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Pharmaciens et infirmières peuvent vacciner contre la grippe les personnes à risque et les femmes enceintes non vaccinées auparavant

27 septembre 2018 26 octobre 2018 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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L'arrêté du 25 septembre 2018 élargit la liste des personnes que le pharmacien est autorisé à vacciner à l'officine. Dès la campagne de vaccination contre la grippe 2018/2019, les pharmaciens pourront vacciner toutes les personnes majeures concernées par les recommandations vaccinales en vigueur, à l'exception des personnes présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l'ovalbumine (allergie à l'oeuf) ou à une vaccination antérieure. Contrairement à l'an dernier, sont donc éligibles à la vaccination à l'officine les personnes recevant le vaccin contre la grippe pour la première fois, les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes et les personnes sous traitement anticoagulant.

1. Bilan de l'expérimentation de vaccination à l'officine dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine.

La Haute Autorité de Santé a publié le 8 août 2018 un avis sur l'extension des compétences des professionnels de santé en matière de vaccination, dans lequel elle dresse un premier bilan de l'expérimentation de vaccination en pharmacie d'officine.

Au cours de la saison 2017-2018, près de 160.000 vaccinations grippales ont été réalisées dans les pharmacies des deux régions concernées. Environ 5.000 pharmaciens étaient autorisés à pratiquer cette vaccination et 2.800 officines (sur 5.000 environ) comptaient au moins un pharmacien habilité à vacciner.

L'expérimentation a  montré une très bonne acceptabilité et une satisfaction des personnes concernées par cette vaccination, ainsi qu'une adhésion forte des pharmaciens.

Concernant la couverture vaccinale, bien que la nécessité de son augmentation était l'argument majeur de la mise en place de cette expérimentation, elle n'a pas progressé de manière significative dans les deux régions concernées. Cependant, 38 % des personnes n'ayant pu être vaccinées et pour lesquelles les motifs d'exclusion étaient renseignés n'avaient pas d'antécédent connu de vaccination contre la grippe. Ceci représente un nombre important de personnes qui auraient pu être vaccinées par le pharmacien.

2. Vers une extension des compétences du pharmacien en matière de vaccination.

2.1. Levée de la restriction de la primo-vaccination : une mesure attendue.

La primo-vaccination est définie ici comme l'administration de la première dose d'un vaccin contre la grippe. Les données de sécurité vaccinale montrent que les vaccins contre la grippe sont très bien tolérés, en dehors de réactions locales ou générales sans gravité et spontanément résolutives en moins de trois jours. D'autre part, il n'y a pas de risque particulier associé à l'administration de la première dose par rapport aux doses ultérieures.

Au vu de ces éléments et compte-tenu du bilan de l'expérimentation de vaccination à l'officine, la Haute Autorité de Santé a recommandé la possibilité, pour le pharmacien, de vacciner une personne n'ayant jamais reçu le vaccin contre la grippe.

La levée de restriction de la primo-vaccination semble indispensable pour avoir une augmentation notable de la couverture vaccinale et parait justifiée au vu des nombreuses occasions manquées de vaccination et du faible risque d'allergie. Elle était d'ailleurs très largement plébiscitée par les pharmaciens. 

2.2. Vaccination des femmes enceintes et des personnes avec un risque particulier.

Plusieurs éléments ont été pris en compte pour justifier l'extension de la vaccination aux femmes enceintes ou dans d'autres situations particulières.

Depuis 2012, le vaccin grippal est recommandé en France chez la femme enceinte quel que soit le trimestre de grossesse et sans restriction. Les données disponibles avec les vaccins quadrivalents sont plus limitées mais aucun problème de sécurité n'a été identifié avec ces vaccins.

Pour les personnes avec des troubles de la coagulation, il n'y a pas de risque particulier lié au vaccin mais plutôt au geste vaccinal, qui, s'il est réalisé en sous-cutané, ne pose pas de problème.

Chez les personnes immunodéprimées, dans la mesure où la vaccination contre la grippe est recommandée sans restriction, il n'y a pas de risque particulier (il faut toutefois informer les patients du risque de moins bonne réponse au vaccin).

Ainsi, la Haute Autorité de Santé recommande d'autoriser les pharmaciens à vacciner les femmes enceintes, les personnes sous anticoagulants et les personnes immunodéprimées.

3. Vers une harmonisation des compétences des professionnels de santé.

Afin de délivrer des messages plus clairs à destination des personnes et afin de valoriser la complémentarité des professionnels de santé en matière de vaccination, la Haute Autorité de Santé préconise que la vaccination puisse être proposée par les sages-femmes, les infirmières et les pharmaciens participant à l'expérimentation sans prescription préalable d'un médecin à tous les adultes, dès lors qu'ils sont éligibles aux recommandations vaccinales et qu'ils ne présentent pas d'allergie sévère à l'ovalbumine ou à toute autre vaccination.

En vertu de cette recommandation, le décret du 25 septembre 2018 relatif aux conditions de réalisation de la vaccination antigrippale par un infirmier ou une infirmière autorise les infirmières à administrer le vaccin antigrippal, y compris lors de la première injection, dans les conditions définies à l'article R4311-5-1 du code de la santé publique.

La recommandation de la Haute Autorité de Santé d'autoriser tous les professionnels de santé habilités à vacciner toute personne qui en fait la demande et qui en assume le coût, que cette personne soit ou non concernée par les recommandations vaccinales, n'a pas été retenue dans l'arrêté et le décret. Les pharmaciens et les infirmières ne sont donc pas habilités à vacciner les personnes qui ne présentent pas de facteur de risque particulier de forme grave de grippe pour eux-mêmes ou leur entourage (la liste de ces facteurs de risque est publiée chaque année dans le calendrier vaccinal).

4. Points perfectibles : la traçabilité et le partage de l'information entre les professionnels de santé et les patients.

Enfin, il demeure essentiel de renforcer les exigences associées en termes de traçabilité et de partage d'informations entre patients et professionnels de santé dès lors que les acteurs, lieux et circuits de vaccination se multiplient.

Ainsi que le demande le collège de la pharmacie d'officine et hospitalière dans ce même avis de la Haute Autorité de Santé, il faut mettre en place un carnet de vaccination électronique standardisé intégré au dossier médical partagé (DMP) et qui serait renseigné par chaque professionnel.

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