Mise à jour : 20 septembre 2021
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Objectifs de la prise en charge

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Prise en charge
Suspicion d'infarctus cérébral
Suspicion d'infarctus cérébral
1
Imagerie cérébrale
L'IRM cérébrale (ou à défaut un TDM), doit être réalisée en urgence pour les patients dont le début de symptômes Grade A
Si l'heure de début est inconnue ou si le déficit est constaté au réveil, l'heure à laquelle le patient a été vu sans symptômes la dernière fois est considérée comme le début.. Le début peut être aussi estimé à l'IRM.
2
Thrombolyse IV par altéplase
Elle est recommandée pour les IC datant Grade A
3
Thrombectomie
Elle est recommandée jusqu'à 6 heures après le début des symptômes si l'occlusion des artères cérébrales est proximale (carotide, cérébrale moyenne, tronc basilaire), en complément de la thrombolyse IV, ou en cas de contre-indication à la thrombolyse IV.Grade A Lorsque l'heure de début de l'IC est inconnue ou que le déficit neurologique est constaté au réveil, elle peut être discutée en cas de normalité de la séquence FLAIR de l'IRM, en centre spécialisé.
4
Traitement antiagrégant plaquettaire
L'aspirine est recommandée à la dose de 300 mg immédiatement par voie orale ou IV, sauf en cas de thrombolyse où elle est administrée 24 heures plus tard, puis poursuivie à la dose de 75 mg/jour.Grade A Le clopidogrel peut être utilisé à la dose de 300 mg en cas d'allergie à l'aspirine et poursuivi à la dose de 75 mg.
Des recommandations internationales préconisent, pour les IC mineurs, une bithérapie antiplaquettaire (aspirine + clopidogrel) pendant 21 jours, suivie d'une monothérapie.AE
5
Prise en charge de la pression artérielle
En cas de thrombolyse, elle doit être maintenue  220 mmHg et/ou PAD > 120 mmHg et/ou en cas d'insuffisance cardiaque sévère, d'insuffisance rénale aiguë, de dissection aortique ou d'HTA maligne. Chez les patients présentant une occlusion des gros vaisseaux, des symptômes fluctuants et une PAS basse, une élévation systolique de la PA est recommandée pour prévenir une détérioration neurologique précoce.Grade C Voir Cas particuliers.
6
Correction des troubles métaboliques
Hypoglycémie et hyperglycémie en phase aiguë de l'IC sont à corriger avec une cible thérapeutique de 1,4 à 1,8 g/l.Grade C En cas de thrombolyse IV et/ou de thrombectomie, la cible est Grade C
1
Imagerie cérébrale
L'IRM cérébrale (ou à défaut un TDM), doit être réalisée en urgence pour les patients dont le début de symptômes Grade A
Si l'heure de début est inconnue ou si le déficit est constaté au réveil, l'heure à laquelle le patient a été vu sans symptômes la dernière fois est considérée comme le début.. Le début peut être aussi estimé à l'IRM.
2
Thrombolyse IV par altéplase
Elle est recommandée pour les IC datant Grade A
3
Thrombectomie
Elle est recommandée jusqu'à 6 heures après le début des symptômes si l'occlusion des artères cérébrales est proximale (carotide, cérébrale moyenne, tronc basilaire), en complément de la thrombolyse IV, ou en cas de contre-indication à la thrombolyse IV.Grade A Lorsque l'heure de début de l'IC est inconnue ou que le déficit neurologique est constaté au réveil, elle peut être discutée en cas de normalité de la séquence FLAIR de l'IRM, en centre spécialisé.
4
Traitement antiagrégant plaquettaire
L'aspirine est recommandée à la dose de 300 mg immédiatement par voie orale ou IV, sauf en cas de thrombolyse où elle est administrée 24 heures plus tard, puis poursuivie à la dose de 75 mg/jour.Grade A Le clopidogrel peut être utilisé à la dose de 300 mg en cas d'allergie à l'aspirine et poursuivi à la dose de 75 mg.
Des recommandations internationales préconisent, pour les IC mineurs, une bithérapie antiplaquettaire (aspirine + clopidogrel) pendant 21 jours, suivie d'une monothérapie.AE
5
Prise en charge de la pression artérielle
En cas de thrombolyse, elle doit être maintenue  220 mmHg et/ou PAD > 120 mmHg et/ou en cas d'insuffisance cardiaque sévère, d'insuffisance rénale aiguë, de dissection aortique ou d'HTA maligne. Chez les patients présentant une occlusion des gros vaisseaux, des symptômes fluctuants et une PAS basse, une élévation systolique de la PA est recommandée pour prévenir une détérioration neurologique précoce.Grade C Voir Cas particuliers.
