En dehors des situations d'urgence, une femme qui consulte pour une première demande contraceptive doit bénéficier d'une consultation uniquement dédiée à ce motif.
Cette consultation doit permettre :
d'évaluer les attentes, les connaissances et les habitudes de vie ;
de recueillir les informations essentielles, dont les antécédents personnels et familiaux, en particulier cardiovasculaires, de diabète, de dyslipidémie, de migraine ;
de réaliser un examen clinique et éventuellement biologique visant à rechercher des contre-indications et à faire de la prévention ;
d'informer sur les méthodes contraceptives, leur mécanisme d'action et mode d'emploi, les conditions d'efficacité optimale, leurs contre-indications, les effets indésirables potentiels, les bénéfices et les possibilités de contacter un professionnel, ou les situations nécessitant de consulter un médecin ou une sage-femme, enfin leur coût.
La consultation doit ainsi permettre de choisir avec elle la méthode la plus adaptée, même si celle-ci peut évoluer au cours de la vie.
En cas de contraception orale, la nécessité de prises régulières et la conduite à tenir en cas d'oubli doivent être clairement exposées.
Les effets indésirables mineurs des estroprogestatifs (tension mammaire, nausées, maux de tête) doivent être évoqués : ils doivent pouvoir être pris en compte afin de ne pas entraîner un arrêt du traitement et une grossesse non désirée.
Les risques liés à la consommation de tabac en cas de contraception EP doivent faire l'objet d'une information détaillée. Une autre méthode contraceptive doit être proposée en cas de tabagisme persistant. Une aide au sevrage tabagique doit être proposée. (Lire
Tabagisme : sevrage.)
Le risque de thrombose veineuse est plus important lors de la prise d'un EP, augmentant encore dans les situations déjà à risque (voyage long en avion, alitement prolongé, etc.). Ce risque est rare, mais potentiellement grave. En comparaison avec les femmes qui ne prennent pas la pilule, le sur-risque de thrombose veineuse varie selon le type de contraceptifs oraux combinés utilisé (
Point d'information, ANSM, 25 février 2013). Sur un an, en risque absolu, une thrombose veineuse survient chez environ :
0,5 à 1 femme pour 10 000 femmes non utilisatrices de pilules ;
2 femmes pour 10 000 utilisatrices de contraceptifs oraux combinés à base de lévonorgestrel (2e génération) ;
3 à 4 femmes pour 10 000 utilisatrices de contraceptifs oraux combinés à base de désogestrel ou de gestodène (3e génération) ou à base de drospirénone.
Les symptômes des effets indésirables graves devront être décrits aux femmes concernées, afin qu'elles contactent d'urgence le médecin : maux de tête violents et inhabituels, troubles de la vision, douleur inhabituelle au mollet, essoufflement, toux de survenue brutale.
Depuis juillet 2012, le pharmacien peut délivrer un traitement contraceptif oral pour une durée supplémentaire de 6 mois (non renouvelable), sur présentation d'une ordonnance datant de moins de 1 an.
Les contraceptifs remboursables (certains contraceptifs oraux, certains stérilets, les implants) sont pris en charge à 100 % pour les mineures (
Journal officiel du 27 août 2020).
Un examen clinique annuel et un frottis cervical à partir de 25 ans puis tous les 3 ans sont recommandés en l'absence de facteurs de risque particuliers et de symptômes anormaux.