Au cours de la grossesse, la prévalence de la colonisation urinaire se situe entre 2 et 10 %. Elle persiste en l'absence de traitement. Le risque de pyélonéphrite est de 20 à 40 %.
Un dépistage mensuel de la colonisation est recommandé chez toutes les femmes enceintes à partir du 4e mois de grossesse. Il peut reposer sur une bandelette urinaire [Grade IIB], hormis chez les patientes à haut risque d'infection urinaire gravidique (uropathie connue, diabète, antécédent de cystite récidivante) pour lesquelles un ECBU sera d'emblée demandé [Grade IIB].
Le traitement de toute bactériurie ≥ 105 UFC/ml doit être systématique [Grade IA], permettant de réduire le risque d'infection urinaire symptomatique et son retentissement materno-foetal. Il doit être adapté aux résultats de l'antibiogramme, soit :
en 1re intention : amoxicilline,
en 2e intention : pivmécillinam [Grade IVC],
en 3e intention : fosfomycine trométamol [Grade IIB],
en 4e intention : triméthoprime,
en 5e intention : nitrofurantoïne, cotrimoxazole (sulfaméthoxazole- triméthoprime), amoxicilline-acide clavulanique ou céfixime.
Le triméthoprime et le cotrimoxazole doivent être évités les 2 premiers mois de la grossesse.
La durée de traitement recommandée est une dose unique pour fosfomycine trométamol et un traitement de 7 jours pour les autres antibiotiques. [Grade IIB]
Un ECBU est recommandé 8 à 10 jours après l'arrêt du traitement, suivi d'un ECBU mensuel jusqu'à l'accouchement.
En cas de culture positive à streptocoque B, il est recommandé de traiter la colonisation urinaire si titre ≥ 105 UFC/ml et d'instaurer une prophylaxie en per partum quel que soit le titre (car témoin d'une colonisation vaginale).