#Santé publique

Ebola : une vingtaine de réservistes sanitaires de l’EPRUS vont se relayer en Guinée

En réponse à l’appel de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Établissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires (EPRUS) a envoyé le 4 septembre à Conakry, en Guinée, cinq premiers réservistes sanitaires.

Ces professionnels de santé (4 médecins et 1 ambulancier logisticien), ainsi que les 15 autres réservistes sanitaires qui les relaieront d’ici la fin de l’année 2014, vont rencontrer les autorités sanitaires et leurs homologues locaux pour tenter de les aider à endiguer l’épidémie liée au virus Ebola.

Cette mesure constitue une première réponse à l’appel de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) à l’amplification urgente de l’aide internationale en Afrique de l’Ouest, soulignent Laurent Fabius et Marisol Touraine dans un communiqué.
04 septembre 2014 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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Marisol Touraine rencontre les 5 réservistes sanitaires de l'EPRUS. (3 septembre 2014).

Marisol Touraine rencontre les 5 réservistes sanitaires de l'EPRUS. (3 septembre 2014).


Antoine (médecin, Eprus) : "normal de participer à cette mission"
L'Eprus, via son compte Twitter, présente les 5 premiers experts sanitaires et médicaux partis en Guinée pour amplifier l'aide internationale et française (de nombreux professionnels de santé, humanitaires et chercheurs y travaillent déjà depuis plusieurs mois, ainsi que dans les autres pays touchés) :
- Vincent, ambulancier et logisticien, assurera en Guinée la logistique et la sécurité
- Antoine, médecin et directeur d'hôpital, dirigera la mission. Il explique à l'AFP qu'il est "normal de participer à cette mission" pour aider ces pays qui ont un système de santé "beaucoup plus fragile que le nôtre" et doivent faire face à une épidémie gravissime :
 

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- Sylvie, médecin de Santé Publique, Marie-Laure, médecin interniste et infectiologue, ainsi que Blandine, médecin épidémiologiste, apporteront également leurs compétences (voir ce reportage de BFM sur Blandine avant son départ).

MSF : "le déploiement massif de l'aide internationale", seul moyen de limiter la propagation d'Ebola
La Guinée fait partie des 3 pays d'Afrique de l'Ouest massivement touchés par le virus Ebola. Les 2 autres pays sont le Liberia et la Sierra Leone. D'autres cas ont été relevés en République démocratique du Congo, mais sans lien virologique avec l'épidémie sévissant à l'Ouest ("souche Zaïre" du virus, qui est autochtone dans ce pays), précise l'OMS.

Le 3 septembre, la directrice de l'OMS, Margaret Chan, a fait état de plus de 1 900 morts sur 3 500 cas confirmés. L'accélération récente - près de 40 % du nombre total des cas notifiés se sont produits au cours des 3 dernières semaines.- fait craindre un échappement au contrôle de cette épidémie, qui pourrait alors affecter des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes...

Lors d'une séance exceptionnelle organisée aux Nations Unies, Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé l'inaction de la communauté internationale face "à la pire épidémie d'Ebola de l'histoire". MSF, qui a déployé 156 membres personnels internationaux dans les régions touchées et emploie 1 700 personnes recrutées localement, a également appelé les pays disposant de capacités de réponse à une catastrophe d'origine biologique, et notamment de ressources médicales civiles et militaires, à les envoyer rapidement en Afrique de l'Ouest. Selon l'organisation, la possibilité de limiter la propagation du virus "dépend du déploiement massif de ces ressources médicales spécialisées dans les pays touchés".

OMS : "stopper la transmission du virus d'ici 6 à 9 mois"
Un engagement international rapide et concret permettrait de multiplier les structures d'accueil des patients, de les sécuriser (isolement du reste du système de santé), de renforcer les dépistages et de mieux protéger les soignants, qui paient un lourd tribut à cette épidémie.

L'OMS a publié le 28 août une "feuille de route pour orienter et coordonner l'action internationale contre la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest". Le but est de mettre fin à la transmission partout dans le monde "dans les 6 à 9 mois". Cette feuille de route (accessible ici, en anglais) détaille les mesures de mobilisations, locales et internationales, à mettre en œuvre tant au niveau sanitaire que logistique, social, sécuritaire, pour tenter d'endiguer la flambée actuelle.

Les appels de l'OMS et de MSF au renforcement rapide et intense de l'aide internationale pour endiguer cette épidémie seront-ils entendus, au-delà de l'envoi de ces premiers réservistes de l'Eprus ?

Plusieurs traitements expérimentaux et vaccins suscitent l'espoir… mais ne seront pas rapidement disponibles
Au-delà de l'urgente sécurisation et de la prise en charge des personnes touchées ou potentiellement affectées (temps d'incubation pouvant aller jusqu'à 3 semaines), il est possible qu'un traitement efficace soit mis au point, ce qui faciliterait évidemment la lutte contre l'épidémie. Mais la mise au point d'un tel traitement (qui met, normalement, des années), si elle aboutit, prendra au moins plusieurs mois, ce qui laissera encore le temps à l'épidémie de flamber.   

La gravité exceptionnelle de cette infection et sa propagation mobilisent néanmoins de multiples chercheurs et laboratoires. Plusieurs médicaments sont en développement accéléré, comme l'a précisé l'OMS qui consulte, les 4 et 5 septembre à Genève, 200 experts sur ce sujet, dont une dizaine de Français.

Ces médicaments (voir ce document de travail de l'OMS, en anglais) sont notamment le ZMapp (cocktail de 3 anticorps monoclonaux, testé sur une dizaine de patients actuellement), le Favipivavir/T-705 (résultats encourageants chez la souris, mais décevants chez le singe), le BCX4430 (molécule anti-virale prometteuse, mais non testée chez l'homme, ni même le singe). Les autres pistes sont l'utilisation d'interférons antiviraux, la transfusion de plasma de personnes convalescentes, ou encore de faire produire des anticorps à des animaux.

Deux vaccins sont également en développement, mais sans indication actuelle sur leur rapport bénéfices-risques chez l'humain.
 
En savoir plus :
Laurent Fabius et Marisol Touraine annoncent l'envoi de renforts sanitaires français en Guinée pour lutter contre l'épidémie d'Ebola, sante.gouv.fr, 4 septembre 2014
Le site de l'Eprus. Son compte Twitter, d'où provient la photopgraphie illustrant cet article.
Ebola: la France envoie cinq médecins en Guinée, AFP via YouTube, 3 septembre 2014
Ebola : les moyens internationaux de réponse aux catastrophes biologiques doivent être mobilisés en urgence, MSF, 2 Septembre 2014
Analyse virologique: aucun lien entre la flambée d'Ebola en Afrique de l'Ouest et celle en République démocratique du Congo, OMS, 2 septembre 2014
L'OMS présente sa «feuille de route» pour intensifier l'action internationale contre la flambée d'Ebola en Afrique de l'Ouest, OMS, 28 août 2014
Consultation on potential Ebola therapies and vaccines, OMS, 4-5 septembre 2014
 
Sur VIDAL.fr :
Ebola : recommandations de la DGS aux professionnels de santé et alerte mondiale de l'OMS (8 août 2014).

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