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Données récentes sur l'hépatite B en France

28 janvier 2020 Image d'une montre5 minutes icon Ajouter un commentaire
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Données récentes sur l'hépatite B en France

L'infection par le virus de l'hépatite B (VHB) entraîne une hépatite aiguë, le plus souvent asymptomatique, qui peut évoluer dans moins de 1 % des cas symptomatiques vers une forme fulminante, souvent mortelle sans transplantation hépatique d'urgence. L'infection aiguë guérit spontanément dans 90 % des cas, sinon cette infection devient chronique. L'infection chronique est définie par la détection de l'antigène (Ag) HBs persistant au-delà de six mois et peut évoluer vers une cirrhose ou un carcinome hépatocellulaire.

Prévalence de l'hépatite chronique B en France métropolitaine [1]

Lors du Baromètre de Santé publique France réalisé en 2016 par enquête téléphonique auprès d'un échantillon représentatif de la population âgée de 15 à 75 ans (n = 20 032) résidant en métropole, parlant français et bénéficiant d'une couverture sociale, une enquête virologique, dénommée BaroTest a été adossée à celui-ci. Un dépistage gratuit pour plusieurs infections virales dont le VHB était proposé aux participants éligibles au Baromètre Santé âgés de 18 à 75 ans (n=17 781). Les personnes ayant accepté de participer recevaient une trousse d'auto-prélèvement de sang sur papier buvard par courrier postal (12 944). La prévalence de l'hépatite chronique B a été estimée à partir des buvards, accompagnés d'un consentement signé, retournés au Centre national de référence des hépatites B, C et delta (n = 6 945).

L'AgHBs a été détecté chez 18 personnes. La prévalence de l'hépatite B chronique a été estimée à 0,30 % [IC 95 % : 0,3-0,70], correspondant à 135 706 personnes [58 224-313 960] dans la population de 18-75 ans en France métropolitaine. Avec ce niveau de prévalence global, la France fait partie des pays de faible endémie pour l'infection par le VHB.

Si la prévalence de l'hépatite chronique B n'était pas différente selon le sexe (0,28 % chez les hommes vs 0,32 % chez les femmes), elle augmentait avec l'âge (0,10 % chez les 18-45 ans vs 0,51 % chez les 46-75 ans) et était significativement associée : i) au lieu de résidence (5,81 % pour les personnes nées en Afrique sub-saharienne vs 0,14 % pour celles en France métropolitaine), et ii) aux pratiques sexuelles (3,39 % chez les hommes ayant déclaré au moins un partenaire masculin au cours de leur vie vs 0,16 % pour les autres hommes).

Parmi les personnes avec une hépatite chronique B, 17,5 % [4,9-46,4] connaissaient leur statut infectieux, ce qui correspond à 23 749 personnes [6 650-62 967] en population générale de 18-75 ans en France métropolitaine. Parmi les répondants, 35,6 % avaient déclaré avoir déjà effectué, au cours de leur vie, un test de dépistage pour l'hépatite B.

Les auteurs du BaroTest suggèrent, à juste titre, que plusieurs facteurs (critères d'éligibilité restrictifs, enquête téléphonique, pourcentage de participants) incitent à la prudence pour une extrapolation des résultats à l'ensemble de la population.

Déclaration obligatoire et nombre de diagnostics d'hépatite B aiguë [2-3]

La déclaration obligatoire de l'hépatite B aiguë a été mise en place en mars 2003. Les objectifs de cette déclaration sont :

  • de suivre l'évolution du nombre de cas, afin d'évaluer l'impact de la politique de prévention, notamment  des stratégies vaccinales ;
  • de décrire les caractéristiques des personnes infectées ;
  • d'étudier les formes graves ayant donné lieu à une hospitalisation, en particulier les formes fulminantes ;
  • d'identifier les cas groupés ou les modes de contamination inhabituels.

