’infection par le VIH ne provoque aucun symptôme pendant une longue période. En moyenne, on estime que cette période dure une dizaine d’années (mais elle peut être plus courte ou plus longue chez certains patients). Pendant cette phase, la personne est contaminante, même si la quantité de VIH présente dans son sang et ses sécrétions sexuelles est moins importante que pendant la primo-infection. Parfois, la personne se plaint de ganglions enflés.

L'infection symptomatique par le VIH

Après les années d’infection sans symptômes, le patient développe des signes d’immunodéficience : mycoses (infections par des champignons microscopiques) récidivantes dans la bouche ou le vagin, épisodes de fièvre modérée, diarrhées persistantes, sueurs nocturnes, zona, taches rouges sur la peau, perte de poids, etc. Ces signes apparaissent et disparaissent spontanément, puis récidivent de plus en plus souvent.

Le sida

Liée à l’aggravation de l’immunodéficience, la phase de sida est caractérisée par l’apparition de maladies dites « opportunistes » qui révèlent la faiblesse des défenses immunitaires :

  • des pneumonies dues à un germe particulier, Pneumocystis carinii, ou à d’autres germes ;
  • la toxoplasmose, une infection du cerveau due à un parasite microscopique, Toxoplasma gondii ;
  • des infections à cytomégalovirus (CMV) qui peuvent toucher les yeux, le cerveau, etc. ;
  • des infections sévères dues à des champignons microscopiques : candidoses, isosporidiose, coccidioïdomycose, histoplasmose, cryptococcose, etc. ;
  • un herpès sévère et qui ne guérit pas spontanément ;
  • une tuberculose ou des infections par des bactéries proches de celle de la tuberculose (mycobactéries) ;
  • des lymphomes (cancers des lymphocytes), des tumeurs des vaisseaux sanguins (sarcome de Kaposi) ou des cancers du col de l’utérus ou du rectum ;
  • des troubles fonctionnels du cerveau : encéphalopathie ou leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP) qui provoquent des troubles du comportement ;
  • une perte de poids et de masse musculaire importante (cachexie).

Sans traitement, ces maladies opportunistes provoquent rapidement le décès de la personne malade. Aujourd’hui, les personnes infectées par le VIH dont le système immunitaire est affaibli reçoivent des traitements spécifiques destinés à prévenir certaines de ces maladies opportunistes.

VIH et cancers

Malgré le bénéfice des traitements, les personnes infectées par le VIH ont un risque plus élevé de développer certains cancers : lymphomes non hodgkiniens, sarcome de Kaposi, cancer du poumon, ainsi que des cancers dus aux infections à papillomavirus HPV (cancers de la gorge, de l'anus, de la vulve, du pénis ou du col de l’utérus) et des cancers du foie liés aux hépatites B et C chroniques.

Pour cette raison, des mesures de dépistage de ces cancers doivent être effectuées annuellement : frottis vaginal ou rectal, par exemple. De plus, il est fortement conseillé aux personnes infectées par le VIH d’arrêter de fumer.

Les autres maladies des personnes infectées par le VIH

Les personnes infectées par le VIH souffrent parfois d’autres infections ayant les mêmes modes de contamination que celle par le VIH/sida. C’est le cas en particulier des hépatites virales chroniques B et C. En France, on estime que plus du quart des personnes infectées par le VIH sont également infectées par le virus de l’hépatite C (VHC) et que 7 % d’entre elles le sont par le virus de l’hépatite B (VHB). On parle alors de « co-infection ».

Cette double infection a des conséquences sur l’évolution de ces maladies. En particulier, l’évolution de l’hépatite C semble accélérée par la présence de VIH. Pour cette raison, les personnes qui souffrent du VIH et du VHC reçoivent un traitement contre le VIH de manière plus précoce. Parfois, il est nécessaire de cesser le traitement contre le VIH pour débuter un traitement destiné à éliminer le VHC. Dans d’autres cas, les deux traitements peuvent être associés. Dans le cas de l’hépatite B, il existe des traitements qui sont efficaces à la fois sur le VIH et le VHB.

L'évolution de l'infection par le VIH/sida aujourd'hui

Avant la découverte de traitements efficaces, l’évolution de l’infection par le VIH était inéluctable, sauf pour une petite minorité de patients (les « non-progresseurs ») qui, pour des raisons liées à leur patrimoine génétique, ne développaient pas de maladie. Aujourd’hui, avec les traitements disponibles, l’infection par le VIH/sida est devenue une maladie chronique et de nombreuses personnes vivent avec le VIH depuis vingt ou trente ans. Néanmoins, cette vision optimiste est à modérer. Les traitements prescrits contre le VIH sont parfois la cause d’effets indésirables lourds ou gênants pour la qualité de vie.

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