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Nouveaux anticoagulants oraux : mise en garde sur les facteurs de risque hémorragique

Les laboratoires commercialisant les nouveaux anticoagulants oraux (apixaban, dabigatran et rivoxaban) et l'ANSM s'associent pour mettre en garde les professionnels de santé contre les risques de complications hémorragiques liés à ces médicaments.

David Paitraud 12 septembre 2013 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Caillot sanguin dans une artère.

Caillot sanguin dans une artère.


Dans un communiqué de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), accompagné d'une lettre des laboratoires Bristol-Myers Squibb/Pfizer, Boerhinger Ingelheim et Bayer Santé, les professionnels de santé sont mis en garde contre le risque de complications hémorragiques liés aux nouveaux anticoagulants oraux :
  • ELIQUIS comprimé pelliculé (apixaban), laboratoire Bristol-Myers Squibb/Pfizer ;
  • PRADAXA gélule (dabigatran étexilate), laboratoire Boerhinger Ingelheim ;
  • XARELTO comprimé pelliculé (rivaroxaban), Bayer Santé.
En effet, les laboratoires précisent dans leur lettre que "les signalements rapportés après la mise sur le marché de ces spécialités indiquent que tous les prescripteurs ne sont pas suffisamment informés sur la prise en charge des risques hémorragiques telle que recommandée dans les RCP (Résumés des caractéristiques des produits)."
 
Quelles différences avec les aticoagulants traditionnels ? 
Ces nouveaux anticoagulants sont autorisés dans des indications communes aux antagonistes de la vitamine K (warfarine, phenprocoumone et acénocoumarol) et aux héparines de bas poids moléculaire (HBPM) mais, à la différence des anticoagulants traditionnels, ils ne nécessitent pas de surveillance biologique de l'activité anticoagulante (INR).
Les essais cliniques et les données de pharmacovigilance ont démontré que les événements hémorragiques majeurs, parfois d'issue fatale, sont observés avec ces nouvelles molécules anticoagulantes comme avec les antagonistes de la vitamine K et les HBPM.
Enfin, aucun antidote spécifique n'est disponible actuellement pour ces nouveaux anticoagulants oraux. 
 
Recommandations pour la prescription
Le risque de complications hémorragique doit être pris en compte par les prescripteurs auxquels il est rappelé de respecter la posologie, les contre-indications, les mises en garde et les précautions d'emploi mentionnées dans les RCP de ces médicaments. 

Le rapport bénéfice/risque doit être évalué minutieusement chez les patients présentant des lésions, des maladies, subissant des interventions et/ou recevant des traitements (dont AINS et antiplaquettaires) qui augmentent le risque de saignement majeur.

Outre les contre-indications propres à chaque molécule, ces trois nouveaux anticoagulants oraux ont en commun les contre-indications suivantes :
  • Saignement évolutif cliniquement significatif.
  • Lésion ou maladie considérée comme à risque significatif de saignement majeur. Cela peut comprendre : ulcère gastro-intestinal en cours ou récent, présence de tumeurs malignes à haut risque de saignement, lésion cérébrale ou rachidienne récente, chirurgie cérébrale, rachidienne ou ophtalmique récente, hémorragie intracrânienne récente, varices oesophagiennes connues ou suspectées, malformations artérioveineuses, anévrismes vasculaires ou anomalies vasculaires majeures intrarachidiennes ou intracérébrales.
  • Traitement concomitant avec tout autre agent anticoagulant, par exemple héparine non fractionnée (HNF), héparines de bas poids moléculaire (énoxaparine, daltéparine, etc.), dérivés de l'héparine (fondaparinux, etc.), anticoagulants oraux (warfarine ou autre), sauf en cas de relais par le nouvel anticoagulant oral ou inversement, ou en cas d'administration d'HNF aux doses nécessaires au maintien de la perméabilité d'un cathéter central veineux ou artériel.
Des recommandations de prise en charge des complications hémorragiques sont détaillées dans les RCP (résumés des caractéristiques du produit) de chacun de ces médicaments.
 
Recommandations pour le suivi des patients
Une surveillance clinique des signes et symptômes de saignements est recommandée durant toute la durée du traitement, particulièrement chez les patients à risque accru de saignement.

Une attention particulière doit être portée à la fonction rénale, l'insuffisance rénale pouvant constituer une contre-indication ou une raison pour laquelle le traitement ne devrait pas être considéré, ou un critère de diminution de dose.
 
Sources et ressources complémentaires
Lettre aux professionnels de santé (sur le site de l'ANSM, septembre 2013)

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