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Boissons énergisantes : mise en garde de l'Anses contre les modes de consommation à risque

Plus d'un an après la mise en place d'une surveillance renforcée des boissons énergisantes, l'Anses analyse les premiers résultats de nutrivigilance et réitère ses mises en garde concernant les risques liés à ces produits. Aux effets indésirables déjà suspectés, s'ajoute une consommation de plus en plus précoce, exposant les plus jeunes à des doses élevées et inappropriées de caféine.
David Paitraud 03 octobre 2013 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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96 % des boissons dites énergisantes contiendraient de la caféine.

96 % des boissons dites énergisantes contiendraient de la caféine.


L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) alerte sur les risques liés à la consommation des boissons énergisantes et appelle les consommateurs et les professionnels de santé à la vigilance. 
 
Nouvelles données de nutrivigilance
L'Agence s'appuie sur les nouvelles données de nutrivigilance recueillies depuis 2012 auprès des professionnels de santé.
Au total, 257 cas d'effets indésirables ont été rapportés, principalement d'ordre cardiovasculaire (sensations d'oppression ou de douleurs thoraciques, tachycardie, hypertension, troubles du rythme pouvant aller jusqu'à l'arrêt cardiaque), psychocomportemental ou neurologique (irritabilité, nervosité, anxiété, panique, hallucinations, épilepsie).
Pour 12 % des signalements, la relation entre effets indésirables et consommation de boissons énergisantes a été jugée "très vraisemblable ou vraisemblable", selon les termes de l'Anses.
 
Facteur favorisant : une prédisposition génétique suspectée
L'analyse des résultats montre que des prédispositions génétiques (canalopathies par exemple) pourraient favoriser la survenue des effets indésirables cardiaques graves, tels que les arrêts cardiaques.
Ces prédispositions ne sont pas rares mais restent généralement non diagnostiquées du fait de l'absence de symptômes.
En outre, l'association de ces boissons à des boissons alcoolisées, à des médicaments, ou à un effort physique (sport, danse) augmente les risques. 
 
La caféine : dénominateur commun des boissons énergisantes
"La consommation d'une canette standard (250 ml) de boissons énergisantes apporte en moyenne l'équivalent en caféine de 2 cafés expressos", précise l'Agence qui considère cette substance excitante comme "le facteur explicatif majeur".
En effet, la caféine apparaît comme le dénominateur commun des boissons énergisantes et "96 % d'entre elles en contiendraient". Les inquiétudes des autorités de santé portent notamment sur les risques d'exposer à la caféine, par le biais de ces boissons, un public de plus en plus jeune. D'après l'Anses, 3 % des enfants et 8 % des adolescents consommeraient ces breuvages hypercaféinés plus de 4 à 5 fois par semaine. 
 
Appel de l'Anses aux professionnels de santé
L'Anses souhaite s'appuyer sur l'implication des professionnels de santé pour renforcer la surveillance des boissons énergisantes, grâce aux signalements des événements indésirables.
L'Anses appelle les professionels de santé et plus particulièrement les médecins :
  • à intégrer la notion de consommation de boissons dites énergisantes lors de la consultation de patients présentant des symptômes évocateurs (troubles paroxystiques de l'excitabilité cardiaque, poussées hypertensives, crises convulsives, etc.) ;
  • à demander dans ces situations une mesure de la caféinémie le plus précocément possible ;
  • à poursuivre les signalements de l'Anses de tout nouveau cas d'effet indésirables suspecté d'être lié à la consommation de boissons dites énergisantes.

Recommandations aux consommateurs
L'Anses recommande à l'ensemble des consommateurs :
  • d'éviter la consommation de boissons dites énergisantes en association avec l'alcool ou lors d'un exercice physique ;
  • d'être particulièrement vigilants vis-à-vis des apports en caféine, notamment via les boissons énergisantes pour certains consommateurs, en particulier :
    • les femmes enceintes et allaitantes,
    • les enfants et les adolescents,
    • les personnes sensibles aux effets de la caféine,
    • les personnes présentant certaines pathologies notamment certains troubles cardiovasculaires, psychiatriques et neurologiues, insuffisance rénale, maladies hépatiques sévères.
  • d'une manière générale, de modérer la consommation de boissons caféinées.

Des mesures pour encadrer le marché des boissons énergisantes
Les recommandations de l'Anses pour sensibiliser les consommateurs semblent cependant ne pas faire le poids face à la puissance de communication des industriels commercialisant ce type de produits.
L'Agence estime qu'il est nécessaire de mettre en place, à l'instar de certains autres pays, une politique publique visant d'une part à renforcer l'information des publics sensibles, d'autre part à "encadrer la promotion des boissons dites énergisantes envers ces populations et dans des contextes de consommation à risques (festifs, sportifs…)".

En d'autres termes, des mesures plus énergiques contre les boissons énergisantes ! 
 
Sources et ressources complémentaires
Sources

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