#Médicaments #Prise en charge

OZURDEX 700 µg implant intravitréen : extension, sous conditions, du remboursement

Le remboursement et l'agrément aux collectivités de l'implant intravitréen OZURDEX (dexaméthasone) sont étendus au traitement de la baisse d'acuité visuelle due à un oedème maculaire diabétique (OMD) chez les patients suivants :
  • pseudophaques (au moins un oeil équipé d'un cristallin artificiel, mis en place suite à une cataracte), 
  • ou insuffisamment répondeurs à un traitement non corticoïde (laser, anti-VEGF),
  • ou pour lesquels un traitement non corticoïde ne convient pas.

Mais le périmètre de prise en charge d'OZURDEX dans le cadre de l'OMD est restreint par rapport à cette indication : la prise en charge (à 100 %) n'est accordée que lorsque la baisse d'acuité visuelle est inférieure ou égale à 5/10 et lorsque la prise en charge du diabète a été optimisée.

Par ailleurs, le prix d'OZURDEX va baisser à deux reprises dans les prochaines semaines. 
David Paitraud 26 octobre 2015 Image d'une montre5 minutes icon Ajouter un commentaire
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Rétinopathie diabétique avec oedème maculaire (illustration).

Rétinopathie diabétique avec oedème maculaire (illustration).


Selon l'arrêté du 19 octobre 2015 publié au Journal officiel du 23 octobre 2015, OZURDEX 700 µg implant intravitréen (dexaméthasone) est désormais remboursable lorsqu'il est utilisé dans le traitement de la baisse d'acuité visuelle due à un oedème maculaire diabétique (OMD) chez l'adulte, sous certaines conditions seulement. 

Une efficacité limitée, selon les études versées au dossier d'AMM
Dans son avis du 29 avril 2015, la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) rappelle qu'"OZURDEX a l'AMM dans le traitement des patients adultes présentant une baisse d'acuité visuelle due à un œdème maculaire diabétique (OMD) chez des patients pseudophaques, ou considérés comme insuffisamment répondeurs à un traitement non corticoïde ou pour lesquels un traitement non corticoïde ne convient pas".

Cette indication repose sur les résultats de deux études d'efficacité et tolérance, qui ont inclus, respectivement, 494 et 554 patients, ont été effectuées versus placebo (injections simulées), randomisées et en double aveugle.

Les résultats, analysés par la HAS, montrent une diminution significative de l'oedème maculaire (versus placebo) dans une seule des deux études versées au dossier d'AMM (étude 206207-010).  Par contre, l'analyse par sous-groupes montre une efficacité significative dans les deux études chez les patients pseudophaques, ou en seconde intention après échec de traitements non corticoïdes. 

Une tolérance conforme aux risques déjà connus
La tolérance constatée au cours des études "a été conforme au profil de tolérance connu de la dexaméthasone en implant intravitréen", résume la HAS, avec :
- une fréquence importante de cataracte (20,1 % avec OZURDEX versus 6,0 % avec les injections simulées),
- une fréquence importante d'augmentation de la pression intra-oculaire (27,7 % versus 2,3 %)
- et une augmentation du nombre d'hémorragies conjonctivales (16,4 % versus 9,7 %).

Les événements oculaires graves liés à l'injection (décollement de rétine, glaucome, endophtalmie) ont concerné moins de 1 % des patients.  

Au total : un traitement de seconde intention, remboursé pour certains patients seulement
Au vu des données des études, la Commission constate, toujours dans son avis d'avril 2015, que les effets relevés "sont de faible amplitude" et n'ont pas été comparés à la photocoagulation ou aux anti-VEGF, "qui sont les traitements de première intention dans le traitement de la baisse visuelle secondaire à un OMD".

De plus, la HAS souligne que chez les patients pseudophaques ou après échec (ou impossibilité) d'un traitement non corticoïde, ce médicament n'a un intérêt que si la baisse d'acuité visuelle est inférieure ou égale à 5/10 et que la prise en charge du diabète a été optimisée. 

Sur la base de ces éléments, la Commission a jugé qu'il s'agissait d'un traitement de seconde intention et a donc décidé de restreindre le périmètre de remboursement d'OZURDEX par rapport à l'indication autorisée par l'AMM (autorisation de mise sur le marché). 

