#Médicaments #Nouvelle spécialité

Nausées et vomissement chimio-induits retardés : VARUBY (rolapitant), nouvel antagoniste des récepteurs NK1

VARUBY 90 mg comprimé pelliculé est un nouvel antiémétique indiqué chez l'adulte dans la prévention des nausées et vomissements retardés associés aux chimiothérapies anticancéreuses hautement ou modérément émétisantes.

Son principe actif est un nouvel antagoniste sélectif des récepteurs NK1 à demi-vie longue, le rolapitant


Les données actuellement disponibles ne permettant pas de définir la place de VARUBY par rapport à la stratégie thérapeutique de référence, la Commission de la transparence estime que VARUBY est un traitement de seconde intention qui doit être réservé aux patients ne pouvant pas recevoir une trithérapie à base d’un autre antagoniste des récepteurs NK1
Son SMR (service médical rendu) est faible et son ASMR (amélioration du SMR) absente (ASMR V).


VARUBY doit être administré dans le cadre d'un schéma thérapeutique comportant de la dexaméthasone et un antagoniste des récepteurs 5-HT3 (sétron).
La posologie est de 2 comprimés (180 mg) par voie orale dans les 2 heures précédant la chimiothérapie.


VARUBY est un médicament d'exception dont la prescription doit être conforme avec la fiche d'information thérapeutique.
Il est remboursable au taux de 100 % et agréé aux collectivités
Son prix public (hors honoraire de dispensation) s'élève à 59,95 euros (2 comprimés à 90 mg).
David Paitraud 25 janvier 2018 Image d'une montre6 minutes icon Ajouter un commentaire
1
2
3
4
5
(aucun avis, cliquez pour noter)
Publicité
VARUBY est un antiémétique indiqué chez l'adulte dans la prévention des nausées et vomissements retardés associés aux chimiothérapies anticancéreuses (illustration).

VARUBY est un antiémétique indiqué chez l'adulte dans la prévention des nausées et vomissements retardés associés aux chimiothérapies anticancéreuses (illustration).


Nouvel antiémétique dans la prise en charge des nausées et vomissements retardés associés aux chimiothérapies anticancéreuses
VARUBY 90 mg comprimé pelliculé est un nouvel antiémétique indiqué chez l'adulte dans la prévention des nausées et vomissements retardés (survenant entre 24 heures et 5 à 7 jours après le début de la chimiothérapie) associés aux chimiothérapies anticancéreuses hautement (90 % des patients affectés) ou modérément (30 à 90 % des patients affectés) émétisante (Cf. VIDAL Reco "Cancers : complications des chimiothérapies").

VARUBY est administré dans le cadre d'un schéma thérapeutique comportant de la dexaméthasone (corticoïde) et un antagoniste des récepteurs 5-HT3 (sétrons : granisétron, ondansétron, palonosétron).

VARUBY fait l'objet d'une surveillance supplémentaire qui permettra l'identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté. 

Rolapitant : nouvel antagoniste des récepteurs NK1
Le principe actif de VARUBY est le rolapitant, un nouvel antagoniste sélectif des récepteurs de la substance P humaine/neurokinine 1 (NK1). 
En bloquant ces récepteurs, VARUBY peut empêcher la stimulation des nausées et vomissements par la substance P, libérée lors de certaines chimiothérapie.

Le rolapitant se caractérise par une demi-vie longue, d'environ 7 jours. La concentration plasmatique maximale (Cmax) est atteinte en 4 heures environ.


Une efficacité démontrée versus placebo sur les nausées et vomissements retardées
Dans son avis du 25 octobre 2017, la Commission de la transparence a évalué l'efficacité et la tolérance de VARUBY sur la base de 3 études cliniques de phase III, randomisées en double aveugle, ayant comparé la trithérapie rolapitrant - granisétron - dexaméthasone à un placebo en association à la bithérapie granisétron - dexaméthasone :
  • chez des patients recevant une chimiothérapie hautement émétisante (CHE) à base de cisplatine pour deux d'entre elles (études P04832 et 04833) ;
  • chez des patients recevant une chimiothérapie modérément émétisante (CME) ou une chimiothérapie considérée comme hautement émétisante à base d'anthracycline et cyclophosphamide (étude P04834).

Selon les résultats de ces études, la supériorité du rolapitrant a été établie par rapport au placebo associé à la bithérapie granisétron - dexaméthasone en termes de réponse complète définie par l'absence de vomissement et de recours à un traitement antiémétique de secours entre 24 heures et 120 heures après le début du 1er cycle :
  • d'une CHE à base de cisplatine avec une réduction de 14,3% (IC95% [6,3 ; 22,4], p < 0,001) et de 8,2% (IC95% [0,3 ; 16,1], p = 0,043) dans chaque étude respectivement (P04832 et P04833) ;
  • d'une chimiothérapie à base d'anthracycline/cyclophosphamide (considérée comme hautement émétisante) ou d'une CME (étude P04834), avec une réduction de 9,7% (IC95% [4,7 ; 14,8], p < 0,001). La Commission  indique que "l'hétérogénéité du potentiel émétisant des chimiothérapies limite la valeur de ce résultat et la transposabilité des résultats est mal assurée chez les patients recevant une chimiothérapie modérément émétisante".

S'agissant de la prévention des nausées et vomissements aigus (0 - 24 heures) associés aux CHE et aux CME, la supériorité du rolapitant par rapport au placebo en association à la bithérapie granisétron - dexaméthasone, n'a pas été démontrée au vu des résultats de ces 3 études.