Santé publique France à laquelle les Agences régionales de santé transmettent les fiches de déclaration obligatoire adressées par les biologistes et les cliniciens a analysé pour la première fois les données 2003-2018 (n = 1 788 fiches avec feuillet biologiste et feuillet clinicien après exclusion des cas chroniques, des réactivations et des fiches non renseignées).

Après une augmentation entre 2003 (136 cas) et 2006 (185 cas), le nombre de cas annuels de déclarations a diminuée de 68 % entre 2006 et 2018 (59 cas). Les hommes représentaient 72 % des cas déclarés sur la période, s'expliquant en partie par des comportements à risque (rapports sexuels entre hommes, multipartenariat). Le nombre de cas a diminué dans toutes les classes d'âge, plus nettement chez les 30-39 ans, concernés par les campagnes de vaccination chez les jeunes adultes puis les adolescents menées dans les années 1995-1997.

Au moins une exposition à risque d'hépatite B aiguë dans les six mois précédant était rapportée par 64 % des cas déclarés dont 81 % avaient une indication de vaccination et 5 % étaient vaccinés parmi eux. Les cinq expositions les plus déclarées étaient l'exposition sexuelle (53%), un séjour en zone d'endémicité VHB (33 %), des soins invasifs (13 %), un porteur chronique de l'AgHBs dans l'entourage familial (11 %) et la réalisation de tatouage ou d'un piercing (7 %).

Parmi les cas déclarés, 65 % ont été hospitalisés, suggérant une surreprésentation des formes les plus sévères. Soixante-quinze patients ont présenté une hépatite fulminante (4%) avec une fréquence significativement plus élevée chez les femmes (10 %) que chez les hommes (2 %). Dix-neuf de ces patients sont décédés dont un après transplantation hépatique.

Dans le cadre des enquêtes triennales LaboHep réalisées depuis 2010, ont été réalisées en 2016 l'estimation : i) du nombre de diagnostics d'hépatite B aiguë et ii) de l'exhaustivité de la DO de l'hépatite B aiguë. À partir des 117 laboratoires de biologie médicale ayant participé à l'étude, parmi les 2 008 tirés au sort, ont transmis les données de 280 personnes.

Après pondération, le nombre de diagnostics d'hépatite B aiguë a été estimé à 257 cas (IC95% 225-290) dont 61 % d'hommes. Le taux estimé de diagnostics d'hépatite B aiguë était égal à 0,30 % (0,34-0,44) pour 100 000 habitants, significativement supérieur chez les hommes (0,49/100 000 vs 0,29/100 000 chez les femmes).

Le nombre de cas éligibles à la déclaration obligatoire a été estimé à 348 (IC95 % 333-363). Dans le cadre de la déclaration obligatoire, 94 cas ont été déclarés soit une exhaustivité de 27,0 % (l'exhaustivité est la proportion des cas déclarés parmi l'ensemble des cas survenus : si tous les cas sont déclarés elle est de 100 %). Cette exhaustivité avait été estimée entre 8 et 15 % en 2010 et entre 22 et 25 % en 2013. Cette augmentation depuis 2010 indique que la baisse du nombre de déclarations obligatoires d'hépatite B aiguë reflète probablement une véritable diminution du nombre de nouvelles infections par le VHB.

Références

  1. Saboni L et al. Prévalence des hépatites chroniques C et B, et antécédents de dépistage en population générale en 2016 : contribution à une nouvelle stratégie de dépistage, Baromètre de Santé publique France-BaroTest. Bull Epidémiol Hebd 2019;(24-25):469-77.
  2. Vaux S et al. Surveillance de l'hépatite B aiguë par la déclaration obligatoire, France, 2003-2018. Bull Epidémiol Hebd 2019(24-25):490-5.
  3. Laporal S et al. Estimation du nombre de diagnostics d'hépatite B aiguë et de l'exhaustivité de la déclaration obligatoire en France en 2016, enquête LaboHep 2016. Bull Epidémiol Hebd 2019 ; (24-25):496-501.

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