Prise en charge de la douleur postopératoire
Après la plupart des actes de chirurgie, il existe une douleur liée au traumatisme tissulaire et majorée par des phénomènes inflammatoires.
En postopératoire et ce d'autant plus que la chirurgie est douloureuse et que le patient a reçu de fortes doses d'opiacés en peropératoire, une escalade des doses de morphine est possiblement nécessaire. De plus, on décrit après certaines chirurgies (sein, thorax par exemple) un risque élevé de douleurs résiduelles à long terme qui seraient liées à un phénomène de mémorisation (long term potentiation). C'est pourquoi la prévention d'une hyperalgésie doit faire partie de la stratégie anesthésique, particulièrement en cas de chirurgies lourdes ou moyennement lourdes. Lorsque c'est possible, l'ALR (anesthésie locorégionale) est la technique de choix, car elle évite l'utilisation d'opiacés et procure l'analgésie postopératoire, au besoin par administration continue par un cathéter.
Prévention des erreurs médicamenteuses en anesthésie
Selon les rares études publiées, une erreur médicamenteuse survient de 1 fois sur 900 à 1 fois sur 130 anesthésies. Si on estime que 5 médicaments sont administrés en moyenne par anesthésie, la fréquence des erreurs médicamenteuses par administration serait de l'ordre de 1 fois sur 10 000 à 1 fois sur 1 000. Cependant, ce chiffre est vraisemblablement sous-estimé car issu de déclarations volontaires, méthode peu adaptée à l'identification des erreurs médicamenteuses.
Les erreurs médicamenteuses relevées en anesthésie concernent principalement les seringues et les ampoules (50 %), les dispositifs médicaux d'administration (26 %), la voie d'administration (14 %).
Toute structure de soins réalisant des anesthésies doit mettre en œuvre des mesures de prévention spécifiques, communes à l'ensemble de la structure et formalisées par écrit. Le choix et les stocks des médicaments d'anesthésie doivent notamment être restreints au strict nécessaire. Un système de rangement clair, commun à l'ensemble des sites de travail, incluant armoires, chariots d'urgence, table d'anesthésie et plateaux doit être adopté. Les similitudes de forme, de couleur et de dénomination entre les médicaments présents sur un lieu de travail doivent être systématiquement identifiées et si possible éliminées.
La prévention des erreurs de dilution repose sur la rédaction et l'application de protocoles de préparation des médicaments, qui doivent préciser leurs modalités de reconstitution, leur concentration (exprimée par exemple en mg/ml, µg/ml, UI/ml), le volume à préparer, ainsi que celui de la seringue utilisée. Les voies d'administration doivent être identifiées à l'aide d'étiquettes mentionnant explicitement leur nature.
Effets indésirables des anesthésiants
Les hypnotiques et les opiacés entraînent une dépression respiratoire et les curares un arrêt de la ventilation.
Complications
En urgence, un « estomac plein » peut conduire à des régurgitations ou à des vomissements avec possible inhalation dans l'arbre trachéobronchique.
Le risque de complications cardiovasculaires est souvent lié au geste chirurgical (saignement durant l'intervention, infarctus silencieux en postopératoire), après une chirurgie entraînant un syndrome inflammatoire important (intervention sur l'aorte abdominale, interventions abdominales majeures).
L'avis d'un autre spécialiste peut être nécessaire : cardiologue pour une coronarographie avant l'intervention, diabétologue avant une transplantation rénale, etc.