6
Correction des troubles métaboliques
Hypoglycémie et hyperglycémie en phase aiguë de l'IC sont à corriger avec une cible thérapeutique de 1,4 à 1,8 g/l.Grade C En cas de thrombolyse IV et/ou de thrombectomie, la cible est Grade C
Cas particuliers
Infarctus cérébral et hypertension artérielle à la phase aiguë
En cas de thrombolyse, la pression artérielle doit être mesurée toutes les 15 minutes durant les 2 heures suivant le traitement, puis toutes les 30 minutes pendant 2 heures, puis toutes les heures pendant 24 heures.
En cas de thrombolyse ou de thrombectomie, l'objectif est le maintien d'une pression artérielle systolique (PAS) Grade C En l'absence de thrombolyse, une réduction prudente est envisagée en cas de PAS > 220 mmHg et/ou de PAD > 120 mmHg et/ou d'insuffisance cardiaque sévère et/ou d'insuffisance rénale aiguë et/ou de dissection aortique et/ou d'HTA maligne.Grade B
Plusieurs antihypertenseurs peuvent être administrés par voie injectable. Voir Traitement médicamenteux « Antihypertenseurs ». Lire HTA sévère et urgences hypertensives.
Infarctus cérébral aigu sous traitement anticoagulant (AOD ou AVK)
Le type d'anticoagulant, AOD (anticoagulants oraux directs) ou AVK (antivitamines K), ainsi que le dosage et l'heure de la dernière prise doivent être recherchés lors de la régulation préhospitalière du patient.
Si la notion de prise d'AOD est connue au moment de la régulation, il est préférable d'orienter le patient vers un centre hospitalier qui dispose de l'accès à la neuroradiologie interventionnelle si le délai de prise en charge est peu ou pas allongé.
Des tests d'hémostase spécifiques doivent être réalisés dès l'arrivée du patient, avant l'imagerie cérébrale : TQ (temps de Quick), TCA (temps de céphaline activée), TT (temps de thrombine), activité anti-Xa, activité anti-Iia, concentration plasmatique de l'AOD, INR pour l'AVK.
En cas de prise d'un AVK, la thombolyse est possible si l'INR
Il n'y a pas de recommandation pour l'administration de l'altéplase dans les 48  heures suivant la prise d'un AOD, mais la thrombolyse peut être discutée si les tests sont normaux ou si la concentration plasmatique en AOD est
En cas d'impossibilité de réalisation d'une thrombolyse IV, la thrombectomie mécanique pourra être discutée.
Infarctus cérébral et troubles de la déglutition
La recherche d'un trouble de la déglutition est systématique avant d'envisager une reprise de l'alimentation par voie orale en raison du risque de pneumopathie d'inhalation.
La nourriture, les liquides et les médicaments doivent être administrés sous une forme qui ne présente pas de risque d'inhalation, après avoir fait procéder à une évaluation spécialisée de la déglutition par un soignant entraîné, utilisant un test validé.Grade B
En cas d'impossibilité de reprise de l'alimentation après 48 heures, une sonde nasogastrique doit être posée pour débuter l'alimentation entérale afin de prévenir dénutrition, escarres et infections.Grade B
Infarctus cérébral et hypertension intracrânienne
En cas d'hypertension intracrânienne, le patient doit être maintenu en décubitus dorsal, la tête relevée à 30°. Un contrôle des stimuli nociceptifs, de la douleur, une oxygénation appropriée et une normalisation de la température corporelle sont nécessaires. Le mannitol IV (25 à 50 g toutes les 3 à 6 heures) peut être utilisé en attendant un geste chirurgical.Grade C
Une décompression chirurgicale dans les 48 heures qui suivent le début des symptômes est recommandée chez les patients de moins de 60 ans et qui présentent un infarctus cérébral malin et évolutif, dans le territoire de l'artère cérébrale moyenne.Grade A
Il est recommandé d'envisager une ventriculostomie ou une décompression chirurgicale en cas d'infarctus cérébelleux volumineux comprimant le tronc cérébral.Grade C
Infarctus cérébral et présence d'un foramen ovale perméable (FOP)
Compte-tenu du risque accru d'IC chez les patients présentant un FOP perméable, la fermeture du FOP est préconisée chez les patients répondant à tous les critères suivants :
âge ? 60 ans ;
infarctus cérébral récent (? 6 mois) ;
FOP associé à un ASIA (anévrisme du septum interauriculaire = protrusion du septum interauriculaire dans l'une ou l'autre des oreillettes > 10 mm) ou FOP avec un shunt important (> 20 microbulles) ou FOP large (? 2 mm) ;
lien de causalité très probable entre le FOP et l'IC après un bilan étiologique approprié.
