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La France se dote d'un Centre national dédié aux soins palliatifs et à la fin de vie

Un Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie a été créé par un décret publié au Journal officiel du 6 janvier. Pour Marisol Touraine, cette nouvelle structure doit permettre aux patients, souvent peu informés sur les soins palliatifs, de "connaître leurs droits et d'être au cœur des décisions qui les concernent".

Cette mesure s'inscrit dans le Plan national pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie, décidé par François Hollande et piloté par le ministère de la Santé.  Outre la création de ce Centre, le Plan prévoit en particulier une structuration de la formation en soins palliatifs et un renforcement de la prise en charge ambulatoire, avec la création en 2016 de 30 nouvelles équipes mobiles de soins palliatifs.

 
David Paitraud 07 janvier 2016 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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Marisol Touraine, lors de la présentation du Plan national pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie (3 décembre 2015).

Marisol Touraine, lors de la présentation du Plan national pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie (3 décembre 2015).


Un Centre issu de la fusion de deux autres organismes publics
Annoncé par Marisol Touraine en décembre, le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie a été créé par un décret du 5 janvier, publié le 6 janvier au Journal officiel

Cette nouvelle structure créée pour une durée initiale de 5 ans provient de la fusion du Centre national de ressources en soins palliatifs et de l'Observatoire national de la fin de vie, accueillis au sein de la Fondation Oeuvre de la Croix Saint-Simon.

La création de ce Centre dédié aux soins palliatifs constitue une première étape dans l'application du Plan national pour le développement des soins palliatifs et l'accompagnement en fin de vie

Trois missions du Centre : informer, participer et observer
Les missions de ce Centre s'organisent autour de trois axes :
  • l'observation et le recueil des données : une des missions du Centre est de permettre une meilleure connaissance des conditions de la fin de vie et des soins palliatifs, des pratiques d'accompagnement et de leurs évolutions, ainsi que de l'organisation territoriale de la prise en charge des patients et de leur entourage. Pour satisfaire cet objectif et identifier de nouveaux besoins, un recueil et une exploitation des données est nécessaire. Le Centre doit également favoriser les interactions entre les chercheurs et les professionnels d'intervention en soins palliatifs ;
  • la participation au suivi des politiques publiques ;
  • la promotion de l'offre de soins palliatifs et l'information à destination du grand public et des professionnels de santé sur les modalités de ces dispositifs pour une meilleure compréhension, notamment en ce qui concerne les directives anticipées et la désignation des personnes de confiance. Marisol Touraine souhaite d'ailleurs que le Centre national organise, d'ici 1 an, une grande campagne nationale de communication sur les soins palliatifs et sur les directives anticipées.

Le fonctionnement de ce Centre repose sur un conseil d'orientation stratégique composé d'un président et de 14 membres, dont le DGS (directeur général de la Santé), le DGOS (directeur général de l'offre de soins), des représentants d'usagers, des représentants de différentes sociétés savantes dont la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs.

Il est prévu que ce conseil se réunisse 2 fois par an afin de définir les orientations du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie.

Les autres axes du Plan national pour le développement des soins palliatifs et l'accompagnement en fin de vie
La création du Centre national pour renforcer l'information sur les soins palliatifs et la fin de vie constitue le premier axe du Plan national pour le développement des soins palliatifs et l'accompagnement en fin de vie. Ce Plan est détaillé dans ce fichier PDF de 30 pages. Pour le financer, un budget de 190 millions d'euros a été attribué sur la période 2016-2018.

Les 3 autres axes de ce Plan visent à :
  • Réduire les inégalités sur le territoire national :  "le développement des soins palliatifs ne bénéficie pas à tous les Français, ou du moins pas dans les mêmes conditions", relevait la ministre de la Santé lors de la présentation du plan national en décembre dernier. Ces inégalités sont d'ordre géographique, informationnel et social. Pour réduire ces inégalités, le plan fixe un seuil d'au moins 1 lit de soins palliatifs pour 100 000 habitants d'ici 2018, dans chaque région. Dès 2016, au moins 6 nouvelles unités de soins palliatifs sont promises. Pointant du doigt les inégalités en terme de repérage de besoin de soins palliatifs, le plan prévoit que chaque ARS (Agence régionale de santé) mette en place un schéma de repérage précoce. la ministre de la Santé a évoqué notamment la création "d'experts susceptibles de se déplacer au domicile du patient pour évaluer directement ses besoins en soins palliatifs, y compris à la demande du patient lui-même".
  • Mieux structurer la formation des intervenants en soins palliatifs : plusieurs mesures sont prévues, comme une intégration de la formation aux soins palliatifs dans le cursus universitaire, en particulier des professions de santé. Une spécialisation en fin d'études et la création d'une filière universitaire dédiée aux soins palliatifs, à l'éthique et à l'accompagnement en fin de vie sont également évoquées. Pour favoriser les pratiques interdisciplinaires, le Plan prévoit un décloisonnement entre les formations, entre les étudiants en santé, philosophie, psychologie et droit.
  • Développer la prise en charge à domicile (maison et EHPAD) : qualifié de "virage ambulatoire" par la ministre de la Santé, l'objectif des différentes mesures prévues doivent permettre d'éviter les hospitalisations inutiles. Concrètement, le Plan prévoit un renforcement des moyens avec la création d'au moins 30 nouvelles équipes mobiles de soins palliatifs dès 2016 sur l'ensemble du territoire et un financement spécifique de l'Etat pour des projets territoriaux innovants structurés autour des professionnels de ville. Il prévoit également la mise en place d'un protocole entre les établissements disposant d'un service d'urgence et les services d'hospitalisation ou de soins infirmiers à domicile.

Pour aller plus loin
Décret n° 2016-5 du 5 janvier 2016 portant création du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (Journal officiel du 6 janvier 2016 - texte 9)
Discours de Marisol Touraine - Présentation du plan national 2015-2018 de développement des soins palliatifs et de l'accompagnement en fin de vie (3 décembre 2015)

Sur VIDAL.fr :
VIDAL Reco "Soins palliatifs"
 

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