Persistance de la toux : recherche d'une coqueluche de l'adulte
10 à 15 % des coqueluches surviennent chez l'adulte.
Le diagnostic de coqueluche chez l'adulte est en général tardif (sauf en présence de cas dans l'entourage) : il doit être évoqué au-delà de 4 semaines en raison de la résistance de la toux et de l'apparition, souvent secondaire sur ce terrain, de quintes nocturnes évocatrices.
La recherche de l'agent pathogène responsable, Bordetella pertussis, fait appel à différentes méthodes : examen cytobactériologique des crachats, Polymerase Chain Reaction (PCR), sérologie.
La suspicion d'une coqueluche chez un adulte ayant dans son entourage un enfant de moins de 9 mois non encore immunisé peut justifier la prescription à l'adulte d'un macrolide pendant 5 à 8 jours pour diminuer le risque de transmission de la maladie.
Persistance de l'expectoration : discussion autour d'une éventuelle surinfection
La persistance d'une expectoration, surtout si elle devient ou reste purulente, est étiquetée communément « surinfection de la bronchite aiguë ». Cette affirmation pose un vrai problème de diagnostic et de conduite thérapeutique que les recommandations abordent de manière incomplète.
L'apparition d'une expectoration purulente est sans relation avec une surinfection bactérienne, mais correspond plutôt à une nécrose épithéliale.
Les infections virales des voies respiratoires favorisent la colonisation des voies aériennes par des bactéries pathogènes (pneumocoques - Haemophilus influenzae). La démonstration qu'une telle colonisation puisse être responsable de surinfection bactérienne chez le sujet sain n'est pas établie.
De plus, la littérature n'apporte pas de critères diagnostiques décisifs pour identifier une surinfection. Enfin, la démonstration qu'un traitement antibiotique prévienne les surinfections n'a jamais été apportée. Ces faits confirment que l'abstention de toute prescription antibiotique en cas de bronchite aiguë de l'adulte sain est la règle.
Pour ces diverses raisons, les antibiotiques disposant d'une AMM dans la surinfection des bronchites aiguës ne sont pas listés dans cette Reco.