Risques liés à l'administration
La perfusion (en particulier des anticorps monoclonaux) peut entraîner, à des degrés divers, fièvre, frissons, céphalées, nausées, prurit, urticaire, dyspnée, bronchospasme, hypotension artérielle, etc. Ces effets d'intensité modérée, parfois sévère, sont souvent liés à la vitesse de perfusion. Ils imposent l'augmentation progressive de dose, prémédication, perfusion lente et surveillance. On les attribue le plus souvent à une libération de cytokines, mais le rôle du complément est probable, et de véritables anaphylaxies (par dégranulation mastocytaire) ne sont pas à exclure. Des réactions sévères sont possibles (rituximab...) et les précautions d'administration décrites dans les AMM doivent être respectées. Dans certains cas les réactions anaphylactiques sont majorées chez des patients allergiques à la viande rouge ou aux morsures de tiques (cétuximab...) et un dépistage peut être envisagé.
Potentiel immunogène
L'apparition d'anticorps anti-biomédicaments peut s'accompagner d'une perte d'efficacité thérapeutique et, dans certains cas, de réactions à la perfusion, qui peuvent conduire à l'arrêt du traitement.
Immunodépression
Les biomédicaments peuvent entraîner une immunodépression. Cette potentialité est très variable selon les principes actifs.
Neutropénies
Les neutropénies précoces ou retardées (rituximab) sont possibles avec les anticorps monoclonaux.
Risque infectieux
Le risque infectieux, viral (herpès, hépatite) ou bactérien (tuberculose, pneumocystose, infections opportunistes), est le plus documenté.
Ces infections touchent essentiellement les voies aériennes supérieures, les poumons, la peau, les voies urinaires. Avant de débuter certains traitements (notamment anti-TNF), un dépistage de la tuberculose doit être envisagé. La survenue de signes infectieux justifie l'arrêt, au moins temporaire, du traitement, et la réalisation de prélèvements microbiologiques, avant de débuter une antibiothérapie. En cas de signes de sepsis sévère, le patient doit être hospitalisé en urgence et son traitement par biomédicament doit être signalé. Ce risque infectieux peut être limité par l'éducation du patient, la recherche et le traitement des éventuelles portes d'entrée infectieuses (dentaires), ainsi que les vaccinations (grippe, pneumocoque, et méningocoque pour l'éculizumab).
Des infections et réactivations du virus de l'
hépatite B, au cours de traitement par rituximab (
ANSM, novembre 2013), ont conduit à recommander le dépistage du virus de l'hépatite B avant de débuter le traitement et un suivi rigoureux des patients traités.
Des
complications infectieuses cutanées sévères, dont des fasciites nécrosantes, sont associées avec panitumumab (
ANSM, juillet 2012) et bévacizumab (
ANSM, juillet 2013).
La
leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP) a été observée particulièrement avec le natalizumab, justifiant sa recherche avant et pendant le traitement (IRM) et la réévaluation de la pertinence du maintien de ce traitement au bout de 2 ans (le risque augmente avec la durée). Le risque de LEMP étant particulièrement accru chez les patients ayant des anticorps anti-virus JC, il est recommandé de réaliser une sérologie anti-virus JC avant d'initier le traitement, puis tous les ans au cours du traitement et, en cas de positivité, de repenser la pertinence d'initier ou de poursuivre le traitement par natalizumab (
ANSM, décembre 2011). Des LEMP ont été également rapportées avec le rituximab (
ANSM, novembre 2008).
Manifestations cardiovasculaires
Elles comportent HTA ou hypotension artérielle, altération de la fonction ventriculaire gauche, insuffisance cardiaque, thromboses artérielles (AIT, AVC, IDM) et veineuses, troubles du rythme.
Atteintes hépatiques
Le risque d'atteintes hépatiques graves associées au tocilizumab nécessite d'en informer les patients et de doser ALAT et ASAT avant traitement puis régulièrement (toutes les 4 à 8 semaines pendant les 6 premiers mois puis toutes les 12 semaines (
ANSM, juillet 2019).
Autres effets indésirables
Les autres effets indésirables sont gastro-intestinaux (perforations gastro-intestinales, mucites, saignements mucogingivaux), cutanés (éruptions acnéiformes, érythrodysesthésies palmoplantaires, érythème, prurit, hyperhydrose), pulmonaires (pneumopathie interstitielle, fibrose pulmonaire, hémoptysie, épanchement pleural, œdème pulmonaire) et syndrome de lyse tumorale (hyperuricémie, hyperphosphorémie, insuffisance rénale).
Risque de cancer
Il n'est démontré que pour les cancers cutanés (basocellulaires, spinocellulaires, voire mélanomes).