Les traitements de l’hépatite C chronique visent à éradiquer le VHC, à prévenir, stabiliser ou faire régresser les lésions du foie, et à éviter que ne se développent des complications comme la cirrhose ou le cancer du foie. Ils doivent également permettre à terme de réduire le nombre de nouveaux cas de personnes atteintes d’hépatite C en France.
Comment traite-t-on l'hépatite C ?
Le traitement de l'hépatite C a pour objectif d'éliminer le virus qui en est responsable, ce qui est aujourd'hui possible dans environ 90 % des cas avec la mise à disposition de médicaments antiviraux dits à action directe. Ces antiviraux, efficaces et le plus souvent bien tolérés, ont profondément modifié la prise en charge de la maladie. Si ces médicaments ne parviennent pas à éliminer le virus de l'hépatite C, les soins médicaux visent alors à ralentir la progression de la fibrose du foie afin de prévenir l'apparition d'une cirrhose.
Tout malade atteint d’hépatite C chronique peut désormais bénéficier d’un traitement antiviral s’il le souhaite. En mars 2018, l’Association française pour l’étude du foie (AFEF) a publié des recommandations d’organisation de la prise en charge des personnes atteintes d’hépatite C, dans l’optique d’une élimination de la maladie d’ici 2025 (c’est-à-dire une réduction de 90 % des nouveaux cas et une réduction de 65 % de la mortalité due à l’hépatite C).
Tous les médecins ont désormais la possibilité de traiter leurs patients infectés par le VHC, sans recours aux structures hospitalières (sauf cas particuliers comme les personnes co-infectées par l’hépatite B, ou celles souffrant d’insuffisance rénale, de cirrhose sévère, de cancer du foie, etc. ou celles pour qui un premier traitement contre le VHC s’est avéré inefficace) : c’est le « traitement universel ».
De plus, pour éliminer l’hépatite C, il est indispensable que tout adulte soit au moins dépisté une fois dans sa vie (en y associant le dépistage de l’hépatite B et du VIH) : c’est le « dépistage universel ».
La prise en charge du traitement par l’Assurance maladie |
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Essentiellement en raison de leur prix, les antiviraux d’action directe n’étaient initialement proposés qu’à certains patients. Leur efficacité, leur bonne tolérance et leur facilité d’utilisation ont amené le Ministère de la santé à annoncer, en avril 2017, un accès universel aux traitements innovants de l’hépatite C. Ils sont désormais pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie pour tous les adultes présentant une hépatite C chronique. |
Quels sont les médicaments utilisés dans l'hépatite C chronique ?
Jusqu'en 2014, le traitement médicamenteux de l’hépatite C reposait sur diverses substances : interféron, peginterféron, ribavirine, antiprotéases (bocéprévir, télaprévir).
En 2014, une nouvelle génération d’antiviraux a été mise à disposition des malades. Ces antiviraux dits « à action directe » empêchent le virus d’infecter de nouvelles cellules en bloquant l’action des protéines indispensables à sa multiplication. Ces antiviraux, efficaces et le plus souvent bien tolérés, ont profondément modifié la prise en charge de la maladie.
- Ils peuvent être organisés en 3 classes différentes selon leurs cibles :
- inhibiteurs de protéase NS3A/4A (grazoprévir, voxilaprévir, glécaprévir),
- inhibiteurs de la protéine NS5A (lédipasvir, elbasvir, pibrentasvir, velpastavir),
- inhibiteurs de NS5B (sofosbuvir).
Le traitement classique de l’hépatite C avec ces antiviraux dure entre 8 et 12 semaines, parfois 16 semaines. Pendant le traitement, le patient est suivi pour s’assurer de la bonne prise de l’antiviral, de l’absence d’effets indésirables gênants et pour éviter les interactions médicamenteuses.
Pour évaluer l’efficacité du traitement antiviral, une prise de sang est effectuée 12 semaines après la fin du traitement anti-VHC. Si aucun virus de l’hépatite C n’est retrouvé dans le sang, la personne est considérée comme guérie (mais elle gardera des anticorps contre le VHC dans son sang, comme témoins de la maladie).
Si le foie était en bon état (peu ou pas de fibrose) au moment du traitement, aucun suivi ultérieur n’est nécessaire (mais la personne doit respecter les conseils de protection pour éviter une réinfection par le VHC, toujours possible).
Si le foie présentait des lésions, ou si la personne est à risque de troubles hépatiques (co-infection par l’hépatite B, alcoolodépendance, obésité, syndrome métabolique, par exemple), un suivi régulier est maintenu pour s’assurer de la santé du foie (en particulier pour dépister précocement un éventuel cancer du foie).
Attention en cas de diabète |
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Les antiviraux d'action directe peuvent abaisser la glycémie des patients diabétiques traités. Une surveillance étroite du taux de sucre dans le sang est donc nécessaire pendant les premiers mois du traitement contre l'hépatite C. Les traitements antidiabétiques doivent parfois être ajustés par le médecin. |
Que se passe-t-il en cas d’échec d’un premier traitement contre le VHC ?
- Les causes d’échec des traitements contre le VHC sont essentiellement :
- une mauvaise observance (le patient ne prend pas son traitement comme indiqué)
- des interactions médicamenteuses qui diminuent l’efficacité du traitement anti-VHC (voir encadré ci-dessous)
- un arrêt prématuré du traitement (par exemple à cause d’une mauvaise tolérance par le patient)
- l’existence de souches de VHC résistantes au traitement
- une réinfection par le VHC au cours du traitement.
Dans ce cas, le patient est suivi par une équipe hospitalière qui va rechercher les causes de l’échec et trouver des moyens d’y remédier. En cas de souches résistantes, des examens complémentaires sont pratiqués pour identifier les médicament antiviraux actifs contre cette souche résistante.
La greffe de foie
Lorsque la cirrhose ou le cancer du foie met en danger la vie du patient, le seul traitement reste la greffe de foie. En France, 30 % des greffes de foie sont pratiquées chez des personnes atteintes d’hépatite C chronique.
Les patients qui nécessitent une greffe de foie sont classés par ordre de gravité décroissante. Ce n’est pas la date d’inscription qui compte mais la gravité de l’insuffisance hépatique. Le délai moyen d’attente pour une greffe de foie est de 6 à 12 mois. Dans certains cas, les patients en attente de greffe sont traités contre le VHC avant la greffe. Après la greffe, tous les patients sont traités contre le VHC pour prévenir une infection du foie greffé par du VHC présent dans l’organisme.
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