#Socio-professionnel

Numerus clausus : stabilité du nombre d’étudiants reçus en médecine, pharmacie et dentaire

Les chiffres du numerus clausus ont été publiés le 5 janvier au Journal Officiel. La stabilité est de mise, conformément aux annonces préalables de Marisol Touraine, ministre de la santé et des affaires sociales.

Edit 9 janvier : la stabilité est également de mise pour le nombre d'étudiants pouvant suivre des études de sage-femme. 
07 janvier 2014 Image d'une montre4 minutes icon 1 commentaire
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Densités départementales : médecins généralistes et spécialistes libéraux en activité (© CNOM 2013).

Densités départementales : médecins généralistes et spécialistes libéraux en activité (© CNOM 2013).


Stabilité du nombre de places pour étudiants reçus en deuxième année
En 2014, 7 492 étudiants seront admis à poursuivre leur cursus en médecine après le concours du Paces ("Première année commune aux études de santé" : médecine, odontologie, sage-femme, pharmacie). Ce chiffre est strictement identique au chiffre 2013, avec la même répartition en fonction des régions.

Du côté des pharmaciens, 3099 étudiants seront admis en deuxième année après le Paces, soit 4 places supplémentaires par rapport à 2013.

En dentaire, 1200 étudiants poursuivront leurs études (même chiffre qu'en 2013).

L'arrêté concernant le nombre d'étudiants autorisés à poursuivre des études de sage-femme n'est pas encore publié.

Edit 9 janvier (parution de l'arrêté) : 1016 étudiants de Paces seront autorisés à poursuivre leurs études de sage-femme (1017 en 2012). 

Une offre de soins encore disparate et insuffisante malgré l'augmentation du numerus clausus débutée en 1999
Le numerus clausus a été instauré en 1971, afin de restreindre le nombre de médecins sur le territoire français. Particulièrement faible dans les années 90, il a été relevé progressivement depuis 1999 afin de faire face aux pénuries annoncées.

Mais ce relèvement n'a pas encore produit tous ses effets : le nombre de médecins actifs est quasi-stable depuis 2004 (alors que la population augmente). De plus, il y a de moins en moins de généralistes actifs, alors que le nombre de spécialistes augmente (cf. schéma ci-dessous, © CNOM) :


Résultat, les disparités perdurent, voire s'accentuent sur le territoire, comme le quantifie chaque année, pour la médecine libérale, le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM) dans son Atlas de la démographie médicale française.

Certes, ces carences sont compensées, au moins partiellement, par la libre circulation des médecins européens, ce qui permet à des praticiens originaires d'autres pays de s'installer en libéral en France (ou d'effectuer des remplacements libéraux). De même, dans les hôpitaux, des médecins intérimaires et/ou étrangers suppléent aux carences démographiques, comme l'a constaté récemment le député PS Olivier Véran dans son rapport parlementaire sur l'emploi médical temporaire à l'hôpital.

Néanmoins, les difficultés d'accès aux soins persistent dans de nombreux cantons. Comment diminuer ces difficultés dans les années qui viennent ?

Pour Marisol Touraine, c'est sur la répartition territoriale qu'il faut agir
Sollicitée à de nombreuses reprises sur cette question, Marisol Touraine a exclu une augmentation du numerus clausus lors du lancement du "Pacte Territoire-Santé" : "pour répondre à la question des déserts médicaux, augmenter le numerus clausus ne servirait à rien puisqu'il produirait ses effets dans quinze ans. En outre, le vrai problème n'est pas le nombre de médecins, mais leur répartition sur le territoire. C'est ce défi que nous devons relever et nous devons le faire dès maintenant".

Ce pacte Territoire-Santé comporte 12 mesures destinées à endiguer les inégalités territoriales. Parmi ces mesures, les contrats de "Praticien territorial de médecine générale" (PTMG), qui ont été choisis par environ 200 médecins généralistes libéraux en 2013.

Michel Chassang (UNAPL, CSMF) : "Il faut trouver des moyens européens pour réguler le numerus clausus"
Le Dr Chassang, que nous avons interrogé fin novembre 2013, estime que le numerus clausus est un outil de régulation devenu trop grossier, puisqu'il est désormais contourné par la libre circulation européenne et la possibilité de former des étudiants étrangers sur le sol français. Il préconise donc une action européenne de régulation du numerus clausus "pour le rendre performant et actif" :

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Une autre possibilité, préconisée récemment par Boris Cyrulnik  (neurologue, psychiatre, écrivain...), serait de modifier le déroulé des études médicales, en le rapprochant, par exemple, de celui des filières universitaires "classiques", ce qui rendrait cette formation plus ouverte et plus accessible, comme dans d'autres pays européens.  

En attendant d'éventuelles évolutions, souhaitables ou non, des dizaines de milliers de jeunes tenteront à nouveau cette année de prendre une des quelques 12 000 places proposées après le Paces pour continuer leurs études de médecine, pharmacie, dentaire ou de sage-femme.

Jean-Philippe Rivière

Sources et ressources complémentaires :
- "Arrêté du 31 décembre 2013 fixant le nombre d'étudiants de première année commune aux études de santé autorisés à poursuivre leurs études en médecine à la suite des épreuves terminales de l'année universitaire 2013-2014", JORF n°0004 du 5 janvier 2014 page 162
- "Arrêté du 31 décembre 2013 fixant le nombre d'étudiants de première année commune aux études de santé autorisés à poursuivre leurs études en pharmacie à la suite des épreuves terminales de l'année universitaire 2013-2014", JORF n°0004 du 5 janvier 2014 page 163
- "Arrêté du 31 décembre 2013 fixant le nombre d'étudiants de première année commune aux études de santé autorisés à poursuivre leurs études en odontologie à la suite des épreuves terminales de l'année universitaire 2013-2014", JORF n°0004 du 5 janvier 2014 page 162
- "Arrêté du 31 décembre 2013 fixant le nombre d'étudiants de première année commune aux études de santé autorisés à poursuivre leurs études de sage-femme à la suite des épreuves terminales de l'année universitaire 2013-2014 ", JORF n°0007 du 9 janvier 2014 page 250 
- "Numerus clausus, pourquoi la France va manquer de médecins", Dr Daniel Wallach, 201, cité par Atoute.org dans l'article  "L'origine de la pénurie de médecins en France", 21 décembre 2013 
- "Atlas de la démographie médicale française 2013", Conseil National de l'Ordre des Médecins, 3 juin 2013
- "Remise du rapport parlementaire sur l'emploi médical temporaire à l'hôpital", site d'Olivier Véran, 17 décembre 2013
- "Lancement du « Pacte Territoire-Santé »", discours de Marisol Touraine, 13 décembre 2012
- "Comment contourner le numerus clausus en médecine", interview de Borik Cyrulnik, le Huffington Post, 24 juin 2013

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dgl Il y a 10 ans 0 commentaire associé
qu'elle crédibilité a le Dr. Chassang qui est le porte parole de la CNAM et du ministère ??? Il ne représente que lui même et quelques égarés qui n'ont pas compris son jeux pervers.
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