#Santé publique #Données épidémiologiques

Chikungunya aux Antilles et en Guyane : une épidémie sans précédent

Depuis novembre 2013, une importante épidémie de chikungunya touche les Antilles et la Guyane française, de manière variable selon les régions. La saison des pluies commençant à peine, les autorités sanitaires craignent une flambée de l’épidémie lorsque les conditions climatiques seront encore plus favorables à la reproduction du moustique vecteur de cette infection virale.
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Le chikungunya est une infection due à un alphavirus transmis par la piqûre d'un moustique du genre Aedes. Cette infection peut provoquer des symptômes tels que fièvre, maux de tête, éruption cutanée, douleurs musculaires et articulaires touchant principalement les poignets, chevilles et phalanges. Jusqu'au début des années 2000, il sévissait essentiellement en Afrique de l'Est, dans le sud-ouest de l'océan Indien, en Inde et en Asie du Sud-Est. En 2005, la Réunion, l'île Maurice et les Comores ont connu une importante épidémie de chikungunya. Aujourd'hui, ce sont les Antilles et la Guyane qui connaissent une épidémie de cette infection.
 
La Martinique et la Guadeloupe, deux zones d'épidémie déclarée
En Martinique et en Guadeloupe, le nombre de cas cliniquement évocateurs de chikungunya observés depuis novembre 2013 est suffisamment élevé pour parler d'épidémie : 35 000 cas estimés dans chacune de ces deux îles, avec au moins neuf décès en Martinique et un en Guadeloupe.

Jamais une épidémie de chikungunya de cette ampleur n'avait été enregistrée dans les Antilles.

En Guadeloupe, 6 600 cas ont été reportés la première semaine de juin et le nombre de cas hebdomadaire ne cesse d'augmenter sur les deux îles. En Martinique, ce sont surtout les communes de Trinité, Marin, Carbet, Sainte-Luce et Sainte-Marie qui sont touchées. En Guadeloupe, la plupart des cas ont été observés sur Grande-Terre et dans les communes de la Côte sous le Vent (côte ouest de Basse-Terre), et des cas de résistance du moustique Aedes aux insecticides ont été reportés.
 
Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Guyane : des foyers locaux et une transmission modérée
Les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ainsi que la Guyane française, sont relativement moins touchées : 3 380 cas depuis novembre à Saint-Martin, 570 à Saint-Barthélemy et 318 en Guyane. Le nombre de cas hebdomadaire est stable ou en légère progression. Trois décès ont été enregistrés à Saint-Martin.

Dans ces zones, le chikungunya est présent dans des foyers locaux, avec une transmission modérée du virus. Le seuil épidémique n'a pas encore été atteint. En Guyane, ce sont surtout Cayenne, Macouria, Matoury et Kourou qui sont touchées. À Saint-Martin, Marigot et ses alentours (quartiers d'Orléans, Concordia et Sandy Ground).
 
Des mesures de destruction des sites de reproduction d'Aedes
Pour tenter d'enrayer la progression du chikungunya, des mesures sont prises selon un algorithme décisionnel qui prend en compte le contexte épidémiologique et les moyens disponibles localement. L'objectif de ces mesures est la destruction du moustique vecteur par des pulvérisations d'insecticide, mais également par la destruction systématique des poches d'eau stagnante où les larves d'Aedes peuvent se développer : petits récipients dans les jardins, coupelles sous les pots de fleurs, gouttières bouchées, fûts de stockage ouverts, etc. De plus, les véhicules hors d'usage et les encombrants métalliques (qui peuvent accumuler l'eau de pluie dans leurs recoins) sont enlevés et détruits.

En Guadeloupe, depuis le début de l'épidémie, des Brigades Anti Chikungunya, composées de 250 jeunes en insertion, ont visité plus de 5 000 maisons et détruits plus de 2 600 sites de reproduction.
 
Une vaste campagne de senbilisation et une mobilisation de tous les acteurs
Pour inciter les Antillais et les Guyanais à identifier et détruire les poches d'eau stagnante, mais aussi à se protéger des piqûres de moustiques, une vaste campagne de communication a été mise en place par les Agences régionales de santé pour inciter les habitants de chaque commune et de chaque quartier à participer aux actions de prévention (le moustique Aedes se déplace peu et les actions locales ont un impact fort). Un spot vidéo, des flyers et des affiches sont disponibles ainsi que des kits d'information en milieu scolaire.

Des appels sont également lancés sur les ondes par les représentants médicaux ou hospitaliers, pour inciter fortement la population à consulter en ville ou dans les maisons médicales de garde le week-end ou les jours fériés. 

Des filières dédiées "chikungunya" sont également mis en place dans les hôpitaux et services d'urgence pédiatriques. Les professionnels de santé sont mobilisés (renforcement de la régulation du SAMU, des gardes des médecins libéraux, etc.). 

En savoir plus : 
Point hebdomadaire sur l'épidémie au 12 juin 2014 (fichier PDF), Institut de veille sanitaire, 12 juin 2014
Le chikungunya sur EurekaSanté, site de VIDAL destiné au grand public

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