La fermeture du FOP doit être réalisée dans un centre expert en cardiologie interventionnelle structurelle dès que l'état neurologique le permet.
Prise en charge des facteurs de risque vasculaire (prévention secondaire)
Après un infarctus cérébral, le traitement à long terme implique la prise en charge des facteurs de risque vasculaire (prévention secondaire).
Elle vise à prévenir les divers événements du risque vasculaire : récidive d'infarctus cérébral, ou infarctus du myocarde (HAS 2014, mise à jour 2018) par le contrôle d'une HTA, d'une dyslipidémie ou d'un diabète. L'éducation thérapeutique fait partie intégrante de cette prévention (voir Traitement non médicamenteux).
Hypertension artérielle : un traitement hypotenseur est recommandé chez tout hypertendu après un IC, avec un objectif de pression artérielle (PA) Grade A Certaines données sont en faveur de l'utilisation de l'association diurétiques et IECGrade B, mais le choix de la classe médicamenteuse dépend des comorbidités associées. Les apports en sel doivent être diminués à moins de 6 g par jour. Lire HTA (hypertension artérielle).
Hypercholestérolémie : d'après la HAS 2018, un traitement par statine doit être prescrit chez les patients après un IC ayant un LDL-cholestérol (LDL-c) ? 1 g/lGrade A avec comme cible un LDL-c
Cependant d'après les recommandations de l'ESC/EAS 2019 sur la prise en charge des dyslipidémies, chez les patients avec IC et maladie athéroscléreuse, le traitement par statine ± ézétimibe est recommandé ciblant une réduction du LDL-c de 50 % ou plus et un LDL-c
Dans tous les cas, il est recommandé d'utiliser une statine ayant démontré une réduction des événements vasculaires.Grade A
Diabète : un contrôle glycémique strict est recommandé pour réduire les complications microvasculaires et macrovasculaires. L'objectif est une hémoglobine glyquée A1c ? 8 % en cas d'antécédents d'infarctus cérébral récent (AE et la quasi-normalisation glycémique (HbA1c  6 moisAE, objectif à adapter au profil du patient (âge, ancienneté du diabète, comorbidités, etc.). Lire HTA (hypertension artérielle). Les inhibiteurs du système rénine-angiotensine doivent être utilisés en cas de microalbuminurie en raison de leur effet bénéfique sur la néphroprotection.Grade B
SAOS (syndrome d'apnée obstructive du sommeil) : le dépistage d'un SAOS est recommandé.
Traitement antithrombotique dans les suites d'un infarctus cérébral
Infarctus cérébral associé à une fibrillation auriculaire 
Un traitement antioagulant oral par AVK (avec un objectif d'INR entre 2 et 3) ou par anticoagulants oraux directs est recommandé.Grade A Les anticoagulants sont contre-indiqués à la phase aiguë d'un IC en raison du risque de transformation hémorragique de l'infarctus. Ce risque doit être mis en balance avec le risque de récidive embolique ou de thrombose de valve mécanique. Il doit être évalué au cas par cas par les neurologues en discussion avec les cardiologues. Un IC jugé comme étendu par le neurologue est une contre-indication formelle ; dans les infarctus de plus petite taille, le risque de récidive embolique rentre en compte (risque de thrombose de valve mécanique, thrombus intracardiaque, etc.). Une échographie cardiaque par voie transthoracique et souvent trans?sophagienne est nécessaire en urgence. Le délai idéal de reprise des anticoagulants n'est pas connu ; il dépend là encore de la taille de l'infarctus, de son caractère hémorragique, de sa localisation, et doit être discuté au cas par cas. Il est proposé d'initier le traitement anticoagulant au 3e ou 4e jour après l'IC chez les patients ayant un IC de petite taille (e jour pour les infarctus de taille modérée. Pour les IC de taille étendue, il est parfois nécessaire d'attendre 14 jours. Il est recommandé de maintenir le traitement anticoagulant au long cours, même en cas de retour en rythme sinusal.Grade A
L'héparinothérapie n'est pas nécessaire en attente des AVK sauf en cas de risque embolique majeur.