Le SMR (service médical rendu) est modéré lorsque la baisse d'acuité visuelle est inférieure ou égale à 5/10 et que la prise en charge du diabète a été optimisée, chez les patients :
  • pseudophaques,
  • ou insuffisamment répondeurs à un traitement non corticoïde,
  • ou pour lesquels un traitement non corticoïde ne convient pas.

Il est considéré comme insuffisant dans les autres cas.

Demande de données d'utilisation en pratique réelle
La Commission demande au laboratoire Allergan de fournir des données complémentaires sur l'utilisation d'OZURDEX en pratique réelle dans un délai de 2 ans portant sur :
  • les conditions de mises sous traitement (caractéristiques des patients, contrôle du taux d'HB1Ac, contrôle de la pression artérielle, traitements antérieurs, échec aux traitements antérieurs) ;
  • les conditions d'utilisation de la spécialité (fréquence des injections, visites de suivi, critères de retraitement et d'arrêt de traitement) ;
  • l'efficacité et la tolérance à moyen et long terme dans la population globale des patients traités par OZURDEX et en fonction des sous-groupes définis par l'AMM (patients pseudophaques, patients en échec d'un traitement non corticoïde, patients pour lesquels un traitement non corticoïde ne convient pas).

En pratique : utilisation d'OZURDEX dans l'OMD
Quelle que soit l'indication, la dose recommandée est d'1 implant à administrer dans le vitré de l'oeil atteint. L'administration simultanée dans les deux yeux n'est pas recommandée.

Dans le cadre d'un OMD, une nouvelle administration peut être envisagée chez les patients traités par OZURDEX qui ont présenté une réponse initiale au traitement et qui, selon l'avis de leur médecin, pourraient bénéficier une nouvelle fois de ce traitement, sans être exposés à un risque significatif.

Une nouvelle administration peut être réalisée après environ 6 mois si le patient présente une baisse d'acuité visuelle et/ou une augmentation de l'épaisseur rétinienne, secondaire à la récidive ou à l'aggravation de l'oedème maculaire diabétique.

A ce jour, il n'y a aucune donnée concernant l'efficacité ou la tolérance suite à l'administration de doses répétées au-delà de 7 implants d'OZURDEX.

Deux baisses de prix programmées fin 2015 et début 2016
Le Journal officiel du 23 octobre 2015 a publié un avis de changements de prix d'OZURDEX :
  • au 2 novembre 2015, le prix public TTC passe de 1 066,43 euros à 1 025,30 euros ;
  • au 2 janvier 2016, une nouvelle baisse est programmée, fixant le prix public TTC à 963,61 euros.

Pour mémoire
Selo l'AMM, OZURDEX est indiqué dans le traitement des patients adultes présentant :
  • une baisse d'acuité visuelle due à un oedème maculaire diabétique (OMD) chez des patients pseudophaques, ou considérés comme insuffisamment répondeurs à un traitement non corticoïde ou pour lesquels un traitement non corticoïde ne convient pas ;
  • un oedème maculaire suite à une occlusion de la branche veineuse rétinienne (OBVR) ou de la veine centrale de la rétine (OVCR) ;
  • une inflammation du segment postérieur de l'oeil de type uvéite non infectieuse.

Le taux de remboursement d'OZURDEX est de 100 %. La prescription ouvrant droit à la prise en charge doit être établie sur une ordonnance de médicament d'exception.

Pour aller plus loin
Arrêté du 19 octobre 2015 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux - Fiche d'information thérapeutique d'OZURDEX (Journal officiel du 23 octobre 2015)
Arrêté du 19 octobre 2015 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités (Journal officiel du 23 octobre 2015)
Avis relatif aux prix d'une spécialité pharmaceutique (Journal officiel du 23 octobre 2015)
OZURDEX 700 microgrammes, implant intravitréen avec applicateur : avis de la Commission de la Transparence (HAS, 29 avril 2015)

Sur VIDAL.fr : 
VIDAL Reco Diabète de type 1
VIDAL Reco Diabète de type 2 : suivi au long cours
L'implant intravitréen OZURDEX désormais remboursable dans l'uvéite non infectieuse (février 2013)
 

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