La moitié des diabétiques de type 1 sont diagnostiqués avant l'âge de 20 ans. Le diabète de l'adolescent se distingue de celui de l'adulte par des changements dans la sensibilité à l'insuline liés à la maturité sexuelle et à la croissance, et par une plus grande vulnérabilité face à l'hypoglycémie et à l'acidocétose. C'est pourquoi le contrôle glycémique est plus difficile à obtenir chez l'adolescent que chez l'adulte. Les recommandations américaines préconisent une hémoglobine glyquée < 7 % chez la plupart d'entre eux, mais l'objectif peut être porté à < 7,5 % en cas d'hypoglycémie ou perte de la sensation d'hypoglycémie, chez ceux qui ne peuvent pas se surveiller régulièrement. À l'inverse, un objectif d'HbA1c < 6,5 % est possible dans une population sélectionnée, sans altération de la qualité de vie, en l'absence d'hypoglycémies, ou en phase de rémission. Lors de l'utilisation d'une mesure continue de la glycémie, un temps passé à un niveau cible de 70 %, cible définie par une glycémie comprise entre 0,70 et 1,80 g/l, correspond à une HbA1c de 7 % et est un objectif envisageable chez les patients sous pompe à insuline externe, en complément de l'HbA1c.
La prise en charge de l'adolescent diabétique doit être assurée par une équipe de pédiatres et de professionnels paramédicaux spécialisés en diabétologie. Le choix des médicaments doit prendre en compte l'âge figurant dans l'AMM des différents produits.
La rébellion est parfois difficile à gérer chez l'adolescent.
L'éducation thérapeutique est nécessaire au moment du diagnostic et concerne aussi bien l'adolescent que son entourage. Il est impératif de repréciser (si l'adolescent est diabétique depuis l'enfance) pourquoi l'insuline est indispensable, comment elle agit, et d'insister sur le fait qu'il ne faut jamais l'arrêter, même en cas de maladie intercurrente.
L'autonomisation de l'adolescent passe par l'autogestion d'une crise et l'auto-adaptation à une modification des conditions de vie. L'autosurveillance glycémique doit être fréquente et systématique.
Les modalités nutritionnelles et d'insulinothérapie sont à adapter à l'activité sportive de l'adolescent pour éviter notamment les hypoglycémies immédiates ou différées. Certains sports ne sont pas indiqués, comme la boxe (menace du pronostic oculaire).
Le poids, véritable problème à l'adolescence en particulier chez la jeune fille, doit être évoqué, avec discussion des mesures hygiénodiététiques et de l'impact du traitement insulinique sur celui-ci. Des troubles du comportement alimentaire générateurs d'anxiété, de prise de poids et de déséquilibre glycémique peuvent être dépistés et pris en charge, avec l'aide de psychologues, voire de psychiatres.
La consommation d'alcool, de tabac, et les prises de drogue sont à considérer à cet âge, avec la mise en place éventuelle d'une aide au sevrage si besoin.
La recherche des complications liées au diabète, comme la rétinopathie ou la néphropathie, s'effectue à partir de l'âge de 10 ans chez l'enfant ayant un diabète évoluant depuis 3-5 ans.
Un dosage de TSH est indispensable au moment de la découverte du diabète à l'adolescence, car 17 à 30 % des patients ont aussi une thyroïdite auto-immune.
La contraception est à envisager et l'utilisation des pilules œstroprogestatives dépend de la durée d'évolution du diabète : une très faible dose d'estrogènes est parfois utilisable. Lire
Contraception.
La fréquence de la surveillance et du suivi dépend de la nature et de la sévérité de l'atteinte ainsi que du traitement : au cours des 6 premiers mois, des contacts fréquents sous la forme de consultations, visites à domicile, appels téléphoniques, ou par télémédecine avec l'équipe de diabétologie sont nécessaires pour gérer les besoins changeants du diabète à la phase initiale, surtout à l'adolescence avec la mauvaise adhésion au traitement caractérisant cet âge. Des consultations de transition entre les services de pédiatrie et de médecine d'adultes favorisent la prise en charge.