En cas de contre-indication aux anticoagulants oraux, un traitement par aspirine est indiqué.Grade B
Infarctus cérébral par athérosclérose, maladie des petites artères ou infarctus de cause inconnue
Le traitement au long cours fait appel aux antiagrégants plaquettaires :
aspirine (75 à 325 mg par jour),
clopidogrel (75 mg par jour).
Le traitement est maintenu au long cours, mais la durée n'est pas encore établie.
Certaines recommandations internationales préconisent, après un infarctus cérébral mineur, une bithérapie antiplaquettaire aspirine + clopidogrel pendant 21 jours, suivie d'une monothérapie.
Pour les patients ayant présenté un AVC dans les 30 jours attribuable à une sténose sévère (70 % à 99 %) d'une artère intracrânienne, l'ajout de clopidogrel 75 mg/j à l'aspirine pendant 90 jours est recommandé.Grade A
En cas d'IC lié à une sténose athéroscléreuse de la carotide interne > 50 % luminale, une endartériectomie carotide doit être réalisée par un chirurgien expérimenté (complications
Infarctus cérébral associé à une dissection artérielle
Un traitement antithrombotique (anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire) est recommandé pendant au moins 6 mois. En cas de recanalisation complète de l'artère disséquée, l'arrêt du traitement antithrombotique peut être envisagé. En cas d'anévrisme disséquant résiduel ou de sténose, un traitement antiplaquettaire à long terme est recommandé.Grade C Le choix entre le traitement anticoagulant ou le traitement antiagrégant plaquettaire est effectué par le neurologue vasculaire, car aucun traitement n'a démontré sa supériorité par rapport à l'autre.
Conseils aux patients
Un infarctus cérébral peut être précédé de signes d'alerte (accidents ischémiques transitoires), qui régressent par définition en moins d'une heure mais ne doivent pas être négligés : paralysie temporaire ou trouble de la sensibilité d'un membre, déficit unilatéral de la vision, troubles du langage ou de la compréhension, troubles de l'équilibre, etc. La survenue de tels signes nécessite un avis médical rapide.
L'importance du déficit initial (hémiplégie, mutisme, langage incompréhensible, confusion, etc.) n'est pas nécessairement proportionnelle à celle des éventuelles séquelles : les capacités de récupération dépendent de la nature et du siège de l'atteinte neurologique, de la précocité de la prise en charge et de la persévérance avec laquelle sera menée la rééducation.
La rééducation (kinésithérapie, ergothérapie, orthophonie) doit idéalement commencer dès les premières heures d'hospitalisation, avant d'être poursuivie dans un centre spécialisé puis à domicile.
Les conseils aux soignants et aidants (famille par exemple) concernent la prise en charge des fonctions de base (alimentation en fonction des possibilités de déglutition, dépistage d'anomalie des mictions, de constipation parfois sévère) ainsi que, en cas d'aphasie, l'organisation d'un système de communication : matériel permettant au malade de signaler à l'entourage une douleur, une soif, une gêne dans son installation, etc.
Traitements
Médicaments cités dans les références
Thrombolytiques
Dans les établissements disposant d'une unité neurovasculaire, la thrombolyse IV est prescrite par un neurologue et/ou un médecin titulaire d'un diplôme interuniversitaire (DIU) de pathologie neurovasculaire. Le patient doit être surveillé au sein de l'unité neuro-vasculaire. Dans les établissements ne disposant pas d'une unité neurovasculaire, l'indication de la thrombolyse doit être portée avec téléconsultation du médecin neurovasculaire de l'unité neurovasculaire où le patient sera transféré après thrombolyse. La thrombolyse intraveineuse par rt-PA des infarctus cérébraux est recommandée jusqu'à 4 heures 30 après l'apparition des premiers symptômes d'infarctus cérébral. Elle doit être effectuée le plus précocement possible.Grade A
Altéplase
Parmi les thrombolytiques, l'altéplase, utilisée pour la reperméabilisation artérielle, favorise la transformation du plasminogène en plasmine, ce qui entraîne la dissolution du caillot de fibrine.
