Mise à jour : 08 juin 2020
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Quels sont les traitements de l’infarctus du myocarde ?

Le traitement d’urgence de l’infarctus vise à rétablir la circulation sanguine dans le muscle du cœur en dissolvant le caillot de sang qui bouche une artère, et en élargissant le diamètre de cette artère avec un ballonnet introduit via une artère. Un petit ressort appelé stent est mis en place dans l’artère, afin qu’elle conserve un diamètre correct une fois le ballonnet retiré. Après la sortie de l’hôpital, le patient doit suivre une réadaptation dont le but est de favoriser la récupération des capacités du muscle du cœur.

D’autres traitements peuvent être administrés par les équipes d’urgence lors d’infarctus du myocarde : antalgiques (pour lutter contre la douleur), anticoagulants (fluidifiants du sang), anti-arythmiques (pour régulariser les battements du cœur), par exemple.

Les soins d'urgence pour rétablir la circulation sanguine dans le muscle cardiaque

Pour rétablir la circulation sanguine dans le muscle du cœur (la « reperfusion coronaire »), deux méthodes sont principalement employées : la thrombolyse et l’angioplastie

  • La thrombolyse est l’injection dans une veine d’un médicament destiné à dissoudre le caillot sanguin à l’origine de l’obstruction de l’artère. Cette injection se fait dès que possible (moins de trois heures après le début de l’infarctus), le plus souvent avant l’admission à l’hôpital. Si l’infarctus est récent (moins de trois heures) et qu’une angioplastie peut être effectuée en moins de 90 minutes, la thrombolyse n’est pas mise en œuvre.
  • L’angioplastie consiste à introduire un tube très fin (cathéter) dans une artère au niveau de l’aine ou du poignet. Ce cathéter chemine dans les artères jusqu’à parvenir à l’artère coronaire obstruée. À l’extrémité de ce tube se trouve un ballonnet. Une fois parvenu dans l’artère coronaire bouchée, le ballonnet est gonflé, ce qui dilate l’artère et écrase le caillot. Un petit ressort (stent) est ensuite mis en place dans l’artère afin qu’elle conserve un diamètre correct une fois le cathéter retiré. L’angioplastie se fait sous coronarographie (voir encadré ci-dessous) pour visualiser le positionnement du ballonnet.

Le suivi médical après un infarctus du myocarde

Divers examens complémentaires évaluant le fonctionnement cardiaque sont réalisés avant la sortie de l’hôpital afin de dépister une éventuelle insuffisance cardiaque provoquée par l’infarctus et d’estimer le risque de récidive ou de troubles du rythme cardiaque. Ce bilan recherche également certains facteurs qui influencent la survenue de maladies cardiovasculaires : les facteurs de risque cardiovasculaire (âge, sexe, antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire, tabagisme, surpoids et obésité, sédentarité, diabète, excès de cholestérol).

Après la sortie de l’hôpital, le patient qui a eu un infarctus doit faire l’objet d’une réadaptation cardiovasculaire dont le but est de favoriser la récupération des capacités du muscle cardiaque et d’aider à la réinsertion socioprofessionnelle.

Pendant la première année suivant l’infarctus, le suivi médical est très rapproché : consultation une fois par mois chez le médecin généraliste et une fois tous les trois mois chez le cardiologue. Ensuite, il est préférable de continuer à consulter régulièrement son médecin traitant (tous les trois mois) et son cardiologue (au moins une fois par an). De plus, le respect rigoureux des traitements prescrits est indispensable pour éviter récidives et complications.

Quels sont les examens pratiqués pour évaluer l'état du cœur ?
Les médecins cardiologues disposent de divers types d’examens pour évaluer le fonctionnement du cœur.
  • L’électrocardiogramme ou ECG s’effectue à l’aide d’électrodes placées sur le corps (poitrine, bras et jambes). Il enregistre les courants électriques très faibles qui parcourent le cœur à chaque contraction ; le tracé obtenu permet de reconnaître un infarctus ou des troubles du rythme cardiaque. C’est un examen sans danger et indolore. Il est également possible d’effectuer un ECG sur 24 heures, grâce à un appareil appelé « Holter » que le patient porte sur lui.
  • L’échographie cardiaque permet de visualiser le cœur et ses mouvements ainsi que le flux sanguin dans les grosses artères et veines, grâce à une sonde passée sur la poitrine. Cet examen est indolore et sans danger.
  • La coronarographie est une radiographie des artères coronaires généralement effectuée sous anesthésie locale. Un tube très fin (cathéter) est introduit dans une artère de la cuisse ou du bras, et un produit opaque aux rayons X est injecté. La coronarographie permet de visualiser si les artères sont rétrécies ou bouchées. Cet examen nécessite une immobilisation pendant douze heures.
  • L’épreuve d’effort permet d’apprécier les capacités du patient à accomplir des efforts et la façon dont le cœur réagit lorsqu’il est sollicité. Le patient doit réaliser un effort physique contrôlé, à l’aide d’un vélo ou d’un tapis roulant, pendant lequel le rythme cardiaque est contrôlé et la pression artérielle est surveillée par un brassard. Cette épreuve peut être fatigante.
  • La scintigraphie myocardique est un examen qui permet de visualiser l’état du muscle cardiaque. Un produit faiblement radioactif, sans danger pour l’organisme, est injecté dans une veine du bras. Il est absorbé par les cellules du cœur qui sont vivantes et bien irriguées. Des photographies sont prises dans deux situations : au repos et après une épreuve d’effort. Cet examen n’est pas douloureux, mais il est fatiguant en raison de l’épreuve d’effort.

Les traitements chirurgicaux après l'infarctus de myocarde

Outre l’angioplastie, qui se pratique en urgence ou à distance de l’infarctus, d’autres techniques chirurgicales peuvent s’avérer nécessaires au cours des mois qui suivent l’infarctus.

Lorsque des troubles du rythme cardiaque subsistent malgré un traitement médicamenteux, un défibrillateur cardiaque implantable (destiné à resynchroniser le cœur en cas de contractions anarchiques) ou un stimulateur cardiaque (« pacemaker », pour régulariser le rythme) peuvent être mis en place sous anesthésie locale.

Si l'angioplastie est impossible, le chirurgien peut procéder à un pontage : un fragment de vaisseau sanguin est prélevé, le plus souvent au niveau de la jambe, et greffé de manière à constituer une nouvelle voie d’irrigation du cœur.

Lorsque tous les traitements ont échoué, et en cas d’insuffisance cardiaque grave et irréversible, il existe une dernière solution, nécessitant une intervention lourde : la greffe du cœur. Elle consiste à remplacer le cœur malade par un cœur sain provenant d’un donneur en état de mort cérébrale.

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