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Recommandations sanitaires aux voyageurs : une édition 2014 centrée sur les maladies d'importation

Comme chaque année, les recommandations sanitaires pour les voyageurs sont actualisées pour tenir compte des avancées en termes de prévention et de prise en charge des maladies et des risques sanitaires auxquels sont exposés les touristes.
L'édition 2014 interpelle les professionnels de santé sur les menaces liées aux maladies d'importation et notamment sur la surveillance des voyageurs de retour dans l'hexagone.
David Paitraud 04 juin 2014 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Eric Caumes :

Eric Caumes : "Les maladies d'importation sont susceptibles de générer des problèmes de santé publique en France par leur capacité à s'y implanter".


Dans le BEH (bulletin épidémiologique hebdomadaire) du 3 juin, l'édition 2014 des recommandations sanitaires pour le voyageur est publiée à l'attention des professionnels de santé. Ce document, actualisé annuellement par le Comité des maladies liées aux voyages et des maladies d'importation (CMIV) du HCSP (Haut Conseil de santé publique), est une référence en matière de prévention des risques sanitaires, infectieux ou non, auxquels peuvent être exposés les voyageurs au cours de leur séjour à l'étranger.
Dans cette nouvelle édition, les auteurs interpellent le professionnel de santé sur les menaces liées aux maladies d'importation et émettent des recommandations pour faciliter la reconnaissance des situations à risques chez des sujets de retour de voyage et limiter l'implantation des maladies infectieuses en France.

La vaccination, alliée du voyageur
"C'est l'efficacité de la prévention, et notamment des vaccinations, qui est à l'origine d'une telle diminution [du risque de maladie infectieuse]. Il est important de le rappeler au moment où les vaccinations sont l'objet de campagnes de dénigrement : les vaccinations sauvent des vies !", insiste le président du CMIV, Eric Caumes, dans son éditorial. Comme dans les éditions précédentes, les nouvelles recommandations font le point sur les schéma vaccinaux en vigueur ainsi que les protocoles de chimioprophylaxie validés selon les zones de séjour. A cette prévention médicamenteuse s'ajoute la prévention comportementale, c'est-à-dire l'adoption de mesures d'hygiène (prévention solaire, utilisation de répulsifs) et diététique (conseils alimentaires). 

Maladies d'importations : rester vigilant après le voyage
Si jusqu'à présent ces recommandations s'attachaient majoritairement à la préparation du voyage, l'édition 2014 consacre un paragraphe complet à la gestion des situations à risque après le retour d'un séjour à l'étranger. Les auteurs souhaitent, outre la prise en charge des patients concernés, sensibiliser les professionnels de santé français à la menace que représentent les maladies d'importation. Comme le souligne Eric Caumes, ces maladies (pneumopathies, fièvres, dermatose) sont "susceptibles de générer des problèmes de santé publique en France par leur capacité à s'y implanter". L'exemple le plus marquant pour illustrer la réalité de cette menace est la présence de plus en plus étendue sur le territoire français du moustique tigre, principal vecteur du chikungunya : "le risque d'introduction et d'implantation est en effet particulièrement important dans des zones où l'un des vecteurs potentiels est présent, comme c'est le cas dans le sud de la France où le moustique Aedes albopictus colonise désormais 17 départements".

La rage : une maladie à ne pas négliger
D'autres infections nécessitent une surveillance particulière, comme la grippe aviaire (A/H7N9 et A/H5N1), le syndrome respiratoire du Moyen-Orient à coronavirus, ou encore l'infection par le virus ebola. A côté de ces maladies qui font l'objet d'une large couverture médiatique, les auteurs rappellent l'importance de ne pas négliger d'autres infections comme la rage : "La rage reste de fait la plus grave des maladies infectieuses avec un taux de mortalité proche de 100 %, soit bien plus que les taux associés aux infections respiratoires sus-décrites, voire à l'infection par le virus Ebola".

Tuberculose récidivante : risque de résistance
La tuberculose fait également l'objet d'une préoccupation constante des autorités de santé. Pour les auteurs, "plutôt que se focaliser sur certains pays à risque, il vaut mieux retenir que toute tuberculose récidivante doit être considérée comme à risque d'être résistante et faire l'objet d'une prise en charge spécialisée pour ne pas risquer de transformer une forme MDR (multirésistante) ou XDR (ultrarésistante) en une forme XXDR".

Hospitalisation à l'étranger : risque de portage d'infection
Enfin, le président du CMIV alerte sur le risque de portage d'infection (par les bactéries hautement résistantes et émergentes telles que les entérobactéries productrices de carbapénémases et les Enterococcus faecium résistant aux glycopeptides), favorisé par les hospitalisations à l'étranger et par un tourisme médical florissant. Conformément aux recommandations émises en 2013 par le HCSP, "un dépistage systématique de tout patient ayant été hospitalisé à l'étranger dans l'année qui précède son hospitalisation en France est recommandé". 

Pour aller plus loin
Recommandations sanitaires pour les voyageurs, 2014 (BEH n° 16-17 du 3 juin 2014)

Sur www.vidal.fr
Le moustique tigre s'est implanté dans le département de la Gironde (25 février 2014)
Le buzz santé de la semaine sur le web (15-22 mai 2014)
Tuberculose en Ile-de-France : la décrue est amorcée, sauf en Seine-Saint-Denis (21 mars 2014)

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