Les principaux effets secondaires sont les accidents hémorragiques profonds ou superficiels. À plus de 4 heures 30 du début des symptômes, le risque hémorragique est plus important que le bénéfice escompté du traitement. Selon la HAS, l'altéplase apporte une amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III), dans la prise en charge de l'AVC ischémique, dans l'extension de la fenêtre thérapeutique (délai de 0 à 4 heures 30 au lieu de 0 à 3 heures) suivant l'apparition des symptômes (HAS, juillet 2012).
Antiagrégants plaquettaires
Aspirine
L'aspirine a une AMM dans la prévention des complications cardiovasculaires et cérébrovasculaires chez les patients présentant une maladie athéromateuse ischémique, dont l'accident vasculaire cérébral, constitué ou transitoire. Elle a également une AMM en prévention des événements thromboemboliques après chirurgie ou intervention vasculaire, dont l'endartériectomie carotidienne.
Ses principaux effets indésirables sont gastro-intestinaux (ulcères, hémorragies) et hématologiques (syndrome hémorragique).
L'aspirine est recommandée en 1re intention et doit être administrée à la dose de charge de 300 mg suivie d'une dose de 75 ou 100 mg par jour.
En cas d'IC mineur et en l'absence de thrombolyse, certaines recommandations internationales préconisent une bithérapie antiplaquettaire (aspirine + clopidogrel) pendant 21 jours, suivie d'une monothérapie. La poursuite du traitement par aspirine, ainsi que sa durée (non consensuelle), seront décidées lors des consultations de suivi.
Clopidogrel
Le clopidogrel a une AMM en association avec l'aspirine chez les patients présentant un infarctus cérébral mineur : le traitement par aspirine et clopidogrel doit dans ce cas être initié dans les 24 heures (dose de charge de 300 mg de clopidogrel, suivie de 75 mg une fois par jour en association à l'AAS à la dose quotidienne de 75 mg à 100 mg) et être poursuivi pendant 21 jours, puis être suivi d'une antiagrégation plaquettaire seule. L'ajout du clopidogrel à l'aspirine a réduit, par rapport à l'aspirine seule, la survenue d'un nouvel AVC (ischémique et hémorragique) au cours des 90 premiers jours après l'IC ischémique mineur aigu ou l'AIT à haut risque (8,2 % vs 11,7 %), ainsi que la survenue d'AVC ischémique (7,9 % vs 11,4 %), au prix d'une augmentation d'événements hémorragiques (2,3 % vs 1,6 %). La HAS ne s'est pas prononcée sur la place du clopidogrel dans cette situation dans laquelle il n'est donc pas remboursable.
Le clopidogrel a également une AMM en prévention secondaire après un infarctus cérébral datant de plus de 7 jours et de moins de 6 mois. Il est recommandé en cas d'allergie à l'aspirine.
Bien que l'AMM du clopidogrel soit récente, concernant son utilisation en association à l'aspirine à la phase aiguë de l'infarctus cérébral, la double thérapie antiplaquettaire aspirine et clopidogrel pendant 21 jours est préconisée par certaines recommandations après un infarctus cérébral mineur.AE D'autres recommandations préconisent également l'ajout du clopidogrel à l'aspirine pour les patients présentant un infarctus cérébral attribuable à la sténose sévère d'une artère intracrânienne (sténose de 70 % à 99 %), à initier dans les 30 jours suivant l'infarctus cérébral et à poursuivre jusqu'à 90 jours.Grade A
Le clopidogrel est contre-indiqué en cas de lésion hémorragique évolutive (ulcère gastroduodénal, hémorragie intracrânienne) ou d'insuffisance hépatique sévère. Du fait du risque de diminution de l'efficacité du clopidogrel par l'oméprazole et l'ésoméprazole, l'association de ces inhibiteurs de la pompe à protons doit être évitée chez un patient traité par clopidogrel, sauf en cas de nécessité absolue. Outre les risques hémorragiques attendus, le clopidogrel est parfois associé à des purpuras thrombopéniques thrombotiques. Plus récemment, d'exceptionnelles hémophilies acquises (le plus souvent A) mettant en jeu le pronostic vital ont été rapportées chez des patients traités par clopidogrel (lettre aux professionnels de santé, ANSM, novembre 2013). L'évolution a été favorable après l'arrêt du clopidogrel et, parfois, un traitement correctif de l'hémophilie.