Le profil de tolérance de l'association rolapitant + sétron + dexaméthasone a été similaire à celui du groupe contrôle (association sétron + dexaméthasone), exception faite des patients âgés de plus de 75 ans pour qui certains événements indésirables ont été plus fréquents dans le groupe rolapitant, notamment les diarrhéesœdèmes périphériques, anémie, leucopénie et vertiges
Concernant la qualité de vie des patients, l'association rolapitant + sétron + dexaméthasone n'a pas été supérieure à l'association sétron + dexaméthasone au cours des études.


Des données de comparaison avec les autres antagonistes NK1 manquent
En l'absence de données comparatives par rapport à la stratégie thérapeutique de référence qui associe un antagoniste des récepteurs 5-HT3 de la sérotonine, un corticoïde (la dexaméthasone notamment) et un antagoniste des récepteur NK1, la Commission n'a pas pu situer l'intérêt thérapeutique de VARUBY par rapport cette stratégie.

Parmi les autres antagonistes des récepteurs NK1, EMEND (aprépitant) dispose d'un SMR (service médical rendu) suffisant dans la prévention des nausées et vomissements dus à une chimiothérapie modérément émétisante.
AKYNZEO (nétupitan, palonosétron) a obtenu un SMR insuffisant en cas de chimiothérapie modérément émétisante, situation où il n'a pas été évalué, et un SMR important dans dans la prévention des nausées et vomissements associés aux chimiothérapies hautement  émétisantes à base de cisplatine (notre article du 23 novembre 2017).


Un traitement de seconde intention en prévention des nausées et vomissements retardés
Tenant compte des données actuellement disponibles, la Commission considère que l'intérêt de VARUBY n'a pas été démontré par rapport à un placebo en prévention des nausées et vomissements aigus associés aux chimiothérapies anticancéreuses hautement et modérément émétisantes, alors que les nausées et vomissements aigus sont un facteur prédisposant à ceux retardés.

Elle estime que VARUBY doit être réservé aux patients ne pouvant pas recevoir une trithérapie à base d'un autre antagoniste des récepteurs NK1 et attribue un SMR faible à VARUBY dans l'indication de son AMM (autorisation de mise sur le marcé).

La Commission a décidé de conditionner le remboursement de VARUBY à la réalisation d'une étude comparative versus la stratégie thérapeutique de référence (trithérapie antagoniste des récepteurs NK1 + sétron + corticoïde) dans la prévention des nausées et vomissements dus aux chimiothérapies anticancéreuses hautement émétisantes.
Les résultats de cette étude seront pris en compte lors de la réévaluation quinquénale de VARUBY

VARUBY en pratique
Chaque comprimé de VARUBY est dosé à 90 mg de rolapitant.
La dose recommandée de rolapitant est de 180 mg (2 comprimés de VARUBY 90 mg) administrés par voie orale dans les 2 heures précédant le début de chaque cycle de chimiothérapie, quelle que soit la chimiothérapie (CME ou CHE).
Des intervalles d'au moins 2 semaines doivent être respectés entre chaque prise.

Selon le type de chimiothérapie administrée (CHE ou CME), les posologies de la dexaméthasone et du sétron ne sont pas les mêmes (Cf. Figures 1 et 2).

 
Figure 1 - Schéma thérapeutique en cas de chimiothérapie hautement émétisante
      Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4
VARUBY 180 mg par voie orale ;
dans les 2 heures précédant la chimiothérapie
Aucun
Dexaméthasone 20 mg par voie orale ;
30 min avant la chimiothérapie
8 mg par voie orale, deux fois par jour 8 mg par voie orale, deux fois par jour 8 mg par voie orale, deux fois par jour
Antagoniste
des récepteurs
5-HT3
Dose standard de l'antagoniste des récepteurs 5-HT3.
Voir le résumé des caractéristiques du produit pour connaître la posologie appropriée pour l'antagoniste des récepteurs 5-HT3administré en association
Aucun
 
Figure 2 - Schéma thérapeutique en cas de chimiothérapie modérément émétisante
      Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4
VARUBY 180 mg par voie orale ;
dans les 2 heures précédant la chimiothérapie
Aucun
Dexaméthasone 20 mg par voie orale ;
30 min avant la chimiothérapie
Aucun
Antagoniste des récepteurs 5-HT3 Dose standard de l'antagoniste des récepteurs 5-HT3.
Voir le résumé des caractéristiques du produit pour connaître la posologie appropriée pour l'antagoniste des récepteurs 5-HT3administré en association
Voir le résumé des caractéristiques du produit pour connaître la posologie appropriée pour l'antagoniste des récepteurs 5-HT3administré en association

Identité administrative
Pour aller plus loin
Avis de la Commission de la transparence - VARUBY (HAS, 25 octobre 2017)

Commentaires

Ajouter un commentaire
En cliquant sur "Ajouter un commentaire", vous confirmez être âgé(e) d'au moins 16 ans et avoir lu et accepté les règles et conditions d'utilisation de l'espace participatif "Commentaires" . Nous vous invitons à signaler tout effet indésirable susceptible d'être dû à un médicament en le déclarant en ligne.
Pour recevoir gratuitement toute l’actualité par mail Je m'abonne !
Presse - CGU - Données personnelles - Politique cookies - Mentions légales - Contact webmaster