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Le poids épidémiologique des hépatites virales B et C en France

27 juillet 2016 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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1. Poids épidémiologique de l'hépatite B en France

1.1. Hépatite B aiguë

Une estimation de l'incidence (nombre de nouveaux cas) de l'hépatite B aiguë diagnostiquée en France en 2013 a été récemment publiée, en mai 2016, par l'Agence nationale de santé publique. Cette estimation a été obtenue à partir d'un échantillon aléatoire de 1.500 laboratoires de biologie médicale. L'incidence estimée est ainsi de 291 cas, soit un taux d'incidence de 0,44 cas pour 100.000 habitants ; elle est deux fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes.

Cette estimation doit toutefois être interprétée avec prudence car elle ne concerne que les cas aigus symptomatiques diagnostiqués. Or l'infection aiguë par le virus de l'hépatite B peut être asymtomatique et se prolonger par une infection chronique, avec un risque d'évolution vers la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire. Le nombre total de nouvelles infections (symptomatiques et asymptomatiques) en 2013 est estimé à 1.092, soit un taux d'incidence de 1,7 pour 100.000 personnes.

1.2. Hépatite B chronique

Depuis 2010, les données de l'assurance maladie permettent de différencier les hépatites chroniques B et C. L’hépatite chronique B concerne moins de 20 % des personnes bénéficiant d’une ALD pour hépatite chronique entre 2010 et 2014. Cependant, le nombre de personnes en affection de longue durée (ALD n° 6) pour une hépatite chronique B a augmenté de 48 % entre 2010 et 2014, passant de 13.564 à 20.034.

En 2004, une enquête a permis d’estimer la prévalence de l'antigène HBs (un marqueur témoignant de l'infection chronique par le virus de l'hépatite B) à 0,65 % de la population française, ce qui correspondait à environ 280.000 personnes porteuses chroniques de l'antigène HBs. Seulement la moitié d'entre elles se savaient positives vis-à-vis de l'antigène HBs.

2. Modes de transmission de l'hépatite B en France

La répartition des expositions à risque d'infection par le virus de l'hépatite B a été récemment étudiée à partir des données de la déclaration obligatoire collectées entre 2012 et 2014 ; elle est comparable aux résultats de l'enquête de 2010.

Les principaux facteurs sont les suivants :

  • Exposition sexuelle : 38,5 %
    - Partenaire sexuel d'un porteur chronique du virus de l'hépatite B : 9,2 %
    - Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes : 21 %
    - Partenaires sexuels multiples : 22,7 %
  • Voyage en zone d'endémie du virus de l'hépatite B : 21,5 %
  • Soins invasifs (dialyse, chirurgie, greffe...) : 5,4 %
  • Patient porteur chronique de l'Ag HBs dans l'entourage : 4,6 %
  • Tatouage, piercing : 5 %
  • Séjour en institution : 2,3 %
  • Usage de drogues : 4,6 %
  • Exposition professionnelle : 1,9 %

Les cas pour lesquels une exposition à risque était documentée relevaient d'une recommandation vaccinale dans près de 80 % des cas. 

Par ailleurs, aucune exposition à risque n'est rapportée dans 37,3 % des cas.

3. Mesure de l'impact de la couverture vaccinale contre l'hépatite B sur l'incidence de l'hépatite B aiguë

Selon l'Agence nationale de santé publique, l'estimation de l'incidence de l'hépatite B aiguë diagnostiquée est imparfaite, mais répétée régulièrement selon une méthodologie conservée elle constituera un indicateur épidémiologique permettant d'évaluer la circulation virale dans la population et, par conséquent, l'impact des stratégies vaccinales.

Cependant, il faudra attendre encore plusieurs années avant de pouvoir objectiver l'impact de la récente progression de la couverture vaccinale chez les jeunes enfants (si celle-ci se maintient) sur l'incidence de l'hépatite B aiguë diagnostiquée, comme cela a été montré dans d'autres pays.

En attendant, il est essentiel de renforcer le rattrapage vaccinal chez les adolescents, puisque moins d'un jeune sur deux qui débute actuellement sa vie sexuelle est vacciné contre l'hépatite B. Dans cet objectif, les travaux permettant de mieux comprendre les réticences de certains parents vis-à-vis de la vaccination anti-hépatite B doivent se poursuivre afin d'adapter les messages de prévention. Un travail doit également être mené auprès des médecins généralistes, qui, bien qu'en majorité confiants dans la sécurité du vaccin anti-hépatite B, ne déclarent que pour un tiers d'entre eux proposer systématiquement le rattrapage vaccinal aux adolescents. En outre, la vaccination anti-hépatite B des personnes à risque doit être encouragée pour protéger les jeunes générations insuffisamment vaccinées, mais aussi les générations précédentes. Pour près de 40 % des cas d'hépatite B aiguë diagnostiqués, aucune exposition à risque n'avait pu être identifiée. Cette proportion, proche de celle observée en Angleterre (40 %), témoigne en partie de la difficulté à aborder certains sujets (sexualité, usage de drogues notamment) au cours d'une consultation médicale et confirme la pertinence des recommandations de vaccination généralisée des enfants. 

4. Le risque d'infection par le virus de l'hépatite C tend à diminuer en France

En 2004, la prévalence de l'infection active par le virus de l'hépatite C (détection positive de l'ARN du virus de l'hépatite C) auprès d'une population âgée entre 18 et 80 ans était de 0,53 % (0,4 à 0,7 %) correspondant à plus de 232.000 personnes. En 2011, la prévalence de l'ARN du virus de l'hépatite C a diminué : elle était estimée à 0,42 % (0,33 à 0,53), soit 192.700 personnes ayant une infection chronique. 

Les principaux facteurs de risque d'infection par le virus de l'hépatite C sont les usagers de drogues injecteurs (29,6 % des usagers de drogues étaient positifs pour l'ARN du virus de l'hépatite C), et dans une moindre mesure, les non injecteurs (2,2 %), les personnes transfusées avant 1992 (2,1 %), c'est à dire avant la mise en œuvre du dépistage systématique des anticorps contre le virus de l'hépatite C sur chaque don de sang, les personnes en situation de précarité (bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire, CMUc) (1 %).

Bien que la méthodologie soit différente entre les enquêtes de 2004 et 2011, la tendance à la diminution du nombre de personnes présentant une infection chronique par le virus de l'hépatite C est expliquée par la diminution de nombre de cas chez les personnes usagers de drogue, principal réservoir de transmission du virus de l'hépatite C, par l'amélioration des mesures d'hygiène, un risque transfusionnel extrêmement faible actuellement avec l'utilisation de méthode de dépistage de l'infection de plus en plus performante dont le dépistage génomique (ARN du virus de l'hépatite C) depuis juillet 2011, ainsi que par la diminution du risque nosocomial (prévention des infections associées aux soins).

Source : Agence nationale de santé publique.

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