Anticoagulants
Héparines de bas poids moléculaire (HBPM)
Les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) sont des anticoagulants qui agissent par inhibition du facteur Xa. Elles ne sont pas recommandées à visée thérapeutique à la phase aiguë de l'IC, mais peuvent être utilisées en prévention des complications veineuses thromboemboliques. Quatre HBPM, l'énoxaparine, la daltéparine, la nadroparine et la tinzaparine sont indiquées dans le traitement prophylactique de la thrombose veineuse profonde chez des patients alités pour une affection médicale aiguë.
Les principaux effets secondaires sont les accidents hémorragiques généraux (hémorragies digestives) ou intracérébraux et les thrombopénies. Elles nécessitent une surveillance étroite.
énoxaparine sodique
Héparines non fractionnées
Les héparines non fractionnées (HNF) ont comme indication la prévention des événements veineux thromboemboliques chez des patients alités en postinfarctus, en cas d'insuffisance cardiaque, après un AVC ischémique avec paralysie des membres inférieurs. Elles ne sont donc pas recommandées à la phase aiguë de l'IC, mais peuvent être utilisées en prévention des complications veineuses thromboemboliques. L'utilisation est possible en cas d'insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine de l'ordre de moins de 30 ml/minute selon l'estimation de la formule de Cockroft) comme alternative possible à la prescription d'une HBPM.
Anticoagulants oraux
Les anticoagulants oraux regroupent 2  classes : les anticoagulants oraux antivitamine K (AVK), utilisés en cas de fibrillation auriculaire (valvulaire et non valvulaire), et les anticoagulants oraux d'action directe (AOD), utilisés en cas de fibrillation auriculaire non valvulaire.
Pour consulter les différences entre ces médicaments et les éléments de choix, en fonction de la situation, se reporter au paragraphe dédié de la Reco Fibrillation auriculaire. Lire Fibrillation auriculaire.
Antivitamines K
Les antivitamines K sont listés ci-dessous.
Anticoagulants oraux d'action directe
Les anticoagulants oraux d'action directe sont listés ci-dessous.
Antihypertenseurs
Traitements antihypertenseurs
Dans les premières 24 heures, les traitements à la phase aiguë de l'infarctus cérébral, il n'y a pas de recommandations pour l'utilisation d'un agent antihypertenseur spécifique. Néanmoins, les agents antihypertenseurs intraveineux réversibles et titrables sont les mieux adaptés.
Labétalol
Le labétalol est un bêtabloquant et un inhibiteur des récepteurs alpha-1 postsynaptiques, avec une activité vasodilatatrice modérée. Il s'agit du seul traitement recommandé dans la prise en charge de l'HTA après thrombolyse intraveineuse.
Les effets secondaires sont la bradycardie, le bloc auriculoventriculaire, la chute de tension trop brutale et le bronchospasme.
Urapidil
L'urapidil est un vasodilatateur avec effet central qui agit en bloquant les récepteurs alpha-1 postsynaptiques.
C'est le traitement de choix lorsque la PA est > 220/120 mmHg à plusieurs reprises, ou qu'il existe des complications de l'HTA associées. Les principaux effets secondaires sont digestifs. Une hypotension est possible.
Nicardipine
La nicardipine est un inhibiteur calcique avec une activité vasodilatatrice puissante. Elle peut être utilisée en 2e intention, avec prudence, car le risque de chute tensionnelle est majeur.
Les principaux effets secondaires sont les chutes de tension et les céphalées.
Agents osmotiques
Agents osmotiques
Les agents osmotiques sont des substances osmotiquement actives dotées d'une activité anti-?démateuse et diurétique.
Ces traitements peuvent être proposés en cas d'hypertension intracrânienne avec signes d'engagement cérébral, sans preuve de leur efficacité.Grade B Les principaux effets secondaires sont cardiaques, rénaux et digestifs.
Traitements non médicamenteux cités dans les références
Thrombectomie mécanique
Elle est recommandée, en complément de la thrombolyse IV ou en cas de contre-indication à la thrombolyse IV, dans le traitement de l'infarctus cérébral chez les patients qui présentent une occlusion proximale des artères de la circulation antérieure (carotide interne, cérébrale moyenne).
