#Santé publique

La DREES publie un "portrait sanitaire et social synthétique" de chaque région

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), a mis en ligne fin août des indicateurs régionaux sociodémographiques, sur l’état de santé de la population (pathologies, addictions, obésité, dépistage, etc.) et sur l’offre et de soins (densité de professionnels, offre hospitalière, dépassements d’honoraires, etc.).

Ces données sont issues "des sources de référence, mais aussi des indicateurs démographiques et sociaux dont certains proviennent de l’ouvrage "La France et ses régions", publié par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE)", précise la DREES.
05 septembre 2014 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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Des informations sous forme de tableaux nationaux et de fiches de synthèse par régions
Le document publié par la DREES comporte 2 parties :
- Dans une première partie, les indicateurs régionaux sont présentés sous forme de tableaux thématiques qui permettent de situer les régions les unes par rapport aux autres au vu de la situation française, de présentations cartographiques ou d'indicateurs de variabilité. Ces fiches précisent aussi la définition des indicateurs, leurs sources et leurs champs.
- Dans une seconde partie, chaque région fait l'objet d'une présentation synthétique qui met en évidence les principales caractéristiques de son contexte sociodémographique et de l'organisation de son territoire, de son offre de soins, du recours aux soins et de l'état de santé de sa population. Il est rappelé qu'en cas de discordance, les chiffres les plus récents présents dans les sources indiquées constituent la seule référence.

Etat de santé : espérance de vie plus élevée en Ile-de-France et dans le Sud
L'espérance de vie moyenne à la naissance en France était, en 2012, de 84,8 ans pour les femmes et de 78,5 ans pour les hommes. Cette espérance de vie est plus élevée à PAris, en région parisienne et dans le Sud, comme le montre cette carte :
A l'inverse, les taux de mortalité par suicide et le taux de mortalité prématurée (avant 65 ans) sont plus élevés dans les départements du Nord.

Etat de santé : certaines maladies chroniques moins fréquentes et moins mortelles en Ile-de-France
La DREES s'est également intéressé à la répartition de 5 affections de longue durée (ALD) : diabète (type 1 et 2), maladie coronaire, tumeurs malignes, AVC (accident vasculaire cérébral), Alzheimer et autres démences  (nombre pour 100 000). Comme vous pouvez le constater ci-dessous, le diabète est moins fréquent dans le quart nord ouest. Les 4 autres maladies chroniques étudiées sont moins fréquentes en Ile-de-France :

De même, cette région comporte, proportionnellement, moins de décès que les autres par AVC ou des suites d'une affection des artères coronaires ("cardiopathies ischémiques") :
 
Addictions : près d'1 jeune de 17 ans sur 3 fume tous les jours et se saoûle plus de 3 fois par an
En moyenne, 31,5 % des jeunes Français de 17 ans fument plus d'une cigarette par jour, selon les données de l'enquête ESCAPAD compilées par la DREES. 27,8 % de ces mêmes jeunes s'infligent des "ivresses répétées", au moins 3 fois par an. La consommation "régulière" d'alcool (plus de 10 fois par mois) est, par contre, et heureusement, nettement plus faible à cet âge (10,5 %). Quant au cannabis, s'il a été massivement expérimenté, son usage régulier (plus de 10 fois par mois) ne concernerait que 6,5 % des jeunes de 17 ans interrogés.

Ces moyennes cachent d'importantes disparités régionales, visibles sur ces cartes :

D'autres indicateurs –démographie, césariennes, IVG, accidents de la route, dépistage du cancer du sein, du cancer colorectal- sont accessibles sur la première partie du document de la DREES (fichier PDF).

Offre de soins : les professionnels de santé libéraux se concentrent au Sud
Les personnes les plus âgées vivent au Sud de la France, donc logiquement, ces personnes étant plus souvent malades, l'offre de soins s'est adaptée. Mais si cette sur-offre est compréhensible en raison de l'âge moyen, les indicateurs de la DREES confirment une sous-densité médicale anormale dans plusieurs régions, en particulier en Picardie, dans la région Centre et en Haute-Normandie. Dans ces régions, il y a un déficit, par rapport à la moyenne nationale, de généralistes, de spécialistes et de dentistes, mais aussi de kinésithérapeutes, d'infirmiers et d'orthophonistes :
 

Ainsi, la densité moyenne de médecins généralistes libéraux ou ayant un mode d'exercice mixte pour 100 000 habitants est de 106,4 en France, chiffre qui monte jusqu'à 133 dans la région Provence Alpes Côte d'Azur (PACA). Ils sont 90,7 pour 100 000 seulement en Picardie, autre extrême, si l'on ne tient pas compte des DOM-TOM. Du côté des spécialistes, la moyenne est à 94,3 (143,7 en région PACA, 56,9 seulement en Picardie).

La DREES présente également des indicateurs sur le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires, de points d'accueil d'urgences, sur l'offre hospitalière (gnéco-obstétrique, accouchements, psychiatrie, soins de suite et réadaptation, hospitalisaiton à domicile), l'accueil des personnes âgées ou handicapées, toujours sur ce sur document (fichier PDF).

L'île-de-France, championne des dépassements d'honoraires
Les dépassements d'honoraires sont un autre facteur d'inégalité d'accès aux soins. La part moyenne de ces dépassements est de 3,7 % chez les médecins généralistes, avec de grosses disparités régionales : 10,9 % en Ile-de-France, 1,1 % seulement en Midi-Pyrénées.

Du côté des spécialistes, ces médecins pratiquent des dépassements dans 16,3 % des cas. Là aussi, c'est en Ile-de-France que les dépassements d'honoraires chez les spécialistes sont les plus fréquents (30,7 %), alors que seuls 4,5 % des spécialistes bretons y ont recours. Chez les seuls chirurgiens, 32 % pratiquent des dépassements (45,2 % en Ile-de-France).

Le montant moyen des dépassements d'honoraires chez le généraliste est de 10 euros. Il s'élève en moyenne à 31 euros chez le spécialiste, et… 253 euros chez le chirurgien-dentiste. Là encore, c'est en Ile-de-France et dans le Sud-est que ces montants sont les plus élevés, du moins pour les médecins :
 
Pour pondérer ces différences, remarquons que l'Ile-de-France est aussi la région où les loyers et le prix au m2 ont le plus augmenté ces 15 dernières années. Or cette inflation massive ne s'est pas accompagnée, loin de là, d'une revalorisation équivalente du tarif des actes médicaux, paramédicaux et chirurgicaux (pour lesquels le prix du matériel et des assurances s'envole également…).

En savoir plus :
Recueil d'indicateurs régionaux - Offre de soins et état de santé édition 2014, DREES, 25 août 2014
Sources

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