La décision d'entreprendre une thrombectomie mécanique doit être prise par une équipe multidisciplinaire comprenant au moins :
un neurologue et/ou un médecin compétent en pathologie neurovasculaire,
un neuroradiologue interventionnel et/ou un praticien, répondant aux conditions d'autorisation.
La reperfusion doit être obtenue dans les 6 heures qui suivent l'installation des symptômes. La décision de réaliser une thrombectomie mécanique ne doit pas retarder la réalisation de la thrombolyse IV et vice-versa.
Il n'existe pas d'études randomisées concernant l'utilisation de la thrombectomie mécanique en cas d'occlusion du tronc basilaire. Dans l'attente de données spécifiques, la thrombectomie mécanique peut être toutefois proposée dans les occlusions du tronc basilaire, après discussion multidisciplinaire.
Installation du patient
À la phase aiguë de l'AVC, la position du patient et de la tête de lit doivent être adaptées en fonction du risque d'hypertension intracrânienne, d'inhalation ou de la présence d'une maladie cardiopulmonaire. En l'absence de ces problèmes, il est suggéré de maintenir la position la plus confortable pour le patient. Il n'a été démontré aucune différence si le patient reste en décubitus dorsal, avec la tête surélevée à 30°.
Troubles de la déglutition
Si l'état de vigilance le permet, le patient doit bénéficier d'une évaluation de la déglutitionGrade B au cours des premières 24 heures, avant la première alimentation. L'évaluation de la déglutition est réalisée au lit du patient par un soignant entraîné, à l'aide d'un test simple validé.Grade B
Rééducation
Elle a démontré son efficacité sur les troubles moteurs et cognitifs, même en cas d'infarctus cérébral sévère, et doit débuter précocement. Lire Rééducation : Infarctus cérébral.
Tout patient ayant des troubles de motricité et/ou de sensibilité doit bénéficier au plus tôt d'une prise en charge kinésithérapique. Une mobilisation passive et/ou active doit débuter précocement.Grade A Une recommandation de bonne pratique de la HAS (« Accident vasculaire cérébral : méthodes de rééducation de la fonction motrice chez l'adulte », HAS, juin 2012) présente les différentes techniques de rééducation. Ces techniques sont évaluées en fonction du moment de leur application : phase aiguë (avant le 14e jour post-AVC), phase subaiguë (entre le 14e jour et 6 mois post-AVC) ou chronique (après 6 mois post-AVC). Les données actuelles ne permettent pas de tirer des conclusions applicables à tous les patients, mais orientent vers une prise en charge spécifique à chaque situation. En cas de troubles de la déglutition, une évaluation et une rééducation doivent être débutées au plus tôt par le kinésithérapeute et/ou l'orthophoniste. Tout patient ayant des troubles du langage ou des troubles cognitifs (négligence, etc.) doit bénéficier d'un bilan neuropsychologique et orthophonique dès que son état le permet.
Règles hygiénodiététiques
Elles font partie de la prévention vasculaire :
Le sevrage tabagique est recommandéGrade B, avec des aides en cas de dépendance. Une prise en charge renforcée peut être mise en ?uvre dès le décours de l'infarctus cérébral.AE
La consommation d'alcool doit être limitée à 30 g par jour chez les hommes et 20 g par jour chez les femmes. Des méthodes de sevrage appropriées doivent être instituées chez les patients alcoolodépendants.
La réduction du poids corporel doit être envisagée pour tout patient avec IC ayant une obésité abdominale (tour de taille > 88 cm chez la femme ou > 102 cm chez l'homme).AE
Une activité physique régulière d'au moins 30 minutes par jour, adaptée aux possibilités du patient, est recommandée.
Références
« Prévention vasculaire après un infarctus cérébral ou un accident ischémique transitoire », HAS, juillet 2014, mise à jour juin 2018.
« Accident vasculaire cérébral : prise en charge précoce », HAS, mai 2009.
« Stroke and Transient Ischaemic Attack in Over 16s : Diagnosis and Initial Management », NICE, 2019.
« Organisation de la prise en charge précoce de l'accident vasculaire cérébral ischémique aigu par thrombectomie mécanique », HAS, juillet 2018.
« Consensus Statements and Recommendations from the ESO-Karolinska Stroke Update Conference », 2018.
Mise à jour de la Reco : 20/09/2021
Mise à jour des listes de médicaments : 24/